L'anomalie
Publié le 4 Mars 2021
Avec ce qu'on disait du dernier Prix Goncourt, "fusion de tous les romans de genre" écrit par le président de l'association de l'OuLiPo qui souhaitait "donner un sentiment de complétude" au lecteur, je m'attendais à être conquise. Il m'est finalement délicat d'en parler car je ne sais pas très bien ce que j'en pense ! Ou plutôt si, bien que l'ayant lu avec intérêt, j'ai été déçu par le dénouement : tout ça pour ça ? Les dernières lignes forment un calligramme obscur dont on devine une forme de sablier évoquant l'égrainement du temps. C'est original mais peu éclairant. On reste sur sa fin. En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d'hommes et de femmes, tous passagers d'un vol Paris-New York. Cet avion se pose deux fois, à trois mois d'intervalle, la première fois en mars et la seconde en juin. Tous les passagers ont donc un double. L'administration américaine s'affole. Le roman offre une galerie de neuf personnages dont le point commun est ce vol en question : du tueur à gages au chanteur nigérian homosexuel en passant par l'écrivain sans succès et le couple au bord de la rupture. D'abord assez intrigante, l'histoire vire à une succession de clichés décousus et une explication peu plaisante. Évidemment, Hervé Le Tellier sait écrire, mais on s'agace de la multiplicité des genres et des personnages, auxquels j'ai eu du mal à m'attacher. Un roman qui peut plaire à certains mais qui ne valait peut-être pas un tel écho.