Publié le 15 Mai 2014

 

 

La jaquette :

 

Trois jours d'un mariage tsigane. Un mariage pour devenir un homme, un homme pour aimer une femme, une femme pour donner la nuit et une nuit pour apprendre le courage d'être un homme... De la steppe aux mille collines au Monde-d'en-bas, Armelle et Peppo Audigane nous embarquent avec chaleur et brio dans un parcours initiatique riche en émotions. Aves ses contes venus du coeur des croyances tsiganes et sa musique tressée serrée autour des mots, cette épopée festive nous fait entrevoir l'espace d'un instant, l'univers coloré des voyageurs.

 

 

Mon avis :

 

C'est une rencontre fortuite que celle-ci, engendrée par ma toute récente participation à un comité de lecture associatif. C'est donc sans l'avoir vraiment cherché que je me suis retrouvée avec ce conte musical entre les mains. Mon important trajet pour me rendre au collège m'aura permis de l'écouter d'une traite. Sans être habituellement sensible à la culture tsigane, c'est avec une certaine perplexité que j'ai appuyé sur le bouton lecture.

C'est avec tout autant de perplexité que je dois en rendre compte aujourd'hui. Oui, la discrète musique ponctu habilement le propos, qui prend toute sa place. Le ton est relevé comme il faut par Armelle Audigane, la conteuse. Oui, on se retrouve plongé dans un univers chaleureux où se croisent les générations. Pour autant, peut-être que les différentes strates du récit peuvent s'avérer un frein à la compréhension pour les plus jeunes (un jeune homme, la nuit qui suit son mariage, écoute un ancien lui raconter son histoire dans laquelle il a eu lui-même à raconter des histoires). Par ailleurs, je n'ai pas compris le message de tous ces contes... ils me semblent un peu vides ou non terminés. De plus, je trouve que certains stéréotypes féminins et masculins s'en dégagent.

Je ne suis donc pas charmée outre mesure par ce conte musical qui s'avère intéressant sur la forme mais moins sur le fond. J'espère toutefois renouveller cette expérience de l'immersion par le son avec un prochain titre qui me correspondra davantage.

 

 

Audigane, Armelle (récit).

Audigane, Peppo (musique).

Le mariage d'Atyek

Ed. Oui'dire

Coll. Contes d'auteurs

2013/52 min.

 

Publié le 15 Mai 2014

Sauf que

 

 

La quatrième de couverture :

 

Je suis pétrifié devant l'abri d'autobus à soupeser le pour et le contre. Pour : je vais jusqu'au caniveau, je ramasse le petit rectangle noir, et je prends une décision. Contre : je risque de m'attarder, ce qui m'obligerait à courir et à faire des pas superflus qui viendraient ruiner mes statistiques. Je décide de passer mon chemin. Sauf que.

 

 

Mon avis :

 

Ce court roman plutôt destiné à des élèves de primaire plonge le lecteur dans les pensées de Valentin.  Valentin est un jeune garçon un peu "spécial". Il aime les chiffres.

"C'est vrai ça, j'aime compter. C'est naturel pour moi [...]. "C'est un don réservé aux enfants spéciaux", précise Papa. Car je suis un enfant spécial. Je le sais depuis longtemps, mes parents m'en ont souvent parlé, mais je ne comprends pas vraiment ce qui me rend "spécial". Tous les enfants ne sont-ils pas spéciaux pour leurs parents ? Je suis certain que si."

Sur le chemin de l'école, Valentin vérifie le nombre exact de pas qui le séparent du portail de la maison, de la maison de la voisine, du premier carrefour, de l'arrêt de bus... En restant concentré, pour ne pas fausser ses statistiques et parce que son papa lui "fait confiance". Mais ce matin-là, un événement vient perturber ses habitudes : il trouve un portefeuille par terre près de l'arrêt de bus. Dès lors, les pensées s'enchaînent dans le cerveau de Valentin et c'est le début d'une courageuse escapade.

