Woman world
Publié le 4 Septembre 2020
Voici une bande dessinée d'Aminder Dhaliwal traduite et recommandée par Clémentine Beauvais. Dans cette histoire, suite à différents événements qui n'ont pas vraiment d'importance car ils ne sont que le prétexte nécessaire au contexte du récit, les femmes restent les seules survivantes de l'humanité. Se pose évidement la question de la survie de l'espèce, puisque les banques de sperme finiront bien par s'épuiser. Mais, au-delà de cet enjeu, se pose aussi la question de l'identité féminine. Dans un monde qui a longtemps placé la Femme au regard de la posture supérieure de l'Homme, comment se définir ? Quels choix opérer ? Nous suivons sur quelques planches la vie d'une communauté de femmes vivant dans un petit village un peu isolé. Mention spéciale au choix de leur drapeau "Cuisses-de-Beyoncé" ! On y trouve une galerie de personnages pour le moins curieux et drôles. La succession de scénettes pleines d'humour et de sensibilité balaie différentes thématiques : les relations amoureuses, la procréation, la représentation corporelle, etc. Sur un ton léger mais parfois corrosif, avec des dessins en noir et blanc (dans leur majorité) et au trait fin, l'auteur nous livre une bande dessinée engagée où l'absence des hommes est vécue avec nostalgie mais aussi liberté. Un féminisme affirmé mais sans agressivité. J'ai aimé mais suis restée quelque peu sur ma faim, trouvant les gags parfois obscures (difficiles à traduire ?) ou redondants. Les réflexions mériteraient d'être poussées davantage : dans un prochain opus, qui sait ?
Parfois mon cœur saigne et pleure. Quelle tristesse ! Je ne verrai jamais d’hommes. Personne pour m’expliquer ce que je sais déjà.