Publié le 15 Janvier 2015

 

 

 

 

La quatrième de couverture :

 

Ce jour là, on a bien compris que dans les WC, ce serait plus jamais comme avant...

 

 

Mon avis :

 

Un histoire intelligente qui part d'une situation banale (un petit frère qui crie "Maman ! Y'a plus de papier !") pour faire prendre conscience aux enfants de la conséquence de leurs actes. Dans cette famille, on consomme beaucoup trop de papier toilette : le petit dernier n'arrive pas à viser la cuvette, la grande s'amuse à dessiner sur le rouleau, la mère tapisse le fond de la cuvette pour éviter le bruit, etc. Un beau jour, la pénurie arrive pour de bon ! Plus de papier dans le placard, ni dans le cellier, ni dans le magasin, ni même à l'usine ! C'est que tous les arbres ont déjà été abattus... Il va alors falloir trouver des solutions alternatives, du papier recyclé aux toilettes sèches. Ce petit album au format carré est frais et amusant. Il a le mérite d'aborder la question de l'écologie et du développement durable (la déforestation et la réduction des gaspillages par les gestes du quotidien) en toute légèreté.

 

 

Claire, Céline.

Mademoiselle Caroline.

Y'a plus de papier !

Ed. Les petits braques

2014/29 p.

 

Publié le 14 Janvier 2015

Reccueil de nouvelles :

 

 

 

La quatrième de couverture :

 

Onze nouvelles pour dire l'amour et la violence, les pressions sociales, familiales ou religieuses, le poids des traditions, le machisme, les clichés sexistes... mais aussi la solidarité et l'amitié. Des nouvelles pour parler du regard des garçons sur les filles, des filles sur les garçons, des garçons et des filles entre eux. Un message de colère, de lutte et d'espoir. Pour inviter au débat.

 

 

Mon avis :

 

J'ai commandé récemment ce reccueil de nouvelles pour le CDI du collège en vue d'un projet d'éducation à la citoyenneté sur le thème des stéréotypes filles-garçons. Il a été réalisé il y a plusieurs années en partenariat avec le collectif  "Ni putes ni soumises" à qui sont reversés tous les droits d'auteurs. Je ne m'y attendais pas mais j'ai pleuré à la lecture de certaines de ces nouvelles, sans doute parce que se mêlait à la force du texte l'émotion de ces derniers jours. Toutes ne m'ont pas plu mais certaines m'ont terriblement ému, à l'instar de L'âme voilée de Véronique M. Le Normand. Deux des écrivains apportant leur pierre à l'édifice de ce reccueil m'étaient connus : Guillaume Guéraud qui ne déroge pas ici à son écriture violente ainsi que Mikaël Ollivier et ses mots d'une beauté tendre. Ici, c'est un jeune obsédé par la performance sexuelle qui découvre que faire l'amour est d'une tout autre dimension et qui entre alors dans l'âge adulte (Faire l'amour). Ailleurs, une jeune fille maghrébine parfaitement intégrée est contrainte au port du voile et à un mariage arrangé (Pour Samia). Deux jeunes filles en scooter se font agresser sur la route par deux jeunes hommes bêtes et méchants (La soeur de Pinocchio). Ailleurs encore, un jeune lycéen appelle ses camarades de classe à devenir solidaire d'une jeune fille voilée et violentée (L'âme voilée). Un reccueil militant, abordable mais sans concession, pour dire les violences et les pressions mais aussi l'amour et la solidarité.

 

 

Sommaire :

 

  1. Le ramadan de la parole de Jeanne Benameur 
  2. Les compagnons de Shaïne Cassim
  3. Pour Samia de Kathleen Evin 
  4. Trois millions de regrets de Guillaume Guéraud
  5. L'âme voilée de Véronique M. Le Normand ♥♥♥
  6. Sapée comme de la soupe de Susie Morgenstern 
  7. La soeur de Pinocchio de Jean-Paul Nozière 
  8. Faire l'amour de Mikaël Ollivier 
  9. Mi-ange mi-démon de Thomas Scotto 
  10. Les trois soeurs et les filles des cités de Leïla Sebbar
  11. Le verrou de Frank Secka 

vide = peu appréciée

= appréciée

♥♥ = préférée

♥♥♥ = coup de coeur

 

 

Plus d'informations sur le site Lille 3 jeunesse.

 

 

Collectif.

