Publié le 27 Mai 2020

 

 

Bon voyage, Léo !

#déconfinement Tout doucement, sortir de chez soi et goûter au plaisir simple de côtoyer ses proches. Avant même la réouverture de la médiathèque, remplir ses bras de jolis livres précieusement gardés chez les grands-parents. Redécouvrir avec douceur et entrain des livres de son enfance. Aujourd'hui, je vous présente Bon voyage, Léo ! paru chez Nathan en 1992.

 

Léo, c'est un manchot qui n'aime pas l'eau. Alors, lorsque ses amis décident de migrer vers le Pôle Sud pour fuir les méchants ours polaires, Léo les regarde "plonger à la queue leu leu dans l'océan tout bleu". Ne sachant pas nager, il se retrouve bien tristement esseulé sur la banquise. Marchant la tête basse, il se cogne soudain à un bonhomme de neige. Dans la foulée, des ours polaires arrivent. Vite, Léo se cache sous le chapeau du bonhomme de neige ! Ces derniers, énervés de ne pas savoir où sont passés les manchots, font subir leur colère au bonhomme de neige stoïque et impuissant. Ils tapent des pattes tant et si bien que la banquise craque et que le bonhomme de neige et Léo se retrouvent sur un îlot partant à la dérive. Après des jours et des jours à flotter sur l'océan, ils accostent enfin sur une île paradisiaque habitée par des paparoquets et un rhinocérève. Le bonhomme de neige décide de s'y installer. Léo, lui, s’ennuie de ses amis et prend la décision de poursuivre vers le sud. Il rencontrera une nouvelle et gigantesque amie et se découvrira une capacité insoupçonnée qui lui permettra un grandiose retour au sein de sa tribu.

 

Cet album met en scène une douce histoire qui parle d'amitié, de persévérance, d'apprentissage et aussi, grâce au personnage du rhinocérève, de création artistique. Une initiation à la poésie langagière est ainsi subtilement mise en oeuvre par des mots inventés tels que "jungleterre" ou "oizoplumos". En outre, l'album possède un caractère ludique et un potentiel de surprises indéniables : sa seconde partie est ponctuée de pages grand format à déplier, de volets à soulever et de trajectoires à suivre des yeux et du doigt. Par ailleurs, la mise en page texte/image est magnifiquement travaillée. On s'attache immédiatement aux personnages et on voyage aux côtés de Léo en faisant le plein d'un tendre enthousiasme.

 

Bon voyage, Léo !
Bon voyage, Léo !
Bon voyage, Léo !
Bon voyage, Léo !
Bon voyage, Léo !
Bon voyage, Léo !

 

 

Publié le 20 Mai 2020

 

 

L’abécédaire des métiers imaginaires

 

Voici un album jeunesse paru en tout début d’année : une merveille d'inventivité signée Anne Montel et éditée chez Little urban. C'est d'abord un objet-livre élégant avec son dos tissé et ses dorures. Il s'agit plus précisément d'un abécédaire, prétexte à de tendres et drôles mises en images et en mots de métiers imaginaires. Chaque double-page présente donc un métier, sa lettre majuscule, sa lettre minuscule et son illustration à l'aquarelle. Ces dernières mettent en scène de charmants animaux exerçant leur métier. Et quels métiers ! Barbier de barbe à papa, cultivateur de cœurs d'artichauts, kinésithérapeute-consolateur de saule pleureur, peintre de feuilles d'automne, web-créatrice de nuages... Tour à tour manuels ou intellectuels, en extérieur ou en intérieur, futiles, poétiques, drôles ou techniques mais toujours d'une tendre fantaisie. Le lecteur est invité à prendre place dans le carrousel enchanté des métiers imaginaires et à se laisser emporter par les magnifiques illustrations et l'histoire qui se cache derrière chacune des professions énoncées. Seul bémol : l'éditeur indique qu'il convient aux enfants à partir de 3 ans mais, en réalité, il me semble plutôt à recommander à partir de 5 ans. En tout cas, le livre d'Anne Montel recèle d'étincelles d'imagination et de poésie et donne à son lecteur l'envie d'inventer à son tour de nouveaux métiers farfelus.

