Papa est à la maison
Publié le 5 Mai 2015
La quatrième de couverture :
A la sortie de l'école Elodie a une surprise : c'est son père qui est venu la chercher aujourd'hui. Son univers familier s'écroule lorsqu'elle apprend la nouvelle : il est au chômage. Elodie est alors partagée entre la honte d'être fille de chômeur et le bonheur de se rapprocher de son père. Une vie quotidienne différente s'organise. Le chômage changera définitivement la vie de famille et les rôles de chacun.
Mon avis :
Que le père d'Elodie vienne la chercher par surprise à la sortie de l'école, quelle joie ! Il faut dire que son papa n'est pas des plus présents auprès de sa fille : "Juste, il se levait tôt pour aller au travail et quand il rentrait le soir, il était fatigué". Mais quand, à l'heure de partir à l'école le lendemain matin, son père sort de sa chambre en pyjama, les yeux encore ensommeillés, Elodie se dit que quelque chose cloche. Elle ne tardera pas à apprendre la nouvelle : son père vient de perdre son travail. Dès lors s'en suivront des semaines particulières où la demoiselle se retrouvera tiraillée entre angoisses, hontes, surprises et joies. Des mensonges à inventer pour ne pas se retrouver impopulaire à l'école jusqu'aux bons moments passés avec son père en passant par les repas de famille parfois pesants, le lecteur est invité à suivre le quotidien d'Elodie.
C'est un roman accessible et touchant qui dénonce certains préjugés sexistes avec justesse : "Il va falloir me prouver scientifiquement que les hommes ne peuvent pas faire le travail de la maison parce qu'il leur manque une cellule, un gène ou je ne sais trop quoi !" (p. 37), "A notre époque, vraiment, c'est nul de penser que c'est les femmes à la maison et les hommes au travail ! on s'est dit, même si en vérité on avait toujours trouvé ça plutôt normal avant que mon père soit un chômeur. Mais bon, il faut évoluer dans la vie, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, comme disent les adultes qui sont bien placés pour le savoir" (p. 76). Ainsi, l'humour et la pertinence des réflexions de l'héroïne sont toujours présents, à l'image de la dernière phrase du roman : "Est-ce qu'il est bien normal qu'en l'an 2000, personne n'ait encore inventé une pilule qui empêche de rougir quand on a honte ?". On referme ce livre de bonne humeur, oscillant entre émotion et optimisme amusé.
Pour terminer cette chronique, une jolie citation tirée des pages 66 et 67 qui résume plutôt bien le propos du roman : "Mais moi, je crois que je n'aurais jamais connu complètement mon père s'il n'avait pas été un chômeur. Et j'aurais passé toute ma vie en pensant qu'un papa, c'était gentil mais pas très drôle, que ça vous aimait mais que ça n'avait pas le temps de vous le montrer, que ça devait vous faire vivre mais pas vraiment vivre avec vous. Bref, j'aurais eu tout faux."
D'autres livres du même auteur chroniqués sur Nota bene :
- Mange tes pâtes !
- Le grand mystère
- Plus jamais sans elle ♥
- Celui qui n'aimait pas lire
- Star-crossed lovers
- La vie, en gros
- Le monde dans la main ♥
- Tout doit disparaître ♥
Mai : lire un livre de moins de 200 pages
Ollivier, Mikaël.
Papa est à la maison
Ed. Thierry Magnier
Coll. Roman
2000/93 p.