Sans être un coup de coeur, j'ai pris plaisir à lire ce texte et à découvrir la logique d'un être comme Valentin. Je le suppose atteint d'une sorte d'autisme mais rien n'est clairement dit dans le livre. Il nous communique parfois son stress, nous fait parfois sourire. C'est un texte sensible sur le handicap, la tolérance, la compréhension et l'intégration de celui qui est différent. Peut-être nécessite-t-il d'en discuter avec les plus jeunes ensuite.

 

 

Lecture en ligne d'un extrait sur le site de l'éditeur.

 

 

Vantal, Anne.

Sauf que

Ed. Actes sud junior

Coll. Premier roman

2014/77 p.

 

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article

Publié le 14 Mai 2014

Envoyé dans les collèges juste avant les vacances de Pâques :

 

Suivez-moi-jeune-homme - Yaël Hassan - 9782203033207 - 9782203033207

 

 

La quatrième de couverture :

 

"- Puis-je te confier un secret, mon ami ? Je suis un résistant !

Les vieux, parfois, ça débloque, ça s'emmêle les pinceaux, ça perd la mémoire, ça mélange les époques... Visiblement, M. Pavot a oublié que la guerre est finie."

 

Thomas en est sûr, M. Pavot est cinglé. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de résistant ? Et ces mots sans queue ni tête qu'il emploie à tout bout de champ ? Pourtant, le collégien accepte d'aider ce nouveau voisin à déballer ses cartons. Une décision qui va changer sa vie...

 

 

Mon avis :

 

Ayant découvert Yaël Hassan avec Rue Stendhal l'année dernière, j'étais perplexe. Un énième roman pour les 6e sur le thème de la transmission, avec le style un brin pédago de la dame ? Pourtant, ma collègue de français l'ayant lu pendant les vacances et étant tombée sous le charme, elle a souhaité terminer l'année avec sa classe de 6e sur un groupement d'oeuvres de Yaël Hassan (Un grand-père tombé du ciel, Momo, petit prince des Bleuets, Rue Stendhal et "Suivez-moi-jeune-homme"). Je me suis donc empressée de lire ce court récit.

Le narrateur en est Thomas, collégien qui fait un jour la connaissance de son nouveau voisin M. Bernard Pavot, président de la SPDM (Société Protectrice Des Mots). Grâce à lui, Thomas va découvrir les plaisirs de la langue française puis du slam, qui va lui permettre de gagner en assurance. Sur fond d'histoires d'amour et d'amitié, le roman aborde les thèmes de l'intergénération, du handicap et de l'amour de la langue française comme vecteur d'ouverture et de tolérance.

J'ai malheureusement retrouvé dans ce récit ce qui m'avait déjà gênée chez l'auteur lors de ma précédente lecture : trop de bons sentiments, une façon de faire parler les jeunes personnages pas toujours très crédible, une fin trop pataude... En revanche, le lecteur se retrouve au fil du récit intrigué, séduit ou amusé par l'utilisation de tas de mots plus ou moins tombés en désuétude tels que : billevesées, melliflu, bath, mirlifore, clampin, babillarde,  génitoires, vétilles... C'est finalement un roman rafraîchissant qui vaut le détour pour ceux qui voudraient découvrir de nouveaux mots afin "de les apprécier, de les dire, murmurer, susurrer, caresser et, pourquoi pas, d'en adopter certains au passage !" comme le suggère Yaël Hassan en préambule, inspirée par les 100 mots à sauver de l'amoureux de la langue française Bernard Pivot. Sans être renversant, ce roman ouvre donc une porte sur les possibles poétiques du vocabulaire français et nous offre l'occasion de nous en esbaudir.

 

 

Des extraits :

 

p. 20

"- Et toi, aimes-tu les livres ? me demande-t-il, me tirant de mes pensées profondes.

- Ca dépend... Je n'en achète pas beaucoup, mais j'aime bien aller dans les grandes librairies pour en feuilleter...

- Cela s'appelle de la bauderie littéraire... Je m'y livre aussi quelquefois, ah ah !

Je ne vois pas ce qu'il y a de marrant et reste de marbre.

- Je m'y livre... Drôle, non ? Rien de pire qu'un bon mot qui tombe à plat ! [...]"

