Publié le 15 Juillet 2010
Après avoir lu L'échappée belle d'Anna Gavalda et le début (oui, seulement le début, pendant la surveillance des oraux du bac !) de Vive la République ! de Marie-Aude Murail, voilà que je m'attelle à d'autres. Mais avant d'en parler dans de prochains articles, un point sur ce que j'ai pensé de L'échappée belle.
La quatrième de couverture :
"Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier dans un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adulte."
Mon avis :
Anna Gavalda nous propose ici une édition remaniée d'un récit paru initialement en 2001. Se situant entre la nouvelle et le roman, ce court récit s'inscrit dans le style de l'auteur : frais, léger, drôle et pudique. On s'attache aux personnages, on sourit beaucoup, on a le sentiment que ce sont les petits riens qui font les belles histoires. Le début est savoureux grâce au personnage de la belle-soeur pharmacienne (Cf. extrait ci-dessous).
Par la suite, la fameuse partie qui donne son nom au livre est décevante : il ne se passe strictement rien et plus encore : rien n'y est dit. On n'apprend pas grand chose sur les différents personnages. On s'aperçoit que bien des éléments sont caricaturés et que sous couvert d'un roman "léger", on y accumule les clins d'oeil faciles, parfois sous forme d'énumération qui plus est : les chansons et livres de l'enfance/adolescence, les souvenirs de bêtises de jeunesse... Bons sentiments et clichés donnent finalement l'impression que l'auteur a pris le partie de la facilité. Heureusement qu'on peut tout de même y savourer une dose d'humour. Bref, à lire pour passer un bon moment sans forcément chercher plus loin.
Extrait :
"Oui. Je ricanais. Bercée par le ronron de leur berline, le nez enfoui dans le creux de mon bras, et les jambes repliées sous le menton. J'étais assez fière de moi parce que ma belle-soeur, c'est tout un poème.
Ma belle soeur Carine a fait pharmacie mais préfère qu'on dise médecine, donc elle est pharmacienne mais préfère qu'on dise pharmacien, donc elle a une pharmacie mais préfère qu'on dise une officine.
Elle aime bien se plaindre de sa comptabilité au moment du dessert et porte une blouse de chirurgien boutonnée jusqu'au menton avec une étiquette thermocollante où son nom est écrit entre deux caducées bleus. Aujourd'hui, elle vend surtout des crèmes raffermissantes pour les fesses et des gélules au carotène parce que ça rapporte plus, mais préfère dire qu'elle a optimisé son secteur para.
Ma belle-soeur Carine est assez prévisible."
Plus d'infos sur :
La fiche de lecture 35 kilos d'espoir sur Nota bene*
Gavalda, Anna.
L'échappée belle
Ed. Le Dilettante
2009/165 p.