Des filles et des garçons

Ed. Thierry Magnier

2003/172 p.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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Publié le 13 Janvier 2015

Un roman en livre audio :

 

 

 

La quatrième de couverture :

 

"Victoria voulait une vie d'aventures, une folie, une vie plus grande qu'elle. Et l'on disait tout autour d'elle : "Victoria rêve". Mais depuis quelque temps, un monde imaginaire débarquait dans son existence. Elle avait l'impression d'une foule de personnages qui descendaient de sa bibliothèque en rappel pour venir semer leur pagaille. Victoria voulait savoir ce qui lui arrivait. Y avait-il un lien avec les livres qui disparaissaient de sa chambre ?"

 

 

Mon avis :

 

Quel beau moment passé à l'écoute de cette histoire écrite et lue par Timothée de Fombelle. Ainsi, au-delà de sa plume, c'est avec sa voix que j'aurais fait connaissance avec l'auteur. C'est irrévocable, cet homme de théâtre sait raconter : sa voix chaude, susurrante et modulée se met au service de l'imagination de son auditeur. Il se permet quelques envolées lors des réflexions fiévreuses de Victoria ; il chuchote souvent. Il sait incarner l'humour et la tendresse affleurant sous les paroles de ses personnages, notamment ceux des parents de Victoria. J'ai également adoré son interprétation de Léa Garcia, peste aux cheveux longs.

 

 

Victoria rêve est un joli conte moderne qui porte en son coeur une jeune collégienne éprise d'aventures. Victoria ne se satisfait pas de sa plate existence. Elle habite rue de la patinoire à Chaise-sur-Pont, la ville la plus désespérement tranquille de la planète. Son père est chef de produit à la Manupadec où il travaille sur le lancement de révolutionnaires pâtés en tube. Sa mère est à la maison et sa soeur "déjà vieille à 17 ans" trouve le moyen de se plaindre de son voyage scolaire en Italie. Victoria, elle, rêve de voyager et de rencontrer les peuples des quatre coins du monde. Elle désire "une vie folle, une vie plus grande qu'elle" ce qui l'amène souvent à transformer les détails de sa réalité.

 

Un jour, le gentil Jo lui demande si elle sait où sont "les trois cheyennes". Par ailleurs, elle constate la disparition régulière de plusieurs livres sur les étagères de sa chambre. Persuadée d'avoir vu son père des éperons aux pieds, elle décide de mener l'enquête... Sans trop en dévoiler, c'est bien le père de Victoria qui se retrouvera sur le devant de la scène à la fin de l'histoire. Ce texte mêle en effet le désir de fantaisie et un aspect social ancré dans la réalité. Ceci lui procure une certaine tristesse bien qu'elle soit mâtinée d'humour et d'imaginaire : c'est sans doute cela que l'on appelle de la tendresse. C'est en découvrant que le réel peut être plus surprenant encore que le rêve que Victoria commencera à devenir adulte. Ce roman milite pour la préservation des élans oniriques mais aussi pour le partage des émotions et réflexions avec ceux qui nous sont chers.

 

Cette expérience m'aura insufflée l'envie de me procurer d'autres titres de livres audio d'ici les jours à venir afin d'occuper avec délectation mes nombreuses heures passées sur la route chaque semaine. D'ailleurs, comme le disait Timothée de Fombelle à Michel Abescat pour Télérama en décembre 2012, "une ligne continue d'autoroute [est] pour moi une piste de décollage vers le rêve".

 

 

Pour écouter un extrait du roman lu par l'auteur c'est par ici.

 

 

De Fombelle, Timothée.

Victoria rêve

Ed. Gallimard

Coll. Ecoutez lire

2012/75 min.

 

Publié le 12 Janvier 2015

COUV Sous les couvertures

 

 

La quatrième de couverture :

 

Un samedi soir, une librairie de quartier. Comme toutes les nuits, sitôt le rideau tombé, les livres s'éveillent et se racontent leurs histoires... Mais ce soir, l'heure est grave : les nouveautés viennent d'arriver, et les romans du fond de la librairie n'ont plus que quelques jours pour trouver un lecteur ! Pour sortir par la grande porte, il leur faudra s'unir et prendre la place des best-sellers solidement empilés près de la caisse. Autant dire qu'ils n'ont pratiquement aucune chance...

