"Le bruit a couru brièvement, il y a quelques années, que nous vivions dans un monde post-alphabétisé, dans lequel la capacité à tirer un sens des mots écrits était en quelque sorte dépassée, mais cette époque est révolue ; les mots sont plus importants que jamais : nous naviguons dans le monde avec les mots et, au fur et à mesure que le monde bascule vers le web, nous avons besoin de le suivre, de communiquer et d'appréhender ce que nous lisons."
"En lisant, on découvre également quelque chose d'une importance vitale pour se faire un chemin dans le monde. Et c'est cela : RIEN N'OBLIGE LE MONDE A ÊTRE TEL QU'IL EST. LES CHOSES PEUVENT ÊTRE DIFFERENTES."
"Au cours de ces dernières années, nous sommes passés d'une économie pauvre en information à une autre, mue par une pléthore d'information. Selon Eric Schmidt, de Google, la race humaine crée désormais autant d'information tous les deux jours que nous l'avions fait entre l'aube de la civilisation et 2003. Ca représente à peu près cinq exaoctets de données par jour, pour ceux d'entre vous qui tiennent les comptes. Le défi ne revient plus à découvrir cette plante rare qui pousse dans un désert mais à localiser une plante précise, qui croît dans une jungle. Nous allons avoir besoin d'aide pour surfer sur ces informations et trouver ce dont nous avons véritablement besoin."
"L'instruction est plus importante qu'elle ne l'a jamais été, en ce monde de textos et de mails, un monde d'information écrite. Nous avons besoin de savoir lire et écrire, nous avons besoin d'avoir des citoyens du globe capable de lire sans inconfort, d'appréhender ce qu'ils lisent, d'en comprendre les nuances et de se faire comprendre en retour."
"Je crois que nous avons l'obligation de lire par plaisir, en tous lieux, publics et privés. Si nous lisons par plaisir, si d'autres nous voient lisant, alors nous apprenons, alors nous exerçons nos imaginations. Nous montrons aux autres que lire est une bonne chose. Nous avons l'obligation de soutenir les bibliothèques. D'utiliser les bibliothèques, d'encourager les autres à les utiliser, de manifester contre leur fermeture. Si vous n'attachez pas de prix aux bibliothèques, alors vous n'en attachez ni à l'information, ni à la culture, ni à la sagesse. Vous réduisez au silence les voix du passé et vous nuisez à l'avenir. Nous avons obligation de faire la lecture à haute voix à nos enfants. De leur lire des choses qui leur plairont. De leur lire des histoires dont nous sommes déjà lassés. De jouer les voix pour les rendre intéressantes, et de ne pas cesser de leur faire la lecture juste parce qu'il ont appris à lire. Utilisez le moment de la lecture à voix haute comme un moment d'intimité , un moment où l'on ne regarde pas son téléphone, où l'on met de côté les distractions du monde."
"On a un jour demandé à Albert Einstein comment nous pouvions rendre nos enfants plus intelligents. Sa réponse a été à la fois simple et sage. "Si vous voulez que vos enfants soient intelligents, a-t-il dit, lisez-leur plus de contes de fées." Il comprenait la valeur de la lecture, et de l'imagination."
Neil Gaiman, 2013
Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l'imagination