La piscine était vide
Publié le 10 Juin 2012
La quatrième de couverture :
"J'ai envie de crier, de crier et de pleurer. De pleurer de joie. Mais je ne peux pas. Entre mes larmes, je vais sourire. Et sa mère est là qui me regarde. Ses yeux ne m'ont pas quittée de tout le procès. [...] J'ai seize ans et j'étais accusée d'avoir tué Alex. Son fils. Mon mec."
Le bonheur et la honte après l'annonce de l'acquittement. Mais pour Célia, c'est de sa vie qu'il s'agit. Une vie sans Alex, et pourtant une vie à vivre.
Mon avis :
Ce texte fait partie de la collection D'une seule voix de chez Actes sud junior : "Des textes d'un seul souffle. Les émotions secrètes trouvent leur respiration dans la parole. Des textes à murmurer à l'oreille d'un ami, à hurler devant son miroir, à partager avec soi et le monde."
C'est en effet un court récit à lire d'une seule traite que nous livre ici Gilles Abier. Célia, 16 ans, est la petite amie d'Alex. Un jour, après avoir "chahutés" dans le jardin de ce dernier, Alex tombe dans la piscine. Sa mère, spectatrice de la scène, accuse alors Célia de l'avoir volontairement poussé. S'ensuit alors le procès de Célia, qui nous raconte sous forme de monologue ses derniers mois en attente du verdict. Le tout est ponctué de flash-back sur son histoire d'amour. La figure de la mère d'Alex nous interpelle. La limpidité et le rythme du texte laissent ressortir les doutes et les rêves brisés de l'héroïne. Par sa prose proche du texte théâtral, Gilles Abier questionne le travail de deuil, le sentiment de culpabilité, la notion de justice. Un récit "à chute" (sauf que le titre est mal choisi) tout en finesse.
Abier, Gilles.
La piscine était vide
Ed. Actes sud junior
Coll. D'une seule voix
2008/65 p.