Publié le 25 Juin 2020

Voici, comme j'ai l'habitude de la dresser chaque année, la liste de mes coups de coeur littéraires de l'année scolaire écoulée. J'espère que vous pourrez y trouver de quoi y piocher quelques gourmandises à déguster les pieds dans la sable. Vous pouvez également consulter ma liste de l'année dernière par ici.

 

Coups de cœur littéraires 2019-2020

Deux sœurs de David Foenkinos

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? L'histoire d'une rupture amoureuse dont Mathilde, malgré - ou peut-être à cause de - la bienveillance de sa sœur, peine à se relever.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Pour lire un thriller sentimental bien mené aux notes de bas de pages savoureuses.

 

 

Le discours de Fabrice Caro

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? Un déjeuner dominical dans la tête d'Adrien, qui cache son attente anxieuse d'un sms amoureux derrière un cynisme désopilant.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Pour la tendresse et l'humour caustique de son anti-héros.

 

 

La chaleur de Victor Jestin

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? L'histoire de Léonard, un adolescent en vacances dans un camping lors d'une semaine d'été caniculaire, qui assiste à la mort accidentelle d'Oscar, un garçon de son âge, et qui n'intervient pas.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Parce que c'est un premier roman qui se lit d'une traite grâce à sa prose économe et qui nous plonge dans une ambiance pesante.

 

 

Les choses humaines de Karine Tuil

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? Le procès d'Alexandre, jeune homme, fils d'un couple médiatique, accusé de viol.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Pour le décorticage moderne et juste de la notion de consentement et des rouages de la sphère médiatico-judiciaire.

 

 

Licorne de Nora Sandor

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? L'histoire de Maëla, étudiante qui se rêve influenceuse beauté.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Parce que c'est un premier roman moderne, déroutant et original sur la thématique du désœuvrement, du manque de confiance en soi et de la recherche de reconnaissance sur les réseaux sociaux.

 

 

Oh Happy day de Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? L'histoire de Pierre-Marie et Adeline, qui renouent "au pire moment" après plusieurs années de silence.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Parce que c'est une comédie romantique qui sort des sentiers battus. La suite du roman épistolaire Et je danse, aussi.

 

 

Cosmétique du chaos de Camille Espedite

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? L'histoire d'Hasna, invitée par sa conseillère de réinsertion dans l'emploi à subir plusieurs opérations de chirurgie esthétique afin de "se révéler pleinement".

 

POURQUOI LE LIRE ? Pour le propos qui dénonce l'apparence normée, la transparence et la surveillance de masse vers lesquelles tendent nos sociétés et pour l'écriture très sophistiquée.

 

 

La vie en confettis d'Hélène Vergé

 

♥ ÇA RACONTE QUOI ? L'histoire d'une jeune fille sur le point de devenir grande sœur. Non seulement elle n'en a pas envie, mais en plus elle va devoir se débattre avec un secret de famille bien caché.

 

♥ POURQUOI LE LIRE ? Parce que si je ne devais en retenir qu'un, ce serait celui-ci ! Un premier roman. Une merveille de sensibilité et de drôlerie dont l'écriture originale et poétique flirte avec celle d'un Boris Vian.

 

 

 

♥ Et aussi L'écume des jours de Boris Vian, La vie, après d'Antoine Leiris, C'est un beau jour pour ne pas mourir : 365 poèmes sous la main de Thomas Vinau,

Jours sans faim de Delphine de Vigan...

 

♥ Et en ce qui concerne les albums jeunesse : Ma maison d'Astrid Desbordes et Pauline Martin, Petit pois carotte de Morag Hood, Amoureux d'Hélène Delforge et Quentin Gréban, Une maman c'est comme une maison d'Aurore Petit, Lily cherche son chat de Peggy Nille, L'abécédaire des métiers imaginaires d'Anne Montel, Miss Mouche de Ziggy Hanaor et Alice Bowsher, Julian est une sirène de Jessica Love...

 

J'ajoute, une fois n’est pas coutume, mes trois principaux flops de cette année scolaire (dont je m’aperçois qu’ils ont de commun des titres plutôt agressifs) :

 

Et vous, quel est votre coup de cœur de ces derniers mois ?

 

Coups de cœur littéraires 2019-2020

Publié le 22 Juin 2020

Quand tu diffuses un sondage Google forms pour récolter les votes des élèves dans le cadre du Prix littéraire du lycée et qu’à la question subsidiaire "Quelque chose à ajouter ?" tu obtiens la réponse suivante : "non".

 

Quand dans ce même sondage tu poses une question à choix multiples "Pourquoi ce choix ?" (réponses possibles : l’intrigue, l’écriture, le graphisme, autre) et que tu te retrouves avec des réponses comme : "le style", "son histoire", "son thème"...

 

 

🤦🏻‍♀️

 

Anecdote de doc 150

Publié le 17 Juin 2020

Deux petites mains et deux petits pieds

Voici un album souple de la collection L’heure des histoires de chez Gallimard jeunesse qui mérite une petite place dans la bibliothèque de bébé. Des structures de phrases s’y répètent, mettant en avant les idées de même et de différent à hauteur d’enfant.

 

"1 bébé est né, loin, très loin.

1 autre bébé est né, dès le lendemain.

1 bébé est né au pays des pingouins.

Et autre ailleurs, dans le désert lointain.

Et ces bébés, tout le monde le sait,

ont 2 petites mains et 2 petits pieds !"