 

Alors, je me lance ! Voici ma proposition :

 

𝓔́𝓬𝓵𝓪𝓲𝓻𝓪𝓰𝓲𝓼𝓽𝓮 𝓬𝓸𝓷𝓬𝓮𝓹𝓽𝓮𝓾𝓻 𝓭𝓮 𝓵𝓾𝓶𝓲𝓮̀𝓻𝓮 𝓬𝓮́𝓵𝓮𝓼𝓽𝓮 : principalement responsable de l'actionnement des couchers de soleil, il prend soin de les rendre flamboyant en été et rosés les jours d'hiver peu nuageux. Il s'occupe également des aubes plus ou moins blanches et des étincelles d'étoiles filantes. Gérant la mise en place chromatique des arcs-en-ciel, il a toujours dans sa sacoche à la fois son ciré et ses lunettes de soleil. Il est parfois si enthousiasmé par sa tâche qu'il déborde quelque peu de ses prérogatives et met des étoiles dans les yeux des flâneurs amoureux ou des enfants curieux.

 

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Publié le 16 Mai 2020

Ce que papa m'a dit

Voici un album jeunesse déjà connu mais dont je n'avais pas pris le temps de parler jusqu'ici. Il s'agit d'une histoire éditée chez Albin Michel jeunesse avec le personnage toujours aussi adorable d'Archibald. Se promenant avec son papa en bord de mer, il regarde les hirondelles s'envoler au loin et il s'interroge : "Moi aussi je pourrai aller aussi loin, quand je serai grand ? demande Archibald. Encore plus loin que ça, répond son papa. Mais si le vent se lève ? demande Archibald. Si le vent se lève, le vent passera, répond son papa." Les questions se succèdent, dévoilant une à une les craintes de l'enfant à l'idée de ce grand voyage que l'on devine être celui de la vie. En réponse, son papa rassure, encourage et entoure son fils de son amour indéfectible. Comme toujours, les illustrations de Pauline Martin contribuent à créer une atmosphère douce, réconfortante et pleine d'une joyeuse tendresse. Astrid Desbordes nous parle à nouveau très bien de la stabilité affective qu'offre une famille et de ce que c'est que la confiance en soi. J'apprécie également l'aspect anti-stéréotypé du graphisme et de certaines réflexions comme celle-ci : "Si tu tombes, répond son papa, sois fort et ne cache pas tes larmes". Un magnifique album, à se procurer et à offrir sans hésiter.

 

 

 

Ce que papa m'a dit
Ce que papa m'a dit

Publié le 14 Mai 2020

Ma première aventure : En quête du dragon

Une fois n'est pas coutume, je vous présente aujourd'hui un livre jeu dont l’enfant - à partir de 4 ans en étant accompagné d'un adulte - est le tout petit héros. Après avoir choisi son personnage parmi les trois proposés, l'enfant est invité à le matérialiser par le biais de la roue placée en bas à droite à l'intérieur du livre. Ensuite, place à la lecture. L'enfant est dans la peau d'un personnage évoluant dans un univers merveilleux qui décide de partir en quête d'un dragon à adopter. Au fur et à mesure que l'on avance dans le récit, le petit héros doit faire des choix, ce qui influence le cours de l'histoire. On lui indique alors le nombre de pages à tourner pour découvrir la suite de son parcours. Au cours de l'aventure, l'enfant peut collecter des objets matérialisés sur les trois autres roues. Ils peuvent s'avérer utiles ou non en fonction des péripéties. Malheureusement, il peut aussi se faire des "bobos" qui l'affaibliront et impacteront le dénouement de l'histoire.

 

Malgré du vocabulaire et des raisonnements parfois difficiles pour mon loulou de 4 ans et demi, il a adoré ce livre ludique lui proposant un récit chaque fois différent. Quelle satisfaction, au bout de nombreuses tentatives, d'arriver à obtenir un œuf de dragon ! Une très bonne idée que d'avoir adapté le concept du "livre dont tu es le héros" à des enfants plus jeunes. D'autres aventures existent et sont bien tentantes : La découverte de l'Atlantide, L'odyssée du Phobos et le dernier qui vient tout juste de sortir Voyage en Terre ocre chez l'éditeur de jeu Game Flow.

