Collectif Black bone (T.1) : Coltan song

Publié le 6 Mai 2020

Merci à la maison Nathan pour le partage de ce roman

 

à destination des adolescents

 

Collectif Black bone (T.1) : Coltan song

Voici le premier tome d'une quadrilogie écrite à huit mains et publiée en janvier dernier. J'ai pris le temps, un peu tard, d'en lire les épreuves non corrigées. La bonne nouvelle c'est que ma chronique arrive à pic pour vous donner envie, si ce n'est déjà fait, de découvrir ce roman young adult dont la sortie du deuxième volet est prévue pour cet été !

 

J'avoue que j'ouvrais le livre sans grand enthousiasme et j'ai finalement été happée par son intrigue bien construite et son personnage principal bien campé ! Il s'agit de Marie, 18 ans, jeune métisse qui vient de perdre sa mère journaliste dans un accident de la route. En triant ses affaires, elle comprend qu'Irène s'intéressait aux conditions de fabrication d'un smartphone dernière génération et à un mystérieux individu lié à cette entreprise. Avec l'aide d'un jeune hackeur, Léo, et de sa marraine Andréa, reporter italienne, Marie reprend l'enquête. Elle remonte la piste d'un trafic de minerais rares en Afrique - "les minerais du sang" - et découvre que sa mère comme son père, décédé avant sa naissance, ne seraient pas morts accidentellement. Un page-turner bien ficelé et sans excessive naïveté, qui fait transparaître le sentiment de révolte et la recherche de justice qui animent les journalistes reporters. Les chapitres alternent du présent de narration au passé des années 2000. Destiné à des adolescents à partir de 15 ans, ce roman a le mérite de nous faire prendre conscience d'enjeux contemporains (l'esclavage des enfants, le greenwashing et la protection des lanceurs d'alerte notamment), de nous faire côtoyer d'autres cultures (sierraléonaise, congolaise), de nous donner les clés d'un engagement journalistique. J'ai apprécié la mise en scène de femmes fortes et déterminées. Seul bémol, les facilités convenues dans ce type de littérature pour ados : l'héroïne est quasiment orpheline et sans véritables relations amicales (n'ayant pas de frère et sœur, il ne lui reste qu'une grand-mère plongée dans le coma et une marraine), il se met en place un début de commencement d'histoire d'amour tout sauf subtil entre les deux jeunes gens qui n'apporte pour l'instant pas grand chose à l'intrigue. Pour le reste, c'est une belle surprise ! Contre toute attente, j'ai hâte de découvrir le deuxième tome qui devrait s'intituler Fashion victim et traiter des coulisses de la mode et des conditions de travail des ouvrières dans les usines textiles.

 

Pour aller plus loin, notamment pour les professeurs documentalistes qui me lisent, sachez que l'éditeur met à disposition un support pédagogique. Cette série de romans documentés prometteuse est signée Maylis Jean-Préau, Manu Causse, Marie Mazas et Emmanuelle Urien.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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