Publié le 29 Avril 2020

Zaï zaï zaï zaï

Voici une BD savoureuse, prêtée avant le confinement et lu en près d'une demi-heure. Je ne suis pas séduite par le graphisme, loin de là. Je n'aime pas son style à la fois minimaliste et brouillé, aux accents de comics, sa monochromie terne. Mais en terme d'écriture, quelle cocasserie ! C'est la marque de fabrique de Fabcaro : des dialogues complètement absurdes et drôles ! C'est intelligent et loufoque, à l'instar de la BD Et si l'amour c'était aimer ? et du roman Le discours que j'avais déjà pu lire du même auteur. Ici l'intrigue commence dans un supermarché lambda où un individu, le double de l'auteur semble-t-il, prend la fuite suite à un oubli de carte fidélité jugé scandaleux par l'agent de sécurité. Armé d'un poireau, cédant à la panique, il fuit le lieu de son délit. C'est le début d'une cavale prétexte à une critique acerbe mais amusée du système capitaliste, consumériste et de la sphère politico-médiatique.

 

Une BD délirante à l'humour grinçant que j'ai,

sans pour autant être fan, trouvé plutôt réjouissante !

 

Publié le 28 Avril 2020

La nature

Dans la famille des livres sonores, voici le petit dernier arrivé à la maison, sur le thème de la nature. J’ai choisi celui-ci car il propose des bruits agréables, même à entendre en boucle : des bruits d’animaux (la grenouille, la mouette, le hiboux) et des bruits d’eau (la pluie, la rivière). Cartonné et de petit format, il fait le bonheur des grands bébés. Après avoir partagé la découverte du livre avec un adulte, l'enfant peut écouter et observer les images en autonomie en cherchant sur chaque page la puce qui déclenchera le son. Une valeur sûre !

Publié le 26 Avril 2020

Oh happy day

Adeline, après quatre ans de silence, je ne sais plus comment m’adresser à toi. J’ai essayé le chère Adeline, le bonjour Adeline, hello Adeline et jusqu’au ridicule coucou. Finalement j’ai estimé que le mieux, c’était juste Adeline.

Voici le compte-rendu d’une lecture confinée. Ce livre est en effet paru tout juste avant le confinement et a été acheté pendant. Oui, ma pile à lire disponible à la maison a fondu - comme un glaçon dans un mojito siroté lors d'une journée ensoleillée - et il est inconcevable de part ma passion et mon métier que je ne profite pas de cette période si particulière pour continuer à lire et chroniquer mes lectures. En voyant ce roman circuler sur les réseaux sociaux, je n'ai donc pas hésité bien longtemps à me le procurer : il faut dire que ces auteurs-là m'avaient déjà offert un beau moment de lecture il y a quelques années avec Et je danse, aussi. Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux ont donc renouvelé l’expérience de l’écriture à quatre mains et publié une suite. Pour autant, les deux livres peuvent se lire indépendamment. Oh happy day, tout comme son aîné Et je danse, aussi nous fait ressentir le plaisir que les auteurs ont eu à l’écrire. De nouveau, c’est frais et réjouissant. Le personnage de Pierre-Marie est délicieux de malice et de tendresse et celui d’Adeline (dont il me semblait qu’elle était plus jeune) attachant de par ses efforts pour garder la tête hors de l’eau. Cette fois-ci, la forme du récit n’est pas intégralement épistolaire mais toujours aussi dynamique et les rebondissements teintés de noirceur. J’ai voyagé à Toronto et dans le fin fond de la Drôme, j’ai pleuré en apprenant le malheur vécu par Pierre-Marie dans la période d’entre les deux romans, j’ai ri notamment grâce aux personnages de Max et Josy, couple d’amis de Pierre-Marie que j’avais déjà adoré dans le premier opus. Oh happy day est un roman composé de multiples ingrédients qui donnent, non pas un salmigondis, comme dirait un des personnage, mais une comédie romantique parfaite pour s’évader en douceur, mouchetée de quelques réflexions sur la ponctuation que j’ai adoré. À dévorer et à partager dès les prémices du déconfinement.

Avec mes deux bras en vrac, j'ai mis deux heures quarante à taper ce mail. Je devrais faire comme Max, renoncer aux majuscules, aux points, etc., mais je ne peux pas signer de mon nom un texte débraillé, en aucun cas. Je crois que si je devais écrire un SMS urgentissime, Au secours ! par exemple, je serais capable de mettre ma vie en danger et de me faire choper avant de l'envoyer parce que j'aurais perdu quelques secondes fatales à vouloir à tout prix respecter l'espace entre le "s" de "secours" et le point d'exclamation.

