La fille et le fusil
Publié le 9 Avril 2020
Merci aux éditions Albin Michel jeunesse
pour le partage du nouveau roman de Caroline Solé
♡
Résumons : Lou se sent invisible. Elle vit avec sa mère et sa grand-mère près d'une route que jamais personne n'emprunte. Au lycée, elle n'a pas d'ami et subit les brimades de ses camarades. Elle ne rêve que d'une chose : partir. Un soir, l'incroyable se produit : Phœnix, le garçon sur qui elle fantasme depuis des semaines, la raccompagne chez elle. Ce même soir, un homme politique célèbre frappe à sa porte. Alors qu'ils s'apprêtent à repartir tous les deux, sans elle, Lou force le destin : elle braque sur eux un fusil. Cette prise d'otages, c'est un geste désespéré. La célébrité désabusée, le garçon idéaliste et la lycéenne révoltée peuvent-ils réussir à s'écouter ?
Voici le dernier roman en date de Caroline Solé dont le dernier ouvrage Akita et les grizzlys édité par L'école des loisirs a été proclamé Pépite du Salon du livre jeunesse de Montreuil en décembre dernier. Ici, comme l'indique la première de couverture, le lecteur va tenter de comprendre se qui se cache au fond des yeux de Lou, jeune et rousse lycéenne en proie à un certain mal être. Bon, autant le dire tout de suite, cette lecture ne fera pas date pour moi. L'histoire semble peu vraisemblable, les raisons qui poussent Lou à agir aussi diverses que peu crédibles. J’ai eu du mal à la comprendre et à m’y attacher vraiment. J’ai trouvé la narration trop scénaristique, peut-être en partie à cause de l'emploi de la troisième personne, et l'écriture, parfois touchante, accumule les poncifs ("le cheval de fer", "la terre gorgée d'eau"...). Globalement, je le trouve un peu trop marketé adolescents : avec un personnage principal en proie à un certain mal-être, une solitude et une recherche de reconnaissance, avec la question de l’éveil politique, avec une happy end tirée par les cheveux... Ceci étant souligné, je me dois de nuancer mon propos : il y a aussi de beaux passages (comme ceux évoquant le père de Lou), une amorce de réflexion sur les pouvoirs militant et politique et j’ai plutôt aimé le personnage positif de Phœnix.