Treize raisons
Publié le 4 Septembre 2012
La quatrième de couverture :
"Je sais que tu n'avais pas l'intention de me blesser. En fait, la plupart d'entre vous qui m'écoutez n'avez sans doute pas la moindre idée de ce que vous faisiez... de ce que vous me faisiez, à moi."
Clay reçoit treize cassettes enregistrées par Hannah Baker avant qu'elle ne se suicide. Elle y parle de treize personnes impliquées dans sa vie : amies ou ennemies, chacune de ces personnes a compté dans sa décision. D'abord choqué, Clay écoute les cassettes en cheminant dans la ville. Puis, il se laisse porter par la voix d'Hannah. Hannah en colère, Hannah heureuse, Hannah blessée et peut-être amoureuse de lui. C'est une jeune fille plus vivante que jamais que découvre Clay. Une fille qui lui dit à l'oreille que la vie est dans les détails. Une phrase, un sourire, une méchanceté ou un baiser et tout peut basculer...
Mon avis :
En bref, après quelques semaines, ce roman me laisse un souvenirs mitigé. J'en retiens une idée de départ très intéressante. Notre curiosité est en effet immédiatement attisée. De plus, on peut assez facilement s'identifier à Clay, le narrateur. Le récit offre un style d'écriture fluide et une construction dynamique où s'intercalent les propos d'Hannah et les réflexions de Clay, ce qui permet d'entretenir le suspens du récit.
Malheureusement, l'écriture ne nous tient en haleine que pour mieux nous décevoir. Il est difficile de ressentir de l'empathie pour Hannah : elle nous livre ses tracasseries, ses déceptions, son mal-être d'adolescente. Et oui, l'adolescence est une période difficile où notre petit ami peut finalement nous faire du mal, où l'on est sujet aux moqueries ou coups bas des camarades, où il est difficile de s'assumer, etc. Ce n'est pas un scoop. Du coup, les raisons évoquées par Hannah d'en arriver à un suicide ne semblent pas insurmontables. Il faut attendre le dernier quart du récit pour voir se dérouler des événements critiques. Dommage, c'est une peu tard. Certes, l'accumulation des difficultés rencontrées par l'adolescente peuvent développer un traumatisme mais on constate qu'Hannah a refusé toute aide possible. Par ailleurs, la mise en scène de ses enregistrements confère à son personnage un mélodramatisme peu crédible. Une personne réellement en souffrance prendrait-elle la peine de faire ces enregistrements ? En résumé : une lecture qui me laisse perplexe et d'un avis mitigé.
Plus d'infos sur :
Asher, Jay.
Treize raisons
Ed. Albin Michel jeunesse
Coll. Wiz
2010/x p.