Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse

Publié le 5 Février 2021

Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse

Renarde phosphorescente déguisée en rêve
Montagne russe et rusée
Ton corps est un parc à t'aime
J'ai pris le fast-pass éternel
A l'exact seconde de notre premier coeur-ambolage.

Voici un des trois premiers recueils de poèmes paru dans la nouvelle collection Iconopop des éditions de L'Iconoclaste, dirigée par Cécile Coulon (poétesse et romancière) et Alexandre Bord (libraire). Avec pour vocation de proposer des textes "brefs, intimes et percutants" et de sortir la poésie française de la confidentialité, ces recueils fraîchement contemporains proposent des poèmes à lire, dire et écouter. Dans Le dérèglement de la métrique amoureuse Mathias Malzieu parle de son amour et de son désir pour sa nouvelle compagne et "𝓅𝓁𝓊𝓈-𝓆𝓊𝑒-𝓂𝓊𝓈𝑒" Daria Nelson, artiste plasticienne, qui répond à ses poèmes par des collages. On y retrouve la magie et les références de l'écriture de Mathias Malzieu, qui s'emploie à chasser le banal de son quotidien. Ainsi, il fait se rencontrer les fantômes de Boris Vian, Serge Gainsbourg et Alain Bashung tout en nous parlant de courses, de vaisselle et de confinement. J'ai apprécié retrouver la douce fantaisie de Mathias Malzieu. En revanche, j'ai déploré quelques images grivoises superflues. Ajoutées à sa tendance à l'autocentrisme, c'est venu ternir mon sentiment vis-à-vis de l'œuvre. Pour autant, le mélange de collages, échanges de sms, textes en vers et en prose est exaltant et nous fait passer un bon moment à rêver et à imaginer des techniques pour draguer une "𝒻𝑒́𝑒 𝑒́𝓁𝑒𝒸𝓉𝓇𝒾𝒸𝒾𝓉𝑒́", s'y confiner et transformer son "𝑔𝓇𝒾𝓈 𝑒𝓃 𝑒́𝒸𝓁𝒶𝓉 𝒹𝑒 𝒷𝓁𝑒𝓊". Avec Le dérèglement de la métrique amoureuse Mathias Malzieu offre à Daria Nelson une sérénade et à leurs lecteurs l'histoire d'un coup de foudre "𝓆𝓊𝒶𝓃𝒹 𝓉𝑜𝓊𝓉 𝑒𝓈𝓉 𝓈𝓊𝓇𝓅𝓇𝒾𝓈𝑒 𝑒𝓉 𝓂𝑒́𝓉𝒶𝓂𝑜𝓇𝓅𝒽𝑜𝓈𝑒 [𝑒𝓉 𝓆𝓊𝑒] 𝓁𝑒 𝒸𝑜𝓇𝓅𝓈 𝓇𝑒𝒹𝑒𝓋𝒾𝑒𝓃𝓉 𝓊𝓃 𝓅𝒶𝓇𝒸 𝒹'𝒶𝓉𝓉𝓇𝒶𝒸𝓉𝒾𝑜𝓃𝓈".

 

Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse
Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis un peu de poésie

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