Les embrouillaminis

Publié le 15 Juin 2021

Les embrouillaminis

Dépeint comme un livre dont le lecteur est le héros, ou le co-auteur, ce nouveau récit de Pierre Raufast, dont je connaissais déjà le facétieux La fractale des raviolis, ne pouvait que me tenter. Il sentait bon le souvenir d'enfance et la série des Défis fantastiques. Ces livres-jeux des années 80 hérités de mes cousins avaient pour particularité d'être interactifs en proposant au lecteur de relever des défis et de participer aux choix narratifs. Pierre Raufast se renouvelle en proposant un roman labyrinthique de ce genre, ponctué de ces célèbres formules... Si tu veux en savoir plus sur Les embrouillaminis, rendez-vous au paragraphe suivant. Si tu préfères passer à autre chose, rendez-vous à la critique de mon dernier coup de cœur littéraire en date.

 

Dans Les embrouillaminis, le lecteur est en charge du personnage de Lorenzo, qui va être amené à quitter sa chère vallée de Chantebrie pour découvrir le vaste monde. Ou pas. Qui va vivre une grande histoire d'amour. Ou pas. Être sensible aux battements d'ailes des papillons. Ou non. Après l'avoir lu, que dire ? Oui c'est original, ludique et plutôt bien écrit, avec des clins d’œil à de précédents romans. La mise en abîme des choix de vie est intelligente. Mais non, je n'ai pas été embarquée par l'histoire. Je ne me suis pas totalement attachée au personnage. Je n'ai surtout pas aimé lui / me faire vivre des moments malaisants voire obscènes (au Mexique) ou immoraux (vols). J'aurais préféré des possibilités plus légères. J'ai eu du mal à comprendre la finalité du récit. Donner au lecteur l'illusion de la liberté ? J'ai aimé les pirouettes de l'auteur qui semble parfois laisser le choix à son lecteur tout en gardant la main sur le déroulé de l'histoire (cf. chapitre 46 sur les confitures ou chapitre 54 sur les péripéties) mais je trouve la forme plus réussie que le contenu. J'ai l'impression d'un rendez-vous manqué... j'en suis déçue ! Le concept des narrations multiples avait pourtant tout pour me plaire. Mais ce "roman-château" étant multiple par essence, peut-être ne demande-t-il qu'à être réouvert un jour ? Car c'est là toute l'ambition de l'auteur : laisser le lecteur (chapitre 41) "𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑠𝑐𝑒́𝑛𝑎𝑟𝑖𝑠𝑡𝑒 [𝑒𝑡] 𝑐ℎ𝑜𝑖𝑠𝑖𝑟 𝑙𝑒 𝑚𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 𝑛𝑎𝑟𝑟𝑎𝑡𝑖𝑓. 𝐿𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑟𝑒𝑙𝑖𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑙𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑞𝑢𝑖, 𝑒𝑛 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 ℎ𝑢𝑚𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑗𝑜𝑢𝑟, 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑎 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑣𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒".

 

 

La structure narrative du roman

 

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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