Publié le 30 Mars 2010

Le 12 mars dernier, dans le cadre du concours des Incorruptibles, nous avons reçu au lycée Lucie Land, auteur d'un premier roman : Gadji !

 

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Je n'ai malheureusement pas pu lire le livre sélectionné ! En effet, les séries de livres commandées dans le cadre du concours ont été vite distribuées aux élèves concernés... nous laissant moi et mes collègues profs-docs dépourvues du moindre exemplaire ! Tout juste ai-je eu le temps de lire Au rebond, de Jean-Philippe Blondel (et encore, on me la réclamé fissa).

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Déroulement de la rencontre :

Des élèves de 2nde bac pro ont donc eu le plaisir de découvrir Gadji ! et de rencontrer son auteur. Pour ouvrir la rencontre, une des élèves de la classe a "présenté" à l'auteur l'établissement (notamment en récapitulant les filières de baccalauréats professionnels) et la classe. Par la suite, les élèves ont posé les questions préparées lors des cours de lettres et d'autres, plus spontanées. Enfin, certaines élèves ont lu un extrait de leur choix. Lucie Land a d'ailleurs - à la demande de la prof de Lettres - fait de même ensuite !

Les échanges avec l'auteur :

Nous avons ainsi pu découvrir une femme atypique. A 17 ans, elle vient tout juste d'obtenir son bac lorsqu'elle s'envole pour le Canada, aux portes de l'Alaska. Elle donne des cours de français au sein d'une réserve indienne, tout en préparant un bac "anglophone" ! Par la suite, cette saxophoniste autodidacte voyagera à travers toute l'Europe (notamment en Roumanie). Pas comme l'archétype d'une touriste mais comme une aventurière désirant rencontrer les gens, les vrais. Elle parle plusieurs langues : le français, l'anglais, l'allemand, l'hindî et possède des notions de romani.

Elle nous a dit aimé lire et écrire depuis son adolescence. La parution de ce premier livre, qu'elle a mis
3 ans à finir (49 versions successives !), représente donc pour elle le fait d'être capable d'aller jusqu'au bout d'une histoire, de structurer son écriture. Ses influences littéraires ? Des japonais comme Kawabata ou des russes comme Dovstoievski, Gogol ou Pouchkine. Une écriture sobre.

Elle nous a aussi dit que selon elle la notoriété était un cadeau empoisonné, qu'elle apprécierait d'
être reconnue mais pas connue. Quand on lui demande ce qu'à changé pour elle la publication de ce premier livre, elle répond : "Pour la plupart des gens on ne devient écrivain qu'une fois un livre publié. La publication de mon livre fait que les gens m'autorisent maintenant à avoir une vie à contre-courant".

Au sujet du livre, elle a dit ne pas avoir cherché à faire passer de message particulier. Si ce n'est la philosophie de l'héroïne : "Ne te demande pas si tu dois vivre ou chanter : chante".

C'est elle qui a choisi la photo (d'un ami photographe) de
la première de couverture. Elle a du insister auprès de l'éditeur pour qui une photo "de petite fille qui sourit" n'était "pas vendeur". Au contraire, Lucie Land souhaitait véhiculer cette image positive et sans cliché d'un "rom".

 

o°O

 

Plus d'infos sur :

Ricochet

 

 

Publié le 28 Mars 2010

Savoirs CDI nous propose sur son site un jeu dit du "mot-mystère" ou "pendu". Une bonne idée pour s'amuser tout en révisant son vocabulaire professionnel : de métadonnée à autopostage en passant par portail.

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Bon, au niveau du look du personnage de prof-doc, le(s) concepteur(s) aurai(ent) pu voir plus glamour, m'enfin !  Alors, quel score ?

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Rédigé par Nota bene*

Publié dans #Je veille

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Publié le 27 Mars 2010

 

 

La collection DoAdo Noir des éditions du Rouergue nous propose décidément des romans originaux... En voici un de Guillaume Guéraud.