 

Le texte, comme une tendre ritournelle, permet d’apprendre à compter jusqu’à trois et de découvrir son corps (reconnaître et nommer les mains, les pieds et le nez). Les enfants représentés dans des illustrations à l’aquarelle sont tous différents : ils n’ont ni les mêmes couleurs de peau, ni les mêmes yeux, ni les mêmes cheveux... Mais au final, ils ont bien tous deux mains, deux pieds et une maman pour leur faire des bisous sur le nez !

 

Au fil des pages, ils sont de plus en plus nombreux. Mais le dernier est particulier. Il a bien deux mains et deux pieds mais... "c’est le mien !" déclare la maman narratrice. On comprend alors l’importance d’en faire la lecture à son enfant : c’est nous, lectrices, qui finiront par embrasser bébé.

 

Un album plutôt mignon d’origine anglaise dont le titre était Ten little fingers and ten little toes.

 

Publié le 16 Juin 2020

Des mots pour combattre le racisme

Merci à la maison Syros pour le partage de ce documentaire

 

à destination des adolescents

 

 

 

Ce documentaire actualisé et réédité en mars dernier est malheureusement tout à fait d'actualité. Alors que la population française n'a jamais été aussi métissée, le racisme persiste. Comment l'expliquer ? Pour combattre les stéréotypes et les préjugés racistes, il faut d'abord comprendre leurs ancrages et leurs rouages. C'est l'objectif de ce livre qui, sous la forme d'un abécédaire de 67 mots, décrypte de multiples aspects du racisme. De Affirmative action à Zoos humains en passant par Haine, Laïcité ou Métissage, on apprend et on clarifie beaucoup de notions relevant de la thématique de la xénophobie. Un indispensable à mettre entre les mains de tous dès 14 ans environ.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article

Publié le 15 Juin 2020

La fractale des raviolis

Voici un roman de 2014 dont j'avais vaguement entendu parler mais qui ne faisait à l'époque pas partie de mes priorités de lecture et qui m'a été conseillé il y a peu par une libraire enthousiaste. C'est tout aussi enthousiaste que je partage (enfin)  ici cette première lecture post-confinement ! Je me suis laissée prendre au jeu de la construction littéraire originale de Pierre Raufast.

 

Trompée par son mari, une femme décide de sen débarrasser en concoctant un plat de raviolis subtilement assaisonné. Mais le hasard - ou le destin - s'en mêle et un enfant se retrouve sur le point d'être convié à partager le repas. Il lui faut faire preuve de réactivité. Elle qui n'est pas très douée pour prendre rapidement des décisions. Contrairement à son père. Comme lors de cette fameuse soirée, lorsqu'elle était étudiante. Subitement, la narration bifurque. Tout commence par un plat de raviolis puis passe du coq à l'âne ou plutôt d'une sulfureuse soirée à la bataille d'Austerlitz en passant par l'enfance d'un sociopathe. Différents récits se succèdent et s'imbriquent tels des poupées russes aux allures de contes tour à tour tragiques ou comiques. On a presque envie d'en dessiner un schéma pour en comprendre l'enchâssement. On se demande quel est le degré de véracité ou de plausibilité de ce qu'on lit. On est plongé dans des intrigues et univers différents toutes les 20 pages ce qui peut être parfois frustrant sans que cela ne gâche jamais en rien le plaisir de la découverte de chacun des récits. La narration est maîtrisée et l'imagination déployée dans une succession de courts chapitres qui nous font voyager dans le temps et l'espace. À la fin du livre, de retour devant le plat de raviolis, on se dit "non, il ne va quand même pas oser terminer là-dessus ?". Il ose... et on en rit. Un très bon moment de lecture qui me donne envie de découvrir plus avant l'esprit quelque peu déjanté et original de Pierre Raufast.

 

La fractale des raviolis

 

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article

Publié le 9 Juin 2020

Chasse à l’homme

Cette histoire a commencé quelques fois déjà. Elle s’est terminée plus souvent encore. Chaque fois que je l’ai écrite, croyant la fin venue, une révélation faisait tout dérailler. Comme un spasme, une irruption du réel, une protestation. Alors je reprenais l’écriture, sachant que c’est une histoire qui n’en finirait jamais d’arriver.

Bref retour sur cette lecture québécoise. Son titre ne me charmait pas mais les retours critiques positifs m'ont fait sauter le pas. Bilan : une déception. Il s'agit ici d'une autofiction racontant une quête amoureuse. En 2008, Sophie consulte une cartomancienne qui lui prédit que, grâce à un livre, elle rencontrera l'homme de sa vie. Mais avant cela, il faudra déménager à Paris, s'amouracher d'un petit français puis se rendre en Asie. Dès lors, s'agit-il d'écrire un livre pour trouver l'amour ou de trouver l'amour pour écrire l’histoire de sa rencontre ? Certes, la plume de Sophie Létourneau est traversée de sensibilité, de recul critique et de réflexion à la fois littéraires et amoureuses, mais j'ai trouvé son récit fourre-tout et plutôt inintéressant. Certains évoquent une écriture du fragment, une déambulation ou encore une mosaïque. J'y vois plutôt du décousu et de l’auto-centrisme. On ne peut pas plaire à tout le monde. Ce roman aura au moins eu le mérite de me faire connaître l'artiste plasticienne et photographe Sophie Calle. Du coup, le roman Les falaises de Virginie Dechamplain paru chez le même éditeur La peuplade que j'avais également repéré attendra...

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article