Depuis le temps que je voulais lire cet ouvrage !
Depuis mon année de préparation au CAPES, pour tout vous dire.
La quatrième de couverture :
"Talentueuse et imaginative, portée par des médiateurs enthousiastes, reconnue par l'école et l'université, séduisant des publics toujours plus larges, la littérature de jeunesse est aujourd'hui une littérature majeure. Son histoire remonte au milieu du XIXe siècle, lorsque l'alphabétisation massive et le développement des techniques d'impression permirent son émergence. Deux libraires-éditeurs, Louis Hachette et Pierre-Jules Hetzel, réinventent un genre, encore très dépendant de l'école et de la religion, et publient des romans pour les enfants signés par la comtesse de Ségur ou Jules Vernes. La littérature de jeunesse était née et avec elle l'enfant-lecteur. Christian Poslaniec nous guide dans cette histoire touffue qu'il parsème de petits cailloux blancs : Babar, les Albums du Père Castor, Le club des 5, Les Contes du chat perché, Harry Potter..."
Sommaire :
- Ouverture : Variations graphiques sur Le Petit Chaperon rouge
- Chapitre 1 : Premiers auteurs pour enfants
- Chapitre 2 : L'avènement de la littérature de jeunesse
- Chapitre 3 : Les explorateurs du XXe siècle
- Chapitre 4 : Une littérature majeure
- Témoignages et documents
Mon avis :
Réalisé en partenariat avec la BNF à l'occasion de l'exposition Babar, Harry Potter et Cie : livres d'enfants d'hier et d'aujourd'hui, ce livre nous présente un panorama de l'évolution du livre jeunesse. Clairement documenté et richement illustré, cet ouvrage "grand public" est selon moi une référence. Christian Poslaniec nous fait voyager des débuts du livre pour enfants du XVIIIe siècle à la profusion de la littérature jeunesse d'aujourd'hui en passant par l'essor étroitement lié à celui de l'école du XIXe siècle.
On y retrouve des références sur lesquelles s'attarder (ou pas) au fil des pages : Charles Perrault, Jules Verne, Enid Blyton, Roald Dahl, Tomi Ungerer... Christian Poslaniec souligne et analyse des événements sociaux, politiques et économiques qui ont permis l'évolution de la place accordée à l'enfant dans la société française ainsi que le développement de la littérature jeunesse. En tant que lecteur, cet ouvrage nous permet de faire des liens entre les auteurs, les personnages référents mais aussi les éditeurs de différentes époques.
Bref, à parcourir, à lire, à dévorer même !
Pour finir, quelques anecdotes piochées au fil des pages :
- En 1853, Hachette ouvre la première "librairie de gare". Pour alimenter ces points de vente qui dépasseront le millier quelques années plus tard, il crée la "Bibliothèque des chemins de fer". Celle-ci comprend six genres différents, chacun reconnaissable à sa couleur de couverture (bleue pour l'agriculture et l'industrie, jaune pour la littérature étrangère, rouge pour les guides de voyage...). Avec la parution du premier reccueil de textes de Sophie de Ségur, le succès est tel que Louis Hachette décide de créer une véritable collection pour la jeunesse : la "Bibliothèque rose".
- L'une des premières préoccupations de Jules Ferry fut la lecture : son apprentissage mais aussi son aspect ludique. Un arrêté de 1915 précise alors que "l'armoire-bibliothèque" fait partie du mobilier obligatoire d'une salle de classe.
- Caroline Quine, l'auteur supposé des romans de la série Alice (de la Bibliothèque verte) était en réalité le pseudonyme d'un collectif d'écrivains américains !
- En France, la littérature étrangère représente aujourd'hui la moitié de la production jeunesse. Pour autant, les oeuvres françaises intéressent de plus en plus d'éditeurs étrangers. Deux exemples récents en témoignent : 35 kilos d'espoir d'Anna Gavalda et Tobie Lolness de Timothée de Fombelle.
Poslaniec, Christian.
Des livres d'enfants à la littérature de jeunesse
Ed. Gallimard
Coll. Découvertes Gallimard
2008/127 p.