 

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Publié le 12 Mai 2020

La réouverture des librairies est effective : réjouissons-nous ! Ce n'est malheureusement pas toujours le cas des médiathèques. Si vous manquez d'idées pour réapprovisionner les bibliothèques de vos jeunes enfants, voici quelques albums qui m'ont particulièrement plu parmi ceux que j'ai pu découvrir en avant-première grâce à L'École des loisirs. Il sont tous sur le point de paraître ce mois-ci ou en juin prochain. Vous pouvez aussi (re)lire l'article sur mon dernier repérage jeunesse en librairie datant d'avant le confinement.

 

 

  • Un peu, beaucoup, à la folie ! de Jeanne Boyer : un imagier pour les moins de 3 ans à paraître au moins de juin prochain. Il permet de visualiser des fruits de toutes les couleurs, qu'on peut manger crus ou cuits, un peu, beaucoup, à la folie ! C'est l'occasion de découvrir de nombreux fruits, dont certains sont exotiques et se retrouvent peu souvent dans nos assiettes, comme le yuzu, la canneberge ou encore le kumquat. C'est aussi une façon d'apprendre à reconnaître et nommer les couleurs. En effet, les fruits sont regroupés sur des doubles-pages aux couleurs vitaminées. La mention des notions de cru et de cuit est originale. J'ai aussi apprécié la chute : et les carottes, alors ?

 

 

 

  • Allumette et le gros caillou de Catharina Valckx : une histoire destinée aux 3-6 ans. Allumette s'assoit un jour sur un gros caillou et le réveille ! Il se met à parler et lui dit qu'il dormait depuis cent mille ans. Il en a oublié des choses essentielles, comme à quoi ressemblent les cerises. Accompagnée de son chat Patapouf et de Bogota la tortue, le temps de quelques heures, Allumette va se lier d'amitié avec ce gros caillou. Un joli conte dont je ne suis pas particulièrement fan du graphisme mais qui nous fait prendre du recul sur la vie et la valeur du temps présent à l'échelle de la nature.

 

 

 

  • Dédé de Matthieu Maudet : un album de cet auteur, ça ne peut être qu'une bonne pioche ! Ce dernier n'est pas aussi hilarant que Le ça ou C'est pour qui ? mais quand même bien trouvé. Il s'agit de l'histoire de Dédé, un petit rhinocéros qui adore tout dédémonter. Plus il grandit et plus les dédégats sont importants, jusqu'à ce que... Comme toujours avec Matthieu Maudet, c'est tendrement drôle et ne demande qu'à être joué. Pour les 3-6 ans.

 

 

 

  • Encore une histoire d'ours de Laura et Philip Bunting : un album jeunesse dans l'esprit du précédent, inventif, ironique, théâtral, référencé, drôlissime ! Il était une fois un ours qui en avait marre d'être sans cesse sollicité pour raconter des histoires. Il décide de faire grève. L'auteur / le lecteur essaye alors de le convaincre de reprendre du service puis accepte de négocier. L'ours propose qu'un autre animal le remplace. Mais aucun ne ferait aussi bien l'affaire que lui ! Comment trouver un terrain d'entente et conclure l'histoire alors ? Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir.

 

 

 

  • Julian est une sirène de Jessica Love : un magnifique album anti-stéréotypes qui s'adresse peut-être à des plus grands (6-8 ans), en fonction de leur sensibilité. Dans le métro en rentrant chez lui, Julian et sa Mamita aperçoivent des "sirènes" : des femmes particulièrement apprêtées, maquillées, aux robes fuselées telles des queues de poissons. Il les trouve tellement belles qu'en rentrant, pendant que Mamita prend son bain, il se déguise et se rêve sirène à son tour. En sortant de son bain, Mamita fait la moue, mais plutôt que de le gronder, elle part puis revient avec un collier de perles qu'elle offre à son petit-fils. Ils sortent alors tous les deux rejoindre le défilé du carnaval main dans la main et rejoignent les sirènes, méduses et écrevisses. L'album aborde les questions des représentations genrées et de la recherche d'identité sexuelle de façon implicite mais lumineuse. La relation entre la grand-mère et son petit-fils est d'une tendre bienveillance. Les illustrations sont magnifiques, pleines de couleurs, élégantes, douces. Le tout est un récit sensible et moderne sur la tolérance et le pouvoir de l'imagination.

