La fractale des raviolis

Publié le 15 Juin 2020

La fractale des raviolis

Voici un roman de 2014 dont j'avais vaguement entendu parler mais qui ne faisait à l'époque pas partie de mes priorités de lecture et qui m'a été conseillé il y a peu par une libraire enthousiaste. C'est tout aussi enthousiaste que je partage (enfin)  ici cette première lecture post-confinement ! Je me suis laissée prendre au jeu de la construction littéraire originale de Pierre Raufast.

 

Trompée par son mari, une femme décide de sen débarrasser en concoctant un plat de raviolis subtilement assaisonné. Mais le hasard - ou le destin - s'en mêle et un enfant se retrouve sur le point d'être convié à partager le repas. Il lui faut faire preuve de réactivité. Elle qui n'est pas très douée pour prendre rapidement des décisions. Contrairement à son père. Comme lors de cette fameuse soirée, lorsqu'elle était étudiante. Subitement, la narration bifurque. Tout commence par un plat de raviolis puis passe du coq à l'âne ou plutôt d'une sulfureuse soirée à la bataille d'Austerlitz en passant par l'enfance d'un sociopathe. Différents récits se succèdent et s'imbriquent tels des poupées russes aux allures de contes tour à tour tragiques ou comiques. On a presque envie d'en dessiner un schéma pour en comprendre l'enchâssement. On se demande quel est le degré de véracité ou de plausibilité de ce qu'on lit. On est plongé dans des intrigues et univers différents toutes les 20 pages ce qui peut être parfois frustrant sans que cela ne gâche jamais en rien le plaisir de la découverte de chacun des récits. La narration est maîtrisée et l'imagination déployée dans une succession de courts chapitres qui nous font voyager dans le temps et l'espace. À la fin du livre, de retour devant le plat de raviolis, on se dit "non, il ne va quand même pas oser terminer là-dessus ?". Il ose... et on en rit. Un très bon moment de lecture qui me donne envie de découvrir plus avant l'esprit quelque peu déjanté et original de Pierre Raufast.

 

La fractale des raviolis

 

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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