Je mourrai pas gibier
Publié le 19 Janvier 2010
C'est un roman de Guillaume Guéraud. C'est aussi une BD d'Alfred.
Je n'ai pas lu le roman mais vous livre ici mon avis sur son adaptation en bande dessinée.
La quatrième de couverture :
A la base, ça devait être une fête, vu que c'était le mariage de mon frère. Mais un fête à Mortagne, on ne sait jamais bien ce que ça veut dire.
Mon avis :
Martial vit dans un petit village dont la population est "coupée en deux" selon l'activité professionnelle des familles : on travaille soit à la scierie, soit dans les vignes. Pour échapper aux querelles, Martial déroge à la règle et décide de vivre en pensionnat pour étudier la mécanique, revenant chaque weekend. Son frère aîné, qui s'acharne violemment contre le simple d'esprit du village, le révolte. Au mariage de son frère, après avoir découvert ses dernières frasques, il "craque" et tue une grande partie des invités avant de se jeter par la fenêtre.
Je ne me sentais pas prête à me plonger dans l'univers d'un roman aussi "glauque". La BD m'a permise, en la feuilletant, de m'imprégner de l'histoire avant de la lire. Finalement, je la recommande. Elle se lit vite. L'histoire racontée laisse pourtant sa marque dans nos pensées par la suite. Le lecteur est confronté in medias res à un fait divers tragique. La question est alors de savoir : comment en arrive-t-on là et pourquoi ? Le contexte sociologique dans lequel évolue le personnage de Martial nous est donc dévoilé : un huit-clos plein de rancoeur accumulée.
Comme il est dit sur la fiche de lecture de Sophie Pilaire (Ricochet) : "Qui a dit que la littérature jeunesse avait toujours des happy-ends ? Je mourrai pas gibier est un roman pour adolescents dans le sens où le héros est un jeune qui cherche encore ses marques et que son geste peut aussi être interprété comme un appel au secours à un moment-clé de l'existence."
En ce qui concerne le style graphique de la BD, je suis loin d'être une spécialiste, je reprendrai donc les mots utilisés par le dessinateur lui-même : un trait "vulgaire et violent" au stylo bic qui traduit le ressenti apporté par le roman. La première de couverture me semble bien pensée : sur un fond blanc innocent, le personnage est pourtant "embourbé" dans son village. Ses pensées et sa colère se matérialisent par le fouillis des personnages marrons et noirs dessinés dans son corps.
Plus d'infos sur :
- Une interview d'Alfred sur le site des éditions Delcourt
- Une vidéo interview d'Alfred sur le site de France 2
- Ricochet (pour le roman)
- BlOg-O-nOisettes (pour le roman)
Scénario et dessin : Alfred