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La quatrième de couverture :

"Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l'ensemble du territoire. La propagande matraque : Les photographies sont nocives. Le cinéma rend fou. La télévision est l'opium du peuple. Les agents de la Brigade de l'Œil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation et les pupilles de ceux qui en possèdent. Parce qu'un bon citoyen est un citoyen aveugle. Kao a 15 ans. Il ne craint pas les images. Elles le fascinent. Après le lycée, il traîne dans les rues de Badwords pour en distribuer clandestinement. Une rumeur circule : des films auraient survécu. Ils seraient enfouis quelque part dans l'île. Kao est prêt à risquer gros pour les sauver des flammes."

Mon avis :

L'avenue Montaigne, le boulevard Dostoïevski, la place Offenbach, le quartier Majuscule ou encore le quartier étudiant Italique... Guillaume Guéraud nous plonge bien ici dans une société futuriste emprunte de la symbolique livresque. La littérature est vénérée. Au contraire, toute image est interdite. Le gouvernement martèle ses slogans anti-images depuis l'instauration de la loi Bradbury de 2017. Par cette loi, "toutes les images sont interdites", "il est interdit d'en voir. Il est interdit d'en posséder et d'en conserver. Il est interdit d'en produire, d'en reproduire, d'en importer et d'en diffuser" et "tout contrevenant aux articles de cette loi sera automatiquement condamné à perdre la vue". La Brigade de l'Oeil est ainsi le corps de police qui s'attache à faire respecter cette loi.

Le lecteur suit donc les parcours de deux personnages que tout oppose :
Falk, capitaine dirigeant la Brigade et Kao, adolescent de 15 ans qui va peu à peu intégrer la Résistance. Puisque bien sûr quand il y a répression, il y a résistance...

La loi dite "Bradbury" explicite l'hommage rendu à l'auteur de
Fahrenheit 451. Dans ce dernier, paru en 1953, les livres étaient brûlés et laissaient place à l'invasion de la télévision. Ici, c'est l'inverse : l'image est considérée comme un poison et seule l'écriture est sacrée.
Guillaume Guéraud nous offre ici un grand moment de SF, qui rend hommage à la culture au sens large et met en garde contre l'asservissement. C'est aussi une réflexion sur la mémoire : individuelle et collective...
C'est un roman sombre, dur, violent. Guillaume Guéraud ne nous épargne pas une fin amer. Son style est vif, énergique et nous projette dans un scénario dramatique digne... d'un grand film ! Comme il le fait dire à un de ses personnages : "l'homme est un singe immature qui cherche des certitudes".


Un point sur le sous-genre de la contre-utopie :

[ Wikipédia, article "Dystopie"]

 

 

"Une dystopie — ou contre-utopie — est un récit de fiction peignant une société imaginaire, organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur, et contre l'avènement de laquelle l'auteur entend mettre en garde le lecteur. La dystopie s'oppose à l'utopie : au lieu de présenter un monde parfait, la dystopie propose le pire qui soit. La différence entre dystopie et utopie tient moins au contenu (car après examen, nombre d'utopies positives peuvent se révéler effrayantes) qu'à la forme littéraire et à l'intention de son auteur.

Cette forme littéraire a été rendue célèbre par Le Meilleur des mondes (1932) d'Aldous Huxley1984 (1948) de George OrwellFahrenheit 451 (1954) de Ray BradburyNous autres (1920) de Ievgueni Zamiatine et, dans une moindre mesure, par Les Fils de l'homme (1992) de Phyllis Dorothy James."


Plus d'infos sur :

Ricochet
Actu SF
Le cafard cosmique
BlOg-O-nOisettes

Et aussi :

Ma critique de l'adaptation BD de Je mourrai pas gibier
Ma critique de Felicidad

 

 

Guéraud, Guillaume.

 

 

La brigade de l'oeil
Ed. du Rouergue
Coll. DoAdo Noir
2007/406 p.
 