 

 

Mon avis :

 

Voici un roman terminé il y a plusieurs jours qui ne pouvait qu'attirer une des représentantes des métiers du livre comme moi. Comme dans un dessin animé dans lequel on verrait les jouets s'animer la nuit quand tout est endormi, Bertrant Guillot imagine ici les livres bien rangés sur les rayonnages d'une boutique de quartier prendre vie lorsque le libraire a baissé le rideau de fer. Ce soir-là, l'heure est grave : à l'arrivée des nouveautés de la rentrée littéraire, les livres du boudoir sont menacés de pilon. Une volonté émerge alors : faire leur place sur la fameuse table proche de la caisse pour se donner une chance d'être achetés par de futurs lecteurs. Les livres nous apparaissent paisibles, jaloux, naïfs, aigris, passionnés, stoïques, belliqueux, bienveillants... en un mot : humains. On découvre au fur et à mesure leurs sentiments vis-à-vis du libraire, des clients de la librairie ou encore de la liseuse numérique. Les chapitres alternent le combat héroïque des livres du boudoir contre les best-sellers et les états d'âmes des personnages humains : le vieux libraire amoureux de son métier mais dépassé, la jeune libraire discrète mais pleine d'idées pour perdurer dans ce secteur en mutation, les auteurs en dédicaces parfois désabusés qui font connaissance et plus si affinités, le jeune cadre dynamique qui se destine à travailler pour un géant américain... Ce roman plein d'esprit propose une réflexion sur la production littéraire actuelle et ce marché délicat et passionnant qu'est celui du livre en usant d'humour et de références littéraires. Je regrette cependant de ne pas avoir été surprise outre mesure. On peut également déplorer une certaine longueur au niveau des scènes de bataille. A l'inverse, les personnages humains auraient pu être davantage développés. Pour autant, j'en retiens l'impression d'un conte moderne bien écrit, frais, vivant et d'une effervescence aussi colorée que sa couverture.

 

 

Quelques citations :

 

  • "Les livres portaient les espoirs démesurés et les doutes abyssaux de leurs auteurs, ce qu'ils avaient vécu et ce qu'ils auraient aimé vivre, ainsi que d'infimes morceaux d'âme dont ils n'avaient pas conscience." (p. 12)

  • "C'était l'une de ces nuits où sans le savoir on abandonne de vieilles lunes pour voir le monde sous un nouveau jour, une nuit où les idées progressent sans qu'on puisse encore les suivre. Une nuit où l'on grandit." (p. 74)

 

 

 

Janvier : lire un roman sorti/édité en 2014

 

 

Guillot, Bertrand.

Sous les couvertures

Ed. Rue Fromentin

2014/176 p.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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Publié le 10 Janvier 2015

Voici une courte séquence élaborée en deux temps trois mouvements suite aux événements qui se sont déroulés cette semaine afin d'aborder la question de la liberté de la presse avec trois des classes de 6e.

 

Niveau de classe : 6e

Objectifs de la séquence : prendre conscience de la fragilité et de l'importance de la liberté de la presse et découvrir l'organisation Reporters sans frontières.

Notion abordée : droit à l'information.

Modalités d'organisation : en présence du professeur-documentaliste / au CDI.

Nombre de séances : une séance de 55 min.

Evaluation : formative

 

 

 

 

Le déroulement de la première séance :

  • Installation / appel des élèves (5 min.)
  • Mise en contexte : rappel et discussion autour des événements passés (5 min.)
  • Distribution de la fiche d'information sur Reporters sans frontières du CLEMI / lecture à voix haute (partielle) par des élèves et surlignage des phrases importantes (15 min.)
  • Distribution du tableau de questions (voir ci-dessous) et mise en activité des élèves (15 min.)
  • Correction commune (15 min.)

 

Bilan et perspectives :

Une séance intéressante bien que sans aucune mise en situation-problème des élèves.

 

 

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je prof-doc

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Publié le 10 Janvier 2015

Mercredi ma gorge s'est nouée et j'ai twitté. Jeudi j'ai pleuré en écoutant la matinale de France Inter. J'ai aposé un "Je suis Charlie" sur mon casier en salle des profs. J'ai imprimé et affiché des tas de dessins sur les vitres du CDI. J'ai échangé avec les élèves. J'ai entendu : "Moi en tant que musulman ça m'a choqué les caricatures qu'ils ont fait mais c'est pas une raison pour faire c'qu'ils ont fait hier", "Mais madame s'ils ont tué le dessinateur Charlie comment ils vont faire pour le journal ? Ils vont devoir changer le nom". J'ai expliqué. J'ai fait respecter une minute de silence. J'ai encouragé les initiatives. J'ai lu des hommages sur la toile. J'ai inscrit mon établissement d'exercice à la Semaine de la presse et des médias et j'ai coché la case "Charlie Hebdo". Vendredi j'ai mené trois séances d'EMI sur le thème de la liberté de la presse puis j'ai vibré au rythme des annonces des journalistes de France Inter en rentrant chez moi. Ce samedi j'ai défilé dans ma chère ville de Nantes.

 

 

Anecdote de doc 116