Il m'attendait depuis le mois d'octobre :
La quatrième de couverture :
Le jour de ses dix-huit ans, Alan n'a qu'un souhait : rencontrer celle qu'il n'a jamais vue, dont il ne sait rien, pas même le nom : sa mère. Un voeu qui va faire basculer sa vie. Car pour rejoindre Ellen, cette femme armée, rebelle et solitaire, mais surtout pour la sauver et rester à ses côtés, il va lui falloir devenir un autre. Lui qui n'a jamais voyagé va parcourir l'Europe de Londres à Sofia, en passant par Prague et le Grand Nord. Lui qui a toujours obéi va transgresser les lois et affronter police et truands. Lui que son père a toujours protégé va apprendre à n'avoir peur de rien... Sauf de perdre celle qu'il a eu tant de mal à retrouver.
Des personnages inoubliables, de l'action, du suspens... Un thriller au goût intense.
Mon avis :
Quelle bonne surprise de voir lors d'une escapade en librairie le dernier livre de Mikaël Ollivier sur les rayonnages ! Moi qui ai adoré ses derniers livres Tout doit disparaître et Le monde dans la main et apprécié Star-crossed lovers, La vie, en gros ou encore Celui qui n'aimait pas lire, je me suis vite laissée tenter par cette nouvelle lecture. Pour autant, la prise de fonction dans un nouvel établissement m'ayant dirigée vers d'autres priorités, j'ai dû laisser cette lecture en attente et je me demandais si j'aurais le loisirs de m'y replonger un jour : c'était sans compter sur les vacances de Noël.
J'ai donc finalement pu lire presque d'une traite ce thriller à couverture rouge, différent de ce à quoi l'auteur nous a habitué mais d'une écriture toujours aussi subtile et intense. Après Le monde dans la main, Mikaël Ollivier aborde à nouveau le thème de la mère absente et désirée. Ayant souligné cet aspect lors de ma rencontre avec lui au dernier Salon du livre de Montreuil, Mikaël Ollivier m'a dit ne pas avoir conscientisé cette thématique au moment de l'écriture mais s'en être rendu compte une fois le manuscrit entre les mains de l'éditrice, qui comme nous a pu faire un évident rapprochement avec son précédent livre.
Dans ce dernier roman, nous suivons les voix alternées d'Alan et de sa mère, qui s'apprivoisent au fil des pages malgré un contexte pour le moins déroutant de course-poursuite. Les chapitres s'enchaînent en effet et mêlent scènes d'action et échanges intimistes entre une mère et son fils. Mikaël Ollivier nous offre ici un véritable scénario de film d'action. Le personnage du père, qui ne semble pas tenir une grande place dans le déroulement de l'intrigue, est pourtant important et n'aurait probablement pas souffert d'un plus grand développement. Ce roman nous happe et nous fait traverser l'Europe, de la France à la Norvège en passant par l'Angleterre et la Bulgarie. Les quelques mois passés reclus au fin fond des paysages norvégiens, près d'un lac gelé et sous les aurores boréales, sont pour Alan et le lecteur un moment de plénitude.
Je n'ai cette fois encore pas été déçue par la plume et l'imagination de Mikaël Ollivier. La première de couverture se trouve explicitée par la fin du roman et nous laisse le sourire aux lèvres, avec la sensation d'avoir été à la fois le spectateur d'un film d'action et celui d'un drame intimiste.
Un extrait :
"J'avais vécu dix-huit ans sans elle. Appris à marcher, à dire papa et pas maman, à faire du vélo, à tomber et à me relever. Sans elle, j'avais appris à écrire. Sans elle, j'avais appris à compter. Sans elle, j'avais appris à ne plus redouter le noir. Sans elle, j'avais découvert que les filles peuvent être en même temps douces et cruelles. Et les garçons décevants, moi y compris. J'avais appris la confiance et la trahison. La compromission. Sans elle, petit à petit, j'avais appris à moins attendre de la vie. Et je ne voulais plus, qu'il me reste quelques minutes ou soixante-dix ans à vivre, peu importait. Je ne voulais plus. Plus jamais sans elle."
Plus d'infos sur :
Le site de l'auteur
Ollivier, Mikaël.
Plus jamais sans elle
Ed. du Seuil
2012/299 p.