Rédigé par Nota bene*

Publié dans #Je lis

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Publié le 23 Mars 2010

 

 

"Visite bilan", c'est le nom de la 2e visite effectuée par un formateur IUFM sur le lieu d'exercice du stagiaire. Elle fait suite à la visite conseil. Elle se déroule généralement dans le courant du mois de mars. Ses objectifs sont les suivants :

 

 

  • Valider des compétences professionnelles à travers la conduite d'une séance,
  • Evaluer les progrès réalisés au cours de l'année,
  • Evaluer des projets, des tâches, des activités réalisés au cours de l'année, notamment en rapport avec la gestion du centre, les activités de veille et de diffusion de l'information, la capacité à travailler en équipe, la participation à l'ouverture de l'établissement sur son environnement...,
  • De plus, lors de la visite, le stagiaire peut demander au formateur de valider certains items du C2i2e.

 

 

 

 

Ainsi, et comme son nom l'indique, cette visite permet au formateur d'attester ou non de l'acquisition des compétences professionnelles du stagiaire et de faire le bilan des activités menées durant le stage. BILAN :

En ce qui me concerne, celle-ci s'est déroulée le mardi 9 mars. C'est un (célèbre !) formateur qui était chargé de cette visite. J'ai donc mené 2 x une séance d'une heure d'ECJS avec chaque demi-groupe d'une classe de 2nde. L'objet de la séance était le réinvestissement des notions et méthodes abordées en commun (tout le groupe) la fois précédente vis-à-vis des thèmes d'ECJS, cette fois-ci par petit groupe de travail, sur leur propre sujet. C'est-à-dire : la notion de mot-clé, les méthodes du brainstorming et du questionnement 3QOCP, couplés aux outils Roue magique et Google Actualités. L'objectif pour les élèves était de nous rendre le tableau de la fiche guide (en version numérique) rempli, les éléments demandés dans ce tableau étant :

 

 

 

 

 

  • le thème dans lequel s'inscrit leur sujet (en référence aux thèmes du programme d'ECJS),
  • le sujet (qui n'est pas encore une problématique),
  • les mots-clés dégagés,
  • le(s) lien(s) qui peu(ven)t être fait avec l'actualité,
  • le cadre juridique dans lequel peut s'inscrire leur sujet.

 

 
.oO0°0Oo.

 


Pour ma part, je suis contente et soulagée du déroulement de cette visite bilan. Environ 3/4 d'heure ont tout d'abord été consacrés à des échanges entre mon "visiteur", ma tutrice et moi, ainsi qu'à une rapide visite du CDI. Ensuite se sont déroulées les séances (2 x 1h) et enfin environ 3/4 d'heure supplémentaires ont permis de faire le bilan de ses séances et de conclure la visite.

Ce que j'en retiens au niveau des principaux points positifs :

 

 

 

  • Je sais articuler une réelle et pertinente planification de ma séance tout en maîtrisant un certain sens de l'improvisation, de l'adaptation, une certaine souplesse.
  • Je sais débuter ma séance (faire un rappel des séances précédentes, annoncer les objectifs du cours, amorcer ma présentation...)
  • J'ai un bon contact avec les élèves, je sais les écouter, me montrer attentive, prendre en compte leurs demandes.


Ce que j'en retiens au niveau des points à améliorer :

 

 

 

 

  • Il faut penser à prendre le temps de conclure la séance (miroir de l'introduction : les faire finir leur activité, rappeler ce qui a été vu pendant le cours, annoncer ce qui se passera au prochain).
  • Il faut penser que lorsque je m'occupe d'un élève ou d'un petit groupe d'élèves en particulier, les autres sont là et sont à "surveiller", du moins à prendre en compte.
     