C'est exactement moi ! 🤦🏻‍♀️

An elephant in the room, disent les Anglais. Il y a un éléphant dans la pièce et on parle de tout sauf de l'éléphant. Ceux qui ne savent pas ne le voient pas, et ceux qui savent font semblant de ne pas le voir. Alors on évolue autour de lui, on le contourne, on se plaque contre les murs pour parvenir à se déplacer, parce qu'il est énorme, l'éléphant, pachydermique, parce qu'il prend tout l'espace et qu'il est là en permanence. Même si c'est un petit éléphant de 24 kilos.

On pleure

À ce stade, Adeline commençait à s'imaginer dans le rôle d'une héroïne de film d'espionnage. Par chance , comme le lui avait rappelé Pierre-Marie, elle avait revu TOUS les Hitchcock en sa compagnie pendant l'hiver 2014. Elle était Ingrid Bergman dans Les enchaînés. Elle était Joan Fontaine dans Soupçons. Elle était Grace Kelly dans Le crime était presque parfait. Bref, elle était dans les emmerdes jusqu'au cou.

On rit

Tu as écrit que tu étais «tombée amoureuse» de moi. Ça m’a ému parce qu’il y a quelque chose de naïf et d’adolescent dans cette formulation. Merci de nous laisser croire qu’à nos âges et surtout au mien nous pouvons encore graver des cœurs sur les arbres.

On fond

Longtemps je me suis dit que je mourrais sans avoir pu décider au juste si la vie était une tragédie ou une grosse poilade. Aujourd'hui je sais qu'elle n'est ni l'une ni l'autre. Elle est juste là, sidérante d'inventivité, parfois difficile à tordre, mais parfois si incroyablement, miraculeusement, éperdument (merde pour les adverbes)... belle.

On apprécie

Laisser tomber la ponctuation ! Jamais ! Plutôt crever. Je suis prêt à renoncer à la bicyclette, au sexe, au bordeaux, mais à la ponctuation, jamais ! Imagine un peu à quoi ressemblerait une phrase sans point final
Ah, tu as vu ? C'est insupportable. Tu marches sur un joli chemin, en toute confiance, et soudain tu sens le sol qui se dérobe sous tes pieds, tu es précipité dans le vide. Il n'y avait même pas une petite barrière pour t'empêcher d'aller plus loin et de faire le pas de trop.

On savoure

Je me rappelle m'être autrefois déchaîné contre ces malheureux points de suspension. Je n'y voyais que paresse et dérobade. Mon jugement a changé. Dans les points de suspension, il y a le non-dit, les secrets, la pudeur. Ils sont finalement très érotiques, je trouve...

On sourit

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article

Publié le 25 Avril 2020

Des titres d'albums jeunesse - tous déjà chroniqués sur le blog - se cachent derrière ces séries d'émoticones. Réussirez-vous à les trouver ? Réponses à déposer en commentaire à cet article ou sur Instagram. À vous de jouer !

Jeu littéraire confiné

Publié le 23 Avril 2020

Le Petit Chaperon rouge

Voici un album jeunesse édité par Milan dans sa collection Mes p’tits contes, à destination des 3 / 6 ans. Le Petit Chaperon rouge est un classique et célèbre conte de tradition orale mis à l’écrit par le français Charles Perrault puis repris et modifié par les frères Grimm en Allemagne. Il s’agit ici de cette dernière version plus optimiste, proposant une fin heureuse grâce à l’arrivée du chasseur. Le texte d’Émilie Bélard et les illustrations d’Amélie Falière s’accordent très bien, nous proposant un récit fluide. La meilleure trouvaille est pour moi la page où le loup et le Petit Chaperon rouge empruntent chacun un chemin différent pour rejoindre la maison de Mère-grand : les enfants aiment suivre du doigt les deux chemins et constater leurs nuances. La formule magique surannée ("tire la chevillette et la bobinette cherra") et la série de remarques ("Mère-grand, comme tu as de grandes oreilles !") fonctionnent toujours aussi bien. Mon loulou n’y était pas réceptif à 3 ans mais l’est complètement à 4 ans et demi. La morale explicite de l’histoire est d’écouter sa maman et de ne pas s’aventurer hors des sentiers battus. La véritable et implicite morale à retenir selon moi est en réalité plutôt de se méfier des beaux parleurs. Bref, un indémodable.

 

Publié le 21 Avril 2020

Mes 5 astuces pour faire de son enfant un lecteur

1. MONTRER L'EXEMPLE :

Avoir des livres chez soi, lire, parler de ses lectures. Aimer lire est en grande partie lié chez l'enfant à la présence de livres dans son environnement immédiat. Le mimétisme joue un rôle majeur : si au moins un adulte de l'entourage proche a l'habitude de lire, alors l'enfant aura tendance à être plus curieux vis-à-vis des livres. En lisant vous-même pour le plaisir, vous envoyer le message que lire est agréable et source d'enrichissement intérieur. Ne pas hésiter donc à ouvrir soi-même un livre, à s'en procurer de nouveau de temps en temps et à évoquer son goût pour la lecture, car nous sommes un modèle pour ses enfants.

