L'affaire Jennifer Jones
Publié le 1 Décembre 2009
Quand on se replonge dans les fiches de lecture de PLC1, voici ce que l'on trouve :
Prix du meilleur livre ado en Angleterre en 2004
La quatrième de couverture :
Au moment du meurtre, tous les journaux en avaient parlé pendant des mois. Des dizaines d'articles avaient analysé l'affaire sous tous les angles. Les évènements de ce jour terrible à Berwick Waters. Le contexte. Les familles des enfants. Les rapports scolaires. Les réactions des habitants. Les lois concernant les enfants meurtriers. Alice Tully n'avait rien lu à l'époque. Elle était trop jeune. Cependant, depuis six mois elle ne laissait passer aucun article, et la question sous-jacente restait la même : comment une petite fille de dix ans pouvait-elle tuer un autre enfant?
Alice Tully, 17 ans, jolie, cheveux coupés très court. Etudiante, serveuse dans un bistrot.
Et Frankie, toujours là pour elle.
Une vie sans histoire.
Mais une vie trop lisse, sans passé, sans famille, sans ami. Comme si elle se cachait.
Comme si un secret indicible la traquait...
Mon avis :
Le roman tente de répondre à la question posée p. 10 : "Comment une petite fille de dix ans pouvait-elle tuer un autre enfant ?".
- Le récit alterne la seconde vie - sous le pseudonyme d’Alice Tully - de Jennifer Jones, qui a donc commis un meurtre à l’âge de 10 ans, et les réminiscences de sa première vie.
- Le choix de la focalisation sur Alice entraîne le récit à une empathie qui la dégage de toute responsabilité par rapport à son meurtre.
- Le masculin est étrangement absent ou défaillant dans ce roman de femmes, ce qui ne veut pas dire que les femmes ou les mères soient idéalisées, au contraire.
- La question de la sexualité est très présente et délicate (prostitution, première fois...).
Un très bon roman ado… qui se destine aussi à un public adulte. Il propose un style d’écriture simple mais pas le moins du monde enfantin. C’est sans doute d’ailleurs cela qui fait le secret d’un bon roman jeunesse. On retrouve des thèmes ou motifs habituels tels qu’un héro (ou plutôt ici anti-héro) quasi orphelin, l’idée d’une sorte de quête, de parcours du combattant pour cette anti-héroïne, sa "première fois"... Suspens, psychologie, réflexion de société, émotion sont les ingrédients qui font de ce livre une référence. Il se différencie des autres en proposant une réflexion sur des faits durs.
Il amène à se poser beaucoup de questions : naît-on monstre ou le devient-on ? Les actes que l'on commet s'expliquent-ils par notre environnement social et familial ? Peut-on se repentir, changer ? Peut-on pardonner ? Comment concilier droit de savoir et protection de l’individu ? Un ancien criminel peut-il se réinsérer dans la société? Ce roman noir montre que les enfants peuvent s'intéresser à ces questions. L’Affaire Jennifer Jones est assurément un roman au thème original, et qui donne matière à réflexion.
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