Le liseur du 6h27
Publié le 12 Septembre 2015
Roman reçu en cadeau à Noël dernier :
La quatrième de couverture :
"Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écoeurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine."
Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d'une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passager du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine...
Mon avis :
Ce premier roman d'un auteur de nouvelles sorti l'année dernière raconte le quotidien solitaire et mélancolique de Guylain, un pilonneur qui chaque jour franchit les portes du RER puis celles de son usine où il doit supporter la bêtise de son collègue et l'autorité caractérielle de son patron. Le seul bonheur de Guylain est de récupérer chaque soir les quelques feuillets ayant échappés à la broyeuse afin de les lire le lendemain matin aux passagers du RER de 6h27. Ceci l'amènera à se faire remarquer de deux amusantes retraitées qui le solliciteront pour leur faire la lecture dans un lieu inatendu, en compagnie du gardien de l'usine, un amoureux des alexandrins. Le lecteur fait également la connaissance de l'ancien collègue et ami de Guylain, Giuseppe, dont la redoutable machine de l'usine a broyé la jambe et qui a trouvé une bien étrange manière de la récupérer.
Au sein de cette galerie de personnages hauts en couleur, Guylain demeure toutefois mélancolique... jusqu'à la découverte d'une clé USB contenant le journal de bord de la mystérieuse "dame pipi" d'un centre commercial. Dès lors, il n'aura de cesse, aidé par Giuseppe, de trouver celle qui a su éclairer son existence par sa plume d'une grande sensibilité. Ce conte moderne d'un humour tendre et décalé louant les plaisirs de la littérature irradie de chaleur son lecteur et lui fait la surprise de se révéler une comédie romantique. Rythmée et optimiste, c'est une lecture qui dessine un sourire sur les lèvres de son lecteur une fois terminée. À savourer.
Août : lire un livre jaune (tout est relatif...)
Didierlaurent, Jean-Paul.
Le liseur du 6h27
Ed. Au Diable Vauvert
2014/217 p.
Juillet : lire un roman dont l'héroïne est une femme