Les choses humaines
Publié le 15 Avril 2020
Le confinement sanitaire vécu en ce moment a au moins le mérite d'ouvrir le champ des possibles littéraires. J’ai donc enfin pris le temps de lire le dernier Goncourt des lycéens. Une fois n'est pas coutume, je vais rédiger ma critique sous forme de liste. En ouvrant ce livre, vous découvrirez :
- ℒ'𝒽𝒾𝓈𝓉𝑜𝒾𝓇𝑒 𝒹'𝓊𝓃 𝒸𝑜𝓊𝓅𝓁𝑒 𝒹𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓋𝑜𝒾𝓇. Jean est un célèbre journaliste politique français. Son épouse Claire est une essayiste connue pour ses engagements féministes. Ensemble ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
- 𝒟𝑒𝓈 𝒻𝒶𝒾𝓉𝓈 𝒹𝑒 𝒻𝒾𝒸𝓉𝒾𝑜𝓃 𝒷𝒾𝑒𝓃 𝓅𝓇𝑜𝒸𝒽𝑒𝓈 𝒹𝑒 𝓁𝒶 𝓇𝑒́𝒶𝓁𝒾𝓉𝑒́ et de l’actualité sociale et médiatique, faisant pleinement écho aux révélations liées aux #metoo et #balancetonporc des mois précédents. L'auteure s'est par ailleurs grandement et librement inspirée du procès dit "de Stanford".
- 𝒟𝑒𝓈 𝓇𝑒́𝒻𝓁𝑒𝓍𝒾𝑜𝓃𝓈 𝓂𝓊𝓁𝓉𝒾𝓅𝓁𝑒𝓈, 𝓈𝒶𝓃𝓈 𝓅𝒶𝓇𝓉𝒾 𝓅𝓇𝒾𝓈, sur des sujets brûlants : le viol, le harcèlement sexuel, la "zone grise", l’emballement de la machine médiatico-judiciaire, la célébrité et ses faux-semblants, la détermination sociale, le lien entre justice et moralité... L’auteure nous fait envisager les différentes facettes de la réalité d’un drame à travers le prisme de la vérité de chacun des personnages. C'est vraiment bien vu.
- Qu’en tant que lecteur, passez un bon quart du roman qui sert à présenter les personnages et le contexte, vous êtes 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓁𝒶 𝓅𝑒𝒶𝓊 𝒹’𝓊𝓃 𝒿𝓊𝓇𝑒́ 𝒹’𝒶𝓈𝓈𝒾𝓈𝑒 𝒶𝓈𝓈𝒾𝓈𝓉𝒶𝓃𝓉 𝒶𝓊 𝓅𝓇𝑜𝒸𝑒̀𝓈 𝒹’𝓊𝓃 𝒿𝑒𝓊𝓃𝑒 𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒 𝒶𝒸𝒸𝓊𝓈𝑒́ 𝒹𝑒 𝓋𝒾𝑜𝓁. Dès lors, on ne peut que se poser la question de la façon dont se positionner judiciairement parlant face à ce drame et ces multiples informations. Tout est retranscrit : les témoignages, les plaidoiries, etc. C’est parfois troublant, toujours instructif et intéressant.
- 𝒰𝓃𝑒 𝒾𝓃𝓉𝓇𝒾𝑔𝓊𝑒 𝒷𝒾𝑒𝓃 𝒸𝑜𝓃𝓈𝓉𝓇𝓊𝒾𝓉𝑒. Un premier tiers un peu long mais une suite addictive dès lors qu'on nous rapporte l'implacable cheminement judiciaire.
- 𝒰𝓃𝑒 𝓅𝓇𝑜𝓈𝑒 qui amasse malheureusement les détails biographiques au détriment de vecteurs émotionnels. Un peu 𝒻𝒶𝒹𝑒 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒻𝓁𝓊𝒾𝒹𝑒.
- 𝒟𝑒𝓈 𝓅𝑒𝓇𝓈𝑜𝓃𝓃𝒶𝑔𝑒𝓈 𝓅𝒶𝓇𝒻𝒶𝒾𝓉𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝒸𝒶𝓇𝒶𝒸𝓉𝑒́𝓇𝒾𝓈𝑒́𝓈, au point d'avoir la mine figée de dégoût à la lecture des agissements de Jean Farel notamment. Des ressorts intimes superbement mis en scène.
- 𝒰𝓃 𝒹𝑒́𝒸𝑜𝓇𝓉𝒾𝒸𝒶𝑔𝑒 𝒹𝑒𝓈 "𝒸𝒽𝑜𝓈𝑒𝓈 𝒽𝓊𝓂𝒶𝒾𝓃𝑒𝓈" 𝓂𝑜𝒹𝑒𝓇𝓃𝑒 𝑒𝓉 𝓅𝓁𝑒𝒾𝓃 𝒹𝑒 𝒿𝓊𝓈𝓉𝑒𝓈𝓈𝑒.