Un petit bout d'enfer

Publié le 23 Mars 2010

 

 

Cette fois-ci, le dernier livre en date de Rachel Corenblit !
(Le 1er c'est )

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La quatrième de couverture :

"Elle n'a pas encore seize ans, mais elle fait tout comme. Quand elle s'installe dans la salle de cinéma à la première séance, pour échapper aux vacances pourries chez sa grand-mère, elle ne sait pas que "les scènes particulièrement violentes qui pourraient heurter sa sensibilité", ce n'est pas seulement sur l'écran."

"Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de venir ici. Et puis, je n'aime pas vraiment les films d'horreur. Le sang partout, les cris, les filles qu'on poursuit dans les labyrinthes. Mais je n'ai jamais vu de films interdits aux moins de seize ans."


Mon avis :

 

 

Les constantes de l'écriture de Rachel Corenblit semblent être des phrases courtes, un récit rythmé par des répétitions et un style piquant.
 
Avec Un petit bout d'enfer, Rachel Corenblit nous plonge dans un univers dérangeant. Dans un premier temps, le lecteur suit les parcours de deux personnages : Juliette, une adolescente de 14 ans, et un homme étrange qui semble et s'avère mentalement très dérangé. Les récits s'entrecroisent au fil des chapitres pour finir par se rejoindre et faire naître le pire.

L'atmosphère est lourde, glauque, pleine de tensions. Par la suite, des flashbacks de l'enfance de l'homme font irruption au coeur du récit. Le lecteur reste néanmoins en plein suspens, en plein drame, et sent inexorablement
une pointe tragique poindre son nez. Ce roman est réellement surprenant et ne peut laisser indifférent ! Il expose en effet une violence telle, en parallèle d'un ton si neutre, que le lecteur ne peut être que spectateur des faits qui se déroulent. C'est un roman que je place dans la lignée de
Je mourrai pas gibier de Guillaume Guéraud ! (Bien que je n'en ai lu que des critiques et son adaptation en BD). En effet, images crues et violence ne sont pas éludées. Pour autant, les personnages sont présentés sans manichéïsme... La fin laisse le lecteur face à sa propre perplexité.

 

 


D'ailleurs, Rachel Corenblit, dans la revue Tire-lignes, livre les propos suivants :

"Ecrire, pour moi, c'est d'abord cela : trouver un équilibre entre le silence et les bruits."

Et, à la question "Te reconnais-tu dans l'étiquette "littérature jeunesse" ?", elle répond :

"Oui, trois fois oui ! Il existe de nos jours une littérature jeunesse pleine d'audace représentée par des textes forts, d'une grande qualité littéraire. Je pense par exemple aux romans noirs de Guillaume Guéraud ou encore à La voleuse de livres de Markus Zusak où le lecteur suit dans l'Allemagne nazie les pas rebelles d'une petite fille. Si littérature jeunesse rime avec hardiesse, alors oui, je suis fière d'appartenir à ce genre-là."




Plus d'infos sur :

Lirado
Les éditions du Rouergue => extrait en ligne

Le blog culture Midi-Pyrénées => interview de l'auteur en vidéo

Ricochet => au sujet de la collection DoAdo Noir du Rouergue

 

 

 

 

Corenblit, Rachel.
Un petit bout d'enfer
Ed. du Rouergue
Coll. DoAdo Noir
2009/139 p.

 

 

Rédigé par Nota bene*

Publié dans #Je lis

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