 

 

2. LUI FAIRE COTOYER LES LIVRES DES LE PLUS JEUNE AG E:

Lui offrir des livres (oserais-je préciser : au minimum à chaque anniversaire et chaque Noël !) et lui faire manipuler l'objet-livre dès son plus jeune âge. Glisser des livres pour bébé (type petit format cartonné avec des représentations figurées des objets du quotidien) sur son tapis d'éveil va lui permettre de se familiariser avec cet objet particulier et va participer à son éveil psychique. Au fil des mois, l'enfant va apprendre à manipuler le livre en tournant les pages, en touchant les matières proposées... De plus, il va associer le livre à son caractère ludique. Pour en savoir plus sur les lectures à proposer dès la première année de bébé, lire mon précédent article : Mes 5 indispensables pour la bibliothèque de bébé [de 0 à 18 mois].

 

 

3. LUI FAIRE COTOYER LE MONDE DE L’ECRIT :

Se déplacer en librairie et surtout en bibliothèque permet de familiariser l'enfant à ces lieux de culture et à la diversité des livres disponibles. En bibliothèque, on lui apprend à respecter le calme que nécessite la lecture, à choisir, à emprunter et rendre des documents en bon état en temps et en heure. On lui apprend de fait à manipuler un livre avec délicatesse, sans marcher dessus ou le déchirer. Surtout, on renouvelle les titres mis à sa disposition pour éviter de la lassitude. En outre, il ne faut pas hésiter à se renseigner sur les animations proposées par la médiathèque. Bien souvent, des lectures d'albums ou de contes sont proposées aux plus petits le mercredi ou lors des vacances scolaires. Parfois, il s’agit d'animations autour d'un tapis de lecture ou d'un kamishibaï.

 

On peut aussi mettre à sa disposition des jeux en rapport avec l'écrit :  notamment des lettres en mousse pour le bain ou des lettres magnétiques. On peut décorer sa chambre avec des illustrations d'auteurs jeunesse sous forme de posters, l'abonner à un magazine tel que Les petits mondes de Petit Ours Brun, etc.

 

 

4. LUI CREER UN ESPACE DEDIE :

Lui créer un coin lecture (un tipi rempli de coussins par exemple), sans pour autant circonscrire l'activité de lecture à ce seul endroit. Surtout, lui constituer une bibliothèque en aménageant un espace accessible que l’enfant va pouvoir s’approprier. Si vous avez déjà une bibliothèque, par exemple dans le salon, vous pouvez aménager les étagères les plus basses pour y mettre des livres pour enfants. De même, vous pouvez installer une bibliothèque dans sa chambre ou sa salle de jeu, son repère. Tout comme les jouets font partie de son territoire, les livres doivent trouver une place dans son domaine. Pour cela, penser à ne pas placer les livres en hauteur. Il faut qu’ils restent facilement accessibles pour encourager l'autonomie. Des caisses de rangement suffisamment grandes pour recevoir tous les formats de livres feront l'affaire. Désormais, on trouve aussi des petits meubles inspirés du mobilier scolaire ou des espaces jeunesse des médiathèques : des petites bibliothèques, parfois à roulettes. Cela représente un certain coût mais cela peut être une bonne idée de cadeau à (se faire) offrir. On peut y ranger un nombre de livres relativement conséquent. Les livres sont alors facilement accessibles et visibles car en général le meuble permet d'en présenter certains de face. L'attrait pour l'illustration de la première de couverture prend alors tout son sens. Le fait que le meuble soit sur roulettes le rend facilement déplaçable si besoin. Vous pouvez trouver votre bonheur chez Oxybul ou Verbaudet par exemple.

 

 

5. LUI FAIRE LA LECTURE :

Lui lire des livres bien sûr. Lire des textes, même s'ils ne sont pas encore compréhensibles pour le bébé, c'est l'ouvrir au phrasé propre à la lecture : aux rythmes, aux sonorités, aux silences... Cela développe la concentration, l'écoute et la capacité à engranger du vocabulaire. Au-delà de ces avantages, la lecture est un beau moment de partage entre enfants et parents. Lire des livres peut se faire à tout moment de la journée et permettre un temps d'apaisement : le soir avant de se coucher bien sûr mais aussi avant ou après un repas, avant ou après le bain, dans une salle d'attente... Il se peut que votre tout-petit vous demande souvent de lire le même livre : c’est normal. Cela le sécurise et lui permet, à chaque nouvelle lecture, de mieux comprendre ce que représentent les mots du livre. Lire des livres à son enfant reste la meilleure porte d'entrée dans la lecture pour lui et va lui permettre d'associer le livre à la tendresse d'un doux moment partagé.

 

 

Le meilleur moyen de donner le goût de la lecture aux enfants est de partager sincèrement avec eux leur enthousiasme pour cette littérature.

Sophie Van Der Linden, Je cherche un livre pour un enfant

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je blogue

Partager cet article