 

 

 

Rédigé par Nota bene*

Publié dans #J'ai étudié

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Publié le 23 Mars 2010

 

 

Cette fois-ci, le dernier livre en date de Rachel Corenblit !
(Le 1er c'est )

Un-petit-bout-d-enfer.gif


La quatrième de couverture :

"Elle n'a pas encore seize ans, mais elle fait tout comme. Quand elle s'installe dans la salle de cinéma à la première séance, pour échapper aux vacances pourries chez sa grand-mère, elle ne sait pas que "les scènes particulièrement violentes qui pourraient heurter sa sensibilité", ce n'est pas seulement sur l'écran."

"Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de venir ici. Et puis, je n'aime pas vraiment les films d'horreur. Le sang partout, les cris, les filles qu'on poursuit dans les labyrinthes. Mais je n'ai jamais vu de films interdits aux moins de seize ans."


Mon avis :

 

 

Les constantes de l'écriture de Rachel Corenblit semblent être des phrases courtes, un récit rythmé par des répétitions et un style piquant.
 
Avec Un petit bout d'enfer, Rachel Corenblit nous plonge dans un univers dérangeant. Dans un premier temps, le lecteur suit les parcours de deux personnages : Juliette, une adolescente de 14 ans, et un homme étrange qui semble et s'avère mentalement très dérangé. Les récits s'entrecroisent au fil des chapitres pour finir par se rejoindre et faire naître le pire.

L'atmosphère est lourde, glauque, pleine de tensions. Par la suite, des flashbacks de l'enfance de l'homme font irruption au coeur du récit. Le lecteur reste néanmoins en plein suspens, en plein drame, et sent inexorablement
une pointe tragique poindre son nez. Ce roman est réellement surprenant et ne peut laisser indifférent ! Il expose en effet une violence telle, en parallèle d'un ton si neutre, que le lecteur ne peut être que spectateur des faits qui se déroulent. C'est un roman que je place dans la lignée de
Je mourrai pas gibier de Guillaume Guéraud ! (Bien que je n'en ai lu que des critiques et son adaptation en BD). En effet, images crues et violence ne sont pas éludées. Pour autant, les personnages sont présentés sans manichéïsme... La fin laisse le lecteur face à sa propre perplexité.

 

 


D'ailleurs, Rachel Corenblit, dans la revue Tire-lignes, livre les propos suivants :

"Ecrire, pour moi, c'est d'abord cela : trouver un équilibre entre le silence et les bruits."

Et, à la question "Te reconnais-tu dans l'étiquette "littérature jeunesse" ?", elle répond :

"Oui, trois fois oui ! Il existe de nos jours une littérature jeunesse pleine d'audace représentée par des textes forts, d'une grande qualité littéraire. Je pense par exemple aux romans noirs de Guillaume Guéraud ou encore à La voleuse de livres de Markus Zusak où le lecteur suit dans l'Allemagne nazie les pas rebelles d'une petite fille. Si littérature jeunesse rime avec hardiesse, alors oui, je suis fière d'appartenir à ce genre-là."




Plus d'infos sur :

Lirado
Les éditions du Rouergue => extrait en ligne

Le blog culture Midi-Pyrénées => interview de l'auteur en vidéo

Ricochet => au sujet de la collection DoAdo Noir du Rouergue

 

 

 

 

Corenblit, Rachel.
Un petit bout d'enfer
Ed. du Rouergue
Coll. DoAdo Noir
2009/139 p.

 

 

Rédigé par Nota bene*

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Publié le 22 Mars 2010

Après 8h dans la peau d'un professeur jury de TPE, quelques anecdotes :

 


"Sade est notamment connu pour ses écrits assez sadiques."


"Vidéogrammes" en rubrique de bibliographie pour citer des DVD :

- "C'était dans la feuille que la fille du CDI nous a donné !"
- "Vous voulez peut-être parler de celle-ci ? Dites-moi donc où est-ce que vous voyez écrit "vidéogramme"..."
- "Heu... ben non c'est pas marqué en fait... Mais bon on l'a pas inventé !"
- "Ah ça sans doute mais ce n'est sûrement pas une des mes collègues ou moi-même qui vous en ai parlé... et en l'occurence, ça n'a rien à faire ici !"