Update maternité

Publié le 20 Septembre 2019

De la mère potentielle à la mère concernée en passant par la mère blasée !

 

Et toi tu t'y mets quand ? de Myriam Levain : difficile pour moi de commenter ce témoignage. D’abord parce que je ne fais plus directement partie des lectrices qui pourraient être concernée par les questions que se posent l'auteur (j'ai déjà deux enfants). Ensuite parce que le propos tenu m'a laissé perplexe. À travers un texte autobiographique, engagé et documenté, Myriam Levain nous plonge dans une expérience singulière et ultra contemporaine : la congélation de ses ovocytes. Par le biais de son parcours, elle aborde ses questionnements de trentenaire sans enfant. Son témoignage mêle réflexion personnelle et enquête sur l’injonction à la maternité qui pèse sur les femmes. Le récit de son aventure de PMA en France et à l’étranger est enrichi d’interviews de spécialistes qui éclairent d’un jour nouveau les modèles de la maternité et de la famille : une femme peut être épanouie sans enfant, toutes ne sont pas prêtes pour être mères au même moment, il existe d’autres chemins de vie et, surtout, les femmes devraient être libres de faire leurs propres choix. Pour autant, j'ai eu du mal à être convaincue et à admettre qu'une femme devrait avoir le droit de devenir mère sur le tard en repoussant les limites biologiques. J'ai eu tendance à adhérer aux propos de Gérard Biard reportés vers la fin du livre (p. 159) : "La procréation n'est pas un "droit" mais une fonction biologique. On peut décider ou non de s'en servir, on peut traiter médicalement ses dysfonctions éventuelles ou les pallier, mais l'exiger au nom de la "justice sociale" comme le revendique Marlène Shiappa est parfaitement absurde."

 

 

Sois mère et tais-toi d'Olivia Moore : des réflexions légères et drôles sur la maternité, de la grossesse à l'éducation d'adolescents, en passant par l'accouchement et le post-partum. Des listes et des fausses publicités inpolitiquement correctes qui dédramatisent ce que vive les mères d'aujourd'hui. L'humoriste réclame le droit et même le devoir de rire de la charge de travail et de responsabilités qui incombent aux femmes. Elle pense avoir la solution : être, comme elle, divorcée, afin de pouvoir bénéficier d'une semaine sans enfant une semaine sur deux. Un livre-confession sans autre prétention que celle de faire rire. Pour se changer les idées entre deux couches à changer.

 

 

Tu seras un homme - féministe - mon fils ! d'Aurélia Blanc : un essai sur l'éducation des garçons et la masculinité dont les premières pages notamment m'ont interpellées. L'auteur évoque le fait d'avoir été déstabilisée à l'idée d'attendre un garçon et explique qu'une certaine frange éduquée et féministe de la société est aujourd'hui valorisée à l'idée d'éduquer une fille. C'est "avoir le sentiment de contribuer à lutter contre l'injustice et les inégalités". À l'inverse, éduquer un garçon est angoissant car tout à coup on prend conscience de son échec potentiel en tant que parent : sera-t-on capable de ne pas en faire "une partie du problème" ? Ici, le propos est de prendre conscience du chemin qui reste à parcourir et d'apporter des conseils pratiques pour s'engager dans une éducation anti-sexiste. L'auteur nous propose de prendre du recul sur le sexisme bienveillant véhiculé par la société, l'entourage ("Tu ne vas quand même pas lui offrir une poupée, c'est un jouet de fille !") et notre propre éducation. D'armer notre enfant face aux pressions sociétales et lui apprendre le respect de soi et des autres sans l'envahissement des codes de la virilité. J'ai d'ailleurs trouvé très intéressant ce passage sur la définition de la virilité. L'idéal viril repose, depuis toujours, sur les trois mêmes valeurs : la force, l'héroïsme et la puissance sexuelle. Mais, par définition, la virilité est un idéal qui reste inatteignable. Il nous faut cultiver l'empathie et l'expression des émotions de nos garçons plutôt qu'entretenir leur supposé esprit de domination (que ce soit par la rivalité comme par la séduction). Je note aussi quelques termes appris au détour des pages : les concepts féministes de mansplaining (tendance des hommes à expliquer aux femmes des choses qu'elles savent déjà), manspreading ("étalement des parties génitales") et manterrupting (tendance des hommes à couper la parole aux femmes). Ici, Aurélia Blanc use de paroles à bon escient et nous offre un début de déconditionnement du sexisme bienveillant pour permettre à nos garçons de vivre une masculinité équilibrée et apaisée.

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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