Maison-tanière
Publié le 30 Août 2021
Je reprends l'écriture après de belles vacances d'été. La lecture du recueil de poésie dont je vais brièvement vous parler ici date de juin dernier. Elle aurait peut-être d'ailleurs été adaptée à une fin de vacances : à la fois chaleureuse et mélancolique. Il s'agit ici de poèmes écrits chaque jour à partir de l'écoute d'un disque vinyle et de sa mise en scène photographique. L'autrice est comme recluse dans une maison prêtée par un couple d'amis, une première fois en 2017 puis une deuxième fois en 2019 suite au succès de son premier roman. C'est une sorte de journal de bord qui parle de tout et de rien et allie en douceur poésie, photographie et musique. Dans la deuxième partie, elle fait parler les murs et les plafonds. Ils lui inspirent des vers libres dans lesquels se racontent l'absence, la solitude, le manque, l'amour, les petits bonheurs, le besoin de se centrer. On éprouve à notre tour une certaine solitude mi-apaisante mi-triste. Ses mots diffusent un certain vague à l'âme. J'ai apprécié certains passages. Je suis passée à côté de bien d'autres. Je n'ai trouvé aucun intérêt aux photographies. Il était difficile de faire tomber les préjugés construits par la lecture de son roman. Mais cette fois-ci... c'était mieux.
un vrai dimanche cette fois
la cloche de l’église le marché les fruits les légumes
le petit café de onze heures en terrasse
des invités invités à déjeuner dans le jardin
des miettes qui font une constellation
sur la nappe tachée de lumière
un bébé des chapeaux de paille peut-être une sieste
et même au loin le bruit d’un cirque
un dimanche bourgeois
je caresse l’idée de ne pas
revenir
il n'y a que toi pour faire ça
entrer dans une maison endormie où personne ne t'attend
à six heures du matin
et te glisser nue contre moi nue
laisser mes mains te caresser
mes mains qui n'en croient pas leurs yeux
je n'écoute que d'une oreille la voix du roi que tu détrônes
c'est toi la reine la reine de cœur
il n'y a que toi pour faire ça
la vie aussi rock'n'roll
Ici pas de silence
la maison est plus vivante que moi
elle est plus vigoureuse plus affairée
elle m'entoure
elle me veille
moi qui garde le lit les lits les livres
elle me soigne
comme une mère
comme une mère comme un père
[...]
la maison me protège
elle me borde le soir
elle me caresse le front le matin