 

p. 37

"Je m'allonge sur mon lit, le portable à portée de main, à portée de coeur surtout, et j'ouvre le dico à la lettre A."

 

p. 53-54

"Ce suivez-moi-jeune-homme est un terme désignant les rubans qui ornaient les chapeaux des dames et qui, de par leur flottement gracieux au vent, invitaient les jeunes gens à les suivre."

 

 

On peut lire aussi :

 

Sur le thème du slam : Brise glace de Jean-Philippe Blondel,

Sur le thème de l'intergénération : Jacquot et le grand-père indigne d'Yves Grevet, C'était mon oncle ! d'Yves Grevet, Une histoire à vieillir debout de Carole Prieur, Swing à Berlin de Christophe Lambert, Pépé la boulange d'Yvan Mauffret, Rue Stendhal de Yaël Hassan (qui aborde également le thème de l'écriture !), Premier chagrin d'Eva Kavian, Le jour où j'ai abandonné mes parents d'Agnès De Lestrade, Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel Schmitt...

 

 

Hassan, Yaël.

"Suivez-moi-jeune-homme"

Ed. Casterman

Coll. Poche

2014/106 p.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article

Publié le 12 Mai 2014

 

Je viens de lire/je suis en train de lire/je prévois de lire :

 

Sobibor de Jean Molla (ici),

La vie à reculons de Gudule (seulement les premières pages car il m'est tombé des mains !),

Sans la télé de Guillaume Guéraud (ici),

Calpurnia de Jacqueline Kelly (en cours).

 

Et vous ?

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article

Publié le 6 Mai 2014

Voici à nouveau une séance co-réalisée (conception et mise en oeuvre) par les étudiants Eléonore Camilleri et Hugo Ricoult. Je publie ici le fruit de notre travail avec leur accord. Il a notamment été inspiré par les travaux et publications d'Agnès Le Dem (dans le cadre de notre groupe de travail "JRL 49 : Construction d'une progression des apprentissages pour le niveau 6e") et Claire Cassaigne.

 

Niveau de classe : 4e

Objectif de la séquence : construire la notion d'identité numérique à travers la compréhension de la typologie des traces sur Internet.

Pré-requis : savoir utiliser un moteur de recherche.

Notions abordées : identité numérique (traces volontaires / involontaires) / ciblage publicitaire / secondairement : type de document, type de source et forme de l'information.

Capacités : distinguer traces volontaires et traces involontaires / identifier les publicités ciblées ou contextuelles au sein d'une page web.

Attitude : adopter un regard critique sur l'e-reputation et la publicité en ligne.

Modalités d'organisation : en présence du professeur-documentaliste / en salle multimédia puis en salle de classe équipée d'un vidéo-projecteur / effectif réduit à 19 élèves.

Nombre de séances : deux séances d'1h25 et 55 min.

Evaluation : formative / certificative : validation de la compétence 2.1 du domaine 4 et de la compétence 3.3 du domaine 5 du B2i collège : "J'identifie les publicités ciblées ou contextuelles d'une page web" et "Je réfléchis aux conséquences possibles de la publication de données me concernant".

 

 

Attention, des cookies peuvent se cacher dans votre disque dur !

 

 

Le déroulement de la première séance :

  • Installation / appel des élèves (2 min.)
  • Introduction de la séance : émergence des représentations par le biais d'une méthode dialoguée  (Qu'est-ce que l'identité ? Qu'est-ce que l'identité numérique ? Est-ce que si j'écris n'importe quoi sur vous sur le web cela fait partie de votre identité ? Etc.) puis explication du scénario pédagogique et distribution de la grille d'analyse (cf. document joint). Les élèves sont répartis arbitrairement en deux groupes : les uns sont les agents artistiques de Stromae, les autres de Julie Gayet. Les élèves sont chargés par la célébrité de faire un état des lieux de "ce qu'on trouve sur lui/elle" sur le web. (15 min.)
  • Mise en activité des élèves : remplissage de la grille par le biais de leur navigation sur le web. Pour beaucoup d'agents de Julie Gayet le réflexe a été de se rendre sur Google image : "aaaah mais oui c'est celle qu'est sortie avec François Hollande !!!" (40 min.)
  • Bilan intermédiaire sur les traces "humaines" (5 min.)
  • Annonce du deuxième scénario : votre célébrité fait un caprice et souhaite acquérir un manteau/un DVD/une plante verte... (NB : ici peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !) (2 min.)
  • Mise en activité d'un élève volontaire qui en fait la démonstration grâce au vidéo-projecteur (10 min.)
  • Visionnage de la vidéo Comment effacer ses cookies ? de la CNIL. (5 min.)
  • Deuxième bilan intermédiaire sur les traces "mécaniques" (5 min.)

