U4 : Koridwen

Publié le 9 Octobre 2015

Après avoir commencée puis abandonnée la lecture du polar Samedi 14 de Jean-Bernard Pouy, je me suis (enfin, car j'avais le livre en ma possession avant même sa sortie) plongée dans le dernier récit en date d'Yves Grevet. Ce roman fait partie d'un ensemble de quatre livres écrits par des auteurs différents. Yves Grevet m'avait confié se lancer dans cet innovant projet d'écriture commune lors de sa venue au collège en février 2014.

 

U4. Koridwen

 

 

La quatrième de couverture :

 

Cela fait dix jours que le virus U4 accomplit ses ravages. Plus de 90 % de la population mondiale ont été décimés. Les seuls survivants sont des adolescents. L'électricité et l'eau potable commencent à manquer, tous les réseaux de communication s'éteignent. Dans ce monde dévasté, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ?

 

 

Mon avis :

 

U4 est un récit croisé dont les épisodes se déroulent sur une même période et peuvent se lire indépendamment. Chaque roman raconte l'histoire d'un des protagonistes et se suffit à lui-même. Pour autant, le but est de donner envie de découvrir les autres récits puisque le personnage principal d'un livre devient l'un des personnages secondaires des trois autres et que chaque roman élucide une nouvelle facette de leur destin commun. Il faut lire Koridwen d'Yves Grevet, Yannis de Florence Hinckel, Jules de Carole Trébor et Stéphane de Vincent Villeminot, dans l'ordre de son choix, pour avoir lu U4.

 

J'ai donc découvert l'univers de U4 au travers du roman d'Yves Grevet. Un virus nommé U4 (U pour Utrecht qui est la ville des Pays-Bas dans laquelle il est apparu et 4 pour quatrième génération) a décimé en quelques semaines une grande partie de la population. Seuls des adolescents âgés de 15 à 18 ans ainsi que quelques adultes ont survécu. Koridwen est l'une des survivantes. La jeune fille vit à Ménesguen, dans la campagne bretonne. Elle a perdu tous ces proches hormis son cousin Max, attardé mental. Avant que les serveurs ne se déconnectent, le jeu vidéo en ligne auquel s'adonnait Koridwen diffuse le message d'un certain maître du jeu, Khronos, qui dit connaître un moyen de remonter le temps et d'éviter la catastrophe des derniers mois en se retrouvant sous la plus vieille horloge de Paris le 24 décembre à minuit. Koridwen, poussée par son isolement devenant dangereux, décide donc de prendre la route avec son tracteur, accompagnée de son cousin, et se dirige vers Paris. Durant son périple puis sa vie dans la capitale, Koridwen sera confrontée à une certaine violence, rencontrera différents protagonistes, dont les personnages des autres romans, et tentera de se laisser guider par les préceptes de sa grand-mère disparue, une guérisseuse bretonne dont certains disaient même qu'elle était un peu sorcière.

 

Les références celtiques ont justement constituées pour moi à la fois le charme du roman et son travers : le monde post-apocalyptique qui y est décrit est crédible mais la fin du roman en partie liée à ces croyances tend à désaxer l'univers de science-fiction vers un récit fantastique. La comptine bretonne récitée par l'héroïne m'a fait penser à la comptine qui sert de fil rouge dans Dix petits nègres d'Agatha Christie. J'étais évidemment intriguée par le concept de U4 : découvrir une même histoire selon quatre points de vue différents, au travers de personnages amenés à se croiser à un moment donné du récit. Au niveau de l'écriture, je ne suis pas déçue : elle est fluide et on ne s'ennuie pas. L'héroïne a un certain caractère et on évite des passages à vide comme j'avais pu en déceler dans d'autres oeuvres du même auteur (Celle qui sentait venir l'orage par exemple). Par contre, la fin ouverte ne nous apporte qu'une partie des réponses attendues. On apprend notamment pourquoi le virus ne toucherait que les adolescents mais pas comment celui-ci a pu se répandre. Peut-être peut-on en apprendre plus en lisant les autres tomes ? Là pourrait résider tout le secret de U4Un roman plutôt réussi mais à la fin quelque peu frustrante qui demande donc à être complété par la lecture des autres récits pour déterminer le degré d'aboutissement de ce concept littéraire novateur.

 

 

Une citation :

 

  • "Je me faufile jusqu'à la pièce principale. Je me plante devant la baie vitrée et admire la vue. C'est une immensité grisâtre qui pourrait faire penser à l'océan. La pluie qui ruisselle sur la vitre me rappelle ma Bretagne. Paris est éteinte. Ce n'est plus la "Ville-Lumière"."

 

 

Grevet, Yves.

U4 : Koridwen

Ed. Syros

2015/397 p.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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