Publié le 27 Novembre 2018
Voici quelques mots à propos de la littérature jeunesse lus sur le blog de Clémentine Beauvais et que j'avais envie de partager. Elle a écrit l'article dont est extrait le passage ci-dessous en mai 2017. Je vous recommande également la lecture de son Abécédaire des concepts de la littérature jeunesse de 2013.
Ce n’est pas un hasard si la littérature pour la jeunesse est souvent une littérature de l’intensité, qui parle de sentiments très intenses (amour, désespoir, haine, jalousie, etc.). Ce n’est pas un hasard si c’est si souvent une littérature de la nouveauté, qui décrit ce que cela fait d’expérimenter des choses qu’on n’a jamais expérimentées auparavant. Ce n’est pas un hasard si c’est une littérature de l’espoir, de la possibilité et du potentiel, tournée vers le futur, et qui si souvent "se finit bien", ou ne se ferme pas dans la désespérance. Ce n’est pas un hasard en grande partie car c’est une littérature qui est éditorialisée dans ce sens.
Cette éditorialisation évidemment peut résonner à travers les générations. La nouveauté, l’intensité, l’espoir, ne sont pas spécifiques à la jeunesse. Mais, selon moi, ils y sont plus solidement accrochées.
On peut considérer que l’idée même de "jeunesse" est temporellement flottante - on dit qu’on se sent "redevenir jeune" par l’amour, l’attrait de la nouveauté, l’espérance, etc. - à n’importe quel âge. Ces expériences certes appartiennent "à tout le monde" sporadiquement à travers le cours de la vie, mais elles sont présentes avec une densité particulière pendant la jeunesse. Le nier, c'est nier à la fois l'histoire sociale et culturelle et aussi les aspects biologiques et physiologiques les plus évidents de la jeunesse.