 

Le déroulement de la deuxième séance :

  • Installation / appel des élèves (2 min.)
  • Structuration des connaissances : remplissage du schéma de l'identité numérique en commun (cf. document joint) (15 min.)
  • Distribution et lecture commune de l'article Marc L. (souvenez-vous de la Séquence "Contrôler son identité numérique") (10 min.)
  • Réponse individuelle écrite au questionnaire (document de la séquence citée précédement remanié pour l'occasion, cf. ci-dessous) (20 min.)
  • Bilan par le biais de la distribution et de la lecture du document 10 conseils de la CNIL pour rester net sur le web. (8 min.)

Bilan et perspectives :

La séquence semble avoir bien fonctionnée. Dans les faits, un problème de vidéo-projecteur lors de la première séance a chamboulé quelque peu l'ordre prévu (schéma complété en fin de première séance et activité sur les cookies réalisée lors de la deuxième).  A noter également : la fiche de la CNIL avait déjà été distribuée aux élèves par leur professeur de technologie... Après correction des questionnaires, il en ressort que 4 élèves n'ont rien validé du tout, que 6 ont validé une des compétences du B2i concernées et que 9 ont validé les deux compétences. Une belle expérience, à renouveler.

 

Voici une séance co-réalisée (conception et mise en oeuvre) par les étudiants Eléonore Camilleri et Hugo Ricoult. Je publie ici le fruit de notre travail avec leur accord. Il a notamment été inspiré par les travaux et publications de Frédéric Rabat et Claire Cassaigne.

 

Niveau de classe : 3e

Objectif de la séquence : connaître le mécanisme de traitement d'une requête dans un moteur de recherche.

Notions abordées : moteur de recherche / indexation.

Attitude : adopter un regard critique sur l'indexation et le fonctionnement d'un moteur de recherche.

Modalités d'organisation : en présence du professeur-documentaliste / en salle multimédia.

Nombre de séances : une séance de 55 min.

Evaluation : formative / certificative : validation des compétences 1.2 et 1.3 du domaine 4 du B2i collège : "J'utilise les principales fonctions d'un moteur de recherche" et surtout "Je limite le nombre de réponses par l'utilisation d'une requête construite".

 

Le logo Google façon locomotive en hommage à Richard Trevithick

 

 

Le déroulement de la première séance :

  • Installation / appel des élèves (2 min.)
  • Introduction de la séance : méthode interrogative dialoguée et contradictoire afin de faire émerger les représentations des élèves et de leur faire se poser la question du "comment fonctionne un moteur de recherche ? Que se passe-t-il pendant les quelques millièmes de secondes qui séparent la formulation d'une requête et l'affichage de la page de résultats ?" (8 min.)
  • Alternance des trois phases d'activité (voir document ci-dessous) et des trois phases de mise en commun et correction (40 min.)

​       Voici les trois activités en question :

  1. On fait l'hypothèse du professeur ou d'un élève blessé lors d'une activité sportive qui souhaiterait connaître la cause de sa blessure musculaire. Comment chaque élève va-t-il s'y prendre pour obtenir un document susceptible de répondre à son interrogation ? Points soulevés : l'outil utilisé, la requête formulée, le vocabulaire lié à l'utilisation d'un moteur de recherche.
  2. On divise les élèves en deux groupes : les uns chercheront sur Bing, les autres sur Google. Différentes hypothèses de requêtes sont à tester et des conclusions à en déduire. Points soulevés : l'ordre des mots d'une requête, le sens des mots d'une requête.
  3. On invite les élèves à visionner la vidéo Fonctionnement du moteur de recherche et à remplir le schéma correspondant. Points soulevés : l'indexation automatique, l'algorithme de pertinence, le PageRank (ou indice de popularité), les liens publicitaires.
  • Bilan (5 min.)

