Celui qui n'aimait pas lire
Publié le 3 Octobre 2012
Suite aux encouragements de Magic'doc, ma dernière lecture en date
et la première que j'emprunte aux rayonnages du CDI du collège.
La quatrième de couverture :
Imaginez...
La fin du cours vient de sonner.
"Pour la semaine prochaine, dit la prof de français, vous ne lirez pas le chapitre 9. Il est interdit de finir le livre, ni même de le continuer. C'est bien compris ? (Là, les élèves soupirent) Et surtout, interdiction d'en faire un résumé."
Peine perdue... Trois heures plus tard, en rentrant du travail, les parents trouvent leur progéniture en train de lire avant même d'avoir finii de regarder la télé !
"Montre-moi tes dessin animés ! gronde le père. Et ta série américaine, tu l'as fini au moins ? C'était pour demain, je crois ? Je te préviens, si tu continues comme ça, tu passeras ton week-end devant la télé jusqu'à ce que tu aies tout vu !"
Parfois, je me dis qu'il suffirait d'interdir les livres aux enfants pour leur donner envie de lire...
Mon avis :
Par le biais de ce récit autobiographique, Mikaël Ollivier revient sur son enfance, son adolescence et l'évolution de son rapport aux livres. Il nous raconte qu'il n'aimait pas lire alors que son frère aîné dévorait Tolstoï et Camus et que ses parents usaient de subterfuges pour lui mettre des livres entre les mains, se faisant un devoir de l'inciter à lire. Il raconte comment il s'est peu à peu détaché de l'univers scolaire... puis comment le cinéma a envahi sa vie et l'a finalement amené à lire puis à écrire.
C'est une lecture rapide et sympathique qui peut sans doute parler à des "non-lecteurs" tout autant qu'à des lecteurs. J'ai pu y déceler les échos de certains romans de Mikaël Ollivier (qui a été dans un établissement à horaires aménagées pour se consacrer à la musique comme le narrateur du roman Le monde dans la main, son amour pour la Bretagne qui transparaît là encore dans Le monde dans la main, le sentiment d'être différent comme dans La vie, en gros...). Le fil rouge du texte est une rencontre amoureuse dans un train, dont le récit est sans cesse repoussé par l'évocation de "et si... ?" qui apportent humour et tendresse. Mention spéciale au premier chapitre "Si...", bel exercice de style.
Un clin d'oeil à la profession en p. 133 :
"La Perle est le permier roman que j'aime de toute ma vie, et je le dois au collège.*
* J'entends d'ici le "Ah ! Tout de même..." de soulagement poussé unanimement par les professeurs de lettres et les documentalistes. Mais il faut comprendre que je parle d'un temps où la littérature jeunesse n'existait quasiment pas, où les CDI étaient rares et où l'approche de la littérature était loin d'être celle que je découvre aujourd'hui avec bonheur, à quelques exceptions près, en venant parler de mes propres livres dans les établissements scolaires."
Ollivier, Mikaël.
Celui qui n'aimait pas lire
Ed. De la Martinière
Coll. Confessions
2004/189 p.