Lebensborn
Publié le 3 Avril 2024
L’Europe, pendant la Seconde guerre mondiale, a été le laboratoire d’une tragique tentative d’application du programme nazi d’eugénisme à grande échelle. En premier lieu par la Shoah mais aussi par le Programme Aktion T4 (l’élimination des personnes malades et handicapées) et les lebensborns (de l’allemand “fontaines de vie”) : des maternités, telles “des usines à fabriquer des bébés parfaits”, dont le but était d’accélérer la création et le développement d’une race aryenne parfaitement “pure et dominante”.
Katherine Maroger a raconté dans Les racines du silences (en 2008) comment elle a découvert avoir fait partie du programme nazi d’eugénisme avant d’être adoptée en France. Aujourd’hui c’est sa fille, Isabelle, qui transpose en bande dessinée l’histoire de sa famille.
Une bande dessinée au sujet très intéressant et à la narration autobiographique bien menée, sous forme de récit d’enquête. Malheureusement, je suis restée sur ma faim par rapport à la somme de connaissances apportée. Je pensais que le prétexte autobiographique allait donner suite à un travail documentaire approfondi mais les informations sont assez limitées. C’est bien dommage car la lecture est pourtant fluide. Le sujet porte finalement davantage sur les conséquences de cette histoire familiale particulière : comment construit-on son identité entre silences et révélations, entre honte et fierté, entre amour et rejet ?
Sur le sujet des lebensborns, je recommande aussi la lecture de Max de Sarah Cohen-Scali.