 

Bilan et perspectives :

La séance semble avoir plutôt bien fonctionnée et les élèves avoir pris conscience du caractère "mécanique" d'un moteur de recherche. Ils savent qu'ils seront évalués via un court questionnaire le jour de la rentrée (12 mai prochain) afin de valider ou non certaines compétences du B2i. Reste à constater ce que cela donnera alors.

 
Quelques exemples des dessins sur les publicités ciblées réalisés par les élèves en réponse à la dernière question du questionnaire sur Marc L.Quelques exemples des dessins sur les publicités ciblées réalisés par les élèves en réponse à la dernière question du questionnaire sur Marc L.
Quelques exemples des dessins sur les publicités ciblées réalisés par les élèves en réponse à la dernière question du questionnaire sur Marc L.

Quelques exemples des dessins sur les publicités ciblées réalisés par les élèves en réponse à la dernière question du questionnaire sur Marc L.

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je prof-doc

Partager cet article

Publié le 6 Mai 2014

Sans la télé

 

 

La quatrième de couverture :

 

Tous ses camarades ont la télévision. Pas lui. A cause de sa mère et de son oncle qui jurent que "la télé est un poison qui rend con". Il est le seul de son école et de son quartier à ne pas connaître Goldorak et Dallas. Alors il va au cinéma. Il y voit un rat blanc aux eux rouges. Il y voit une femme à poil cracher du sang. Il y voit des samouraïs et des cow-boys et des extraterrestres. De M le Maudit à Scarface, de Frederico Fellini à Francis Ford Coppola, de Berlin à Chinatown. Guillaume Guéraud raconte dans cette autobiographie les images qui l'ont fait basculer de l'enfance à l'adolescence. Et qui ont nourri tous ses romans précédents.

 

 

Mon avis :

 

Ce récit est ancré dans un contexte social plutôt rude : Guillaume vit dans une banlieue de Bordeaux, au sein d'une famille monoparentale. Il a tout de même la chance d'être accompagné d'une figure masculine : son oncle, ouvrier militant communiste. Le contexte politique est donc également prégnant : sont évoqués l'élection de François Mitterand, les mouvements sociaux des années 80 ou encore l'abolition de la peine de mort. Ce gamin né en 1972 n'a pas la télévision chez lui comme tous ses camarades. Son oncle considère qu'elle est "un poison qui rend con". Lorsqu'il rentre à l'école primaire, Guillaume se rend compte du fossé entre lui et ses camardes. Il n'a jamais entendu parler de Charles Ingalls et de sa petite maison dans la prairie. En réponse à une brève période de rébellion, sa mère se décide à lui faire découvrir le cinéma. Dès lors, il ne cessera de s'y rendre, plusieurs fois par semaine.

 

L'auteur nous fait part dans chacun des courts chapitres de son livre d'un film particulier qui l'a marqué : de Mon oncle d'Amérique à Scarface en passant par E.T. et Duel au soleil. Tous ces films vont contribuer à le faire évoluer de l'enfance à l'adolescence, nourissant son éducation politique, sentimentale et même sexuelle et lui renvoyant en miroir le bouillonnement intérieur de ses fiévreuses interrogations d'adolescent. La construction du récit est intéressante : chaque chapitre est ponctué d'un extrait du script d'un film. Son écriture est d'une fluide oralité. Un bémol toutefois par rapport à l'avis tranché sur la télé qui y est véhiculé : on peut considérer qu'à l'instar du cinéma, on trouve à la télévision à la fois du bon et du mauvais. Il est donc vain de tomber dans le manichéïsme. On retiendra que cette autobiographie est intéressante, permettant de mieux comprendre le vécu et les inspirations pouvant influencer l'oeuvre de Guillaume Guéraud.

 

 

Guéraud, Guillaume.

Sans la télé

Ed. du Rouergue

Coll. DoAdo

2010/101 p.

 

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

Partager cet article