Un roman en livre audio :

La quatrième de couverture :
"Victoria voulait une vie d'aventures, une folie, une vie plus grande qu'elle. Et l'on disait tout autour d'elle : "Victoria rêve". Mais depuis quelque temps, un monde imaginaire débarquait dans son existence. Elle avait l'impression d'une foule de personnages qui descendaient de sa bibliothèque en rappel pour venir semer leur pagaille. Victoria voulait savoir ce qui lui arrivait. Y avait-il un lien avec les livres qui disparaissaient de sa chambre ?"
Mon avis :
Quel beau moment passé à l'écoute de cette histoire écrite et lue par Timothée de Fombelle. Ainsi, au-delà de sa plume, c'est avec sa voix que j'aurais fait connaissance avec l'auteur. C'est irrévocable, cet homme de théâtre sait raconter : sa voix chaude, susurrante et modulée se met au service de l'imagination de son auditeur. Il se permet quelques envolées lors des réflexions fiévreuses de Victoria ; il chuchote souvent. Il sait incarner l'humour et la tendresse affleurant sous les paroles de ses personnages, notamment ceux des parents de Victoria. J'ai également adoré son interprétation de Léa Garcia, peste aux cheveux longs.
Victoria rêve est un joli conte moderne qui porte en son coeur une jeune collégienne éprise d'aventures. Victoria ne se satisfait pas de sa plate existence. Elle habite rue de la patinoire à Chaise-sur-Pont, la ville la plus désespérement tranquille de la planète. Son père est chef de produit à la Manupadec où il travaille sur le lancement de révolutionnaires pâtés en tube. Sa mère est à la maison et sa soeur "déjà vieille à 17 ans" trouve le moyen de se plaindre de son voyage scolaire en Italie. Victoria, elle, rêve de voyager et de rencontrer les peuples des quatre coins du monde. Elle désire "une vie folle, une vie plus grande qu'elle" ce qui l'amène souvent à transformer les détails de sa réalité.
Un jour, le gentil Jo lui demande si elle sait où sont "les trois cheyennes". Par ailleurs, elle constate la disparition régulière de plusieurs livres sur les étagères de sa chambre. Persuadée d'avoir vu son père des éperons aux pieds, elle décide de mener l'enquête... Sans trop en dévoiler, c'est bien le père de Victoria qui se retrouvera sur le devant de la scène à la fin de l'histoire. Ce texte mêle en effet le désir de fantaisie et un aspect social ancré dans la réalité. Ceci lui procure une certaine tristesse bien qu'elle soit mâtinée d'humour et d'imaginaire : c'est sans doute cela que l'on appelle de la tendresse. C'est en découvrant que le réel peut être plus surprenant encore que le rêve que Victoria commencera à devenir adulte. Ce roman milite pour la préservation des élans oniriques mais aussi pour le partage des émotions et réflexions avec ceux qui nous sont chers.
Cette expérience m'aura insufflée l'envie de me procurer d'autres titres de livres audio d'ici les jours à venir afin d'occuper avec délectation mes nombreuses heures passées sur la route chaque semaine. D'ailleurs, comme le disait Timothée de Fombelle à Michel Abescat pour Télérama en décembre 2012, "une ligne continue d'autoroute [est] pour moi une piste de décollage vers le rêve".
Pour écouter un extrait du roman lu par l'auteur c'est par ici.
De Fombelle, Timothée.
Victoria rêve
Ed. Gallimard
Coll. Ecoutez lire
2012/75 min.