 

 

 

  • Dico dino de Raphaël Fejtö : un imagier plein de couleurs vitaminées destiné au moins de trois ans mais qui selon moi est plutôt adapté à des enfants de 3-6 ans. Sous un graphisme naïf, on découvre différents dinosaures, du connu diplodocus au triceratops en passant par le surprenant parasaurolophus ! On apprend plein de choses sur leurs spécificités : régime alimentaire, technique de défense ou d'attaque, apparence, etc. Le plus : la dernière page sur laquelle plusieurs dinosaures sont représentés et dont il faut essayer de se rappeler les noms.

 

 

 

  • Le jour où je suis devenue grande sœur de Martina Aranda : "Moi, je m’appelle Leonor. J’ai cinq ans et demi et une dent qui bouge. Avant, je n’étais pas grande sœur. Mais un jour, ça m’est arrivé. Et tout le monde dit que j’ai de la chance." Ainsi commence cet album pétillant qui nous présente une petite fille plutôt pipelette qui devient grande sœur. Elle attend l'arrivée de son petit frère à la maison en sortant les petits plats dans les grands pour l’impressionner. Elle cache sa boîte à trésors, vernis ses doigts de pieds, prépare des confettis, met son costume de super-héroïne... Mais comment se passera la première rencontre ? Un récit drôle, tendre et malicieux. À noter : une charmante référence à Max et les Maximonstres dès le début du livre.

 

 

 

  • Pour faire une souris verte de France Quatromme et Soufie Régani : une petite fille se lance dans un tour de magie : elle veut transformer un éléphant en souris verte. Mais ce n'est pas si facile quand l'éléphant en question est un poil récalcitrant ! Prenez une comptine célèbre, une apprentie magicienne, une souris enthousiaste, un éléphant un peu indiscipliné... et vous obtiendrez un album plein de malice !

 

 

 

Alors, lequel vous tente le plus ?

 

 

Publié le 11 Mai 2020

Pendant ce confinement sanitaire aussi inédit qu'inattendu,

j'ai lu approximativement 2800 pages en 8 semaines :

 

 

 

𝔻𝕖𝕤 𝕝𝕚𝕧𝕣𝕖𝕤 𝕖𝕞𝕡𝕣𝕦𝕟𝕥𝕖́𝕤 𝕒𝕦 𝕓𝕠𝕦𝕝𝕠𝕥 avant le confinement (sans savoir que je n’y retournerai pas avant plusieurs semaines, sinon j’en aurais pris bien plus !) :

 

 

 


𝔻𝕖𝕤 𝕝𝕚𝕧𝕣𝕖𝕤 𝕣𝕖𝕔̧𝕦𝕤 𝕖𝕟 𝕤𝕖𝕣𝕧𝕚𝕔𝕖𝕤 𝕕𝕖 𝕡𝕣𝕖𝕤𝕤𝕖 avant le confinement :

 

 

 


𝔻𝕖𝕤 𝕝𝕚𝕧𝕣𝕖𝕤 𝕡𝕣𝕖̂𝕥𝕖́𝕤 juste avant ou pendant le confinement :

 

 

 


𝔻𝕖𝕤 𝕝𝕚𝕧𝕣𝕖𝕤 𝕒𝕔𝕙𝕖𝕥𝕖́𝕤 juste avant ou pendant le confinement :

 

 

 


Les critiques sont en ligne ou vont être publiées bientôt.

 

En avez-vous lu certains d’entre eux ?

Des titres vous tentent-ils plus que d’autres ?

Le confinement vous a-t-il permis de prendre le temps de lire ?

Qu'en retiendrez-vous ?

 

De mon côté, je trouve que cette période particulière

(car elle n'est pas tout à fait terminée en réalité)

a au moins le mérite de ralentir la course effrénée de l'habituel quotidien

et de me laisser plus de temps apaisé pour lire.