Soulagements 2 : Tropiques printaniers
Publié le 16 Février 2021
Voici le deuxième recueil d'un très jeune poète du Morbihan, dont la lecture m'a été recommandée par Joseph Ponthus lors de sa venue au lycée. Une écriture déjà follement aboutie qui nous transporte par des rimes aux allitérations chantantes et des rythmes de percussions africaines. Mohamed, alias Falmarès, chante ses deux pays : sa terre natale de Guinée et sa terre d'asile, la France. Enthousiaste pour les paysages, les êtres et les fêtes, il s'adresse tout à tour à sa mère, sa grand-mère, son oncle, ses "frères migrants" ou encore une certaine bretonne prénommée Maeva. Il parle de ses "balafres noires", de son "sang noir qui bave" et de "tristes marées mouvantes au bord de la solitude Atlantique" mais aussi du soir qui tombe sur Paris, du printemps et des yeux dorés de l'amour. C'est frais, beau et fort.
Le matin, dans mon petit village,
La nature est fleur, calme et décor,
Sereine comme l'alpha de l'oméga,
Le vent sans souffle, sans parole,
Le vent emprisonné dans le creux
Des quatre points cardinaux.
Ô Guinée ! ma Guinée.
De tes sons musclés des merveilles
De tam-tams plus lointains,
De tes marabouts , tes griots, les baobabs d'Afrique
Plus anciens que la colère bleue d'hommes
Dans la Soumba du pays natal.
Chère maman, c'est moi,
C'est moi ton fils, ton champion,
Je t'écris de si fort lointain,
Je t'écris sur l'orient de mon isolement
Dans un pays de fort romantisme,
Dans les minuits de France.
Je t'écris.
Dis-moi,
De quelle couleur
Sont tes yeux dorés, sublimes
À la vanille vannetaise ?
Dis-moi, ton cœur d'archange,
Tes feux de jeunesse, tes feux d'amour,
Ronde comme la vierge faune du Kenya ;
Angélique comme le Peul de Gambie ;
Et douce comme le premier ciel.
Amis ! Illustres amis de la lyre,
Lisez ! Lisez avec soin et amour,
S'il vous plaît, lisez avec joie et respect,
Bouquinez en cœur-fleur hospitalier.