Rien
Publié le 15 Février 2010
Recommandé par Soukee, voici ma première lecture de vacances pour février... L'auteur, Janne Teller, a obtenu pour Rien le prix du Meilleur livre jeunesse par le ministère de la culture danois en 2001.
La quatrième de couverture :
Le jour de la rentrée, Pierre Anthon, élève de 4e, annonce qu'il a compris que la vie n'a pas de sens, "parce que tout commence pour finir", et il quitte l'école pour se percher dans un prunier. Les jours passent et ses copains de classe, perturbés, décident de lui prouver combien il a tort en constituant un "mont de signification". Chacun devra y déposer quelque chose qui en a, justement, de la signification,. Tout y passe : les jolies sandales vertes, le drapeau danois, le cercueil du petit frère, la virginité de Sophie... Tous font un sacrifice demandé par les autres. Mais à ce jeu, la surenchère va bientôt gagner les esprits, jusqu'à l'irréparable...
Mon avis :
Un livre court qui se lit donc vite mais qui ne laisse pas indifférent pour autant. Le début m'a laissé septique : aucune présence des adultes, que ce soit le corps enseignant ou les parents, et le déclencheur qui amène ce Pierre Anthon à se percher sur un arbre tout simplement éludé. De même, la logique qui va amener les enfants à se défaire d'une "chose" qui leur tient à coeur n'est pas amenée de façon claire à mon sens. Mais passons. Persévérons. Cela en vaut finalement la peine.
L'histoire est racontée par une des protagonistes, huit ans après les faits. Toutefois, elle ne raconte pas ce qui s'est passé à la manière d'une adulte mais comme la jeune fille qu'elle était, ajoutant tout de même de la distance et parfois même un peu d'humour. C'est aussi ce qui fait que ce livre est perturbant. Peut-être aussi ce qui fait qu'il est "abordable" jusqu'au bout et nous évite l'asphyxie face aux événements dont on sent leur tournure macabre se développer. Les tourments adolescents deviennent ici l'objet d'un véritable conte philosophique. Et effectivement, le fait que tout ceci se déroule sous le regard absent des adultes perturbe d'autant plus.
C'est un livre dérangeant qui nous confronte au drame sans ménagement. Il nous fait effectivement nous interroger sur l'une des plus ultimes question de la philosophie : la vie a t-elle un sens ? D'autres questions gravitent autour de celle-ci comme : qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Que valent mes biens, mon corps, ma/mes croyance(s)... ? L'histoire qui s'accélère nous laisse finalement face à nous-même.
Plus d'infos sur :
Ricochet
Le Matricule des Anges
Les histoires sans fin (interview de l'auteur)