Publié le 27 Septembre 2016

La coloc par Blondel

 

 

La quatrième de couverture :

 

"Bon, la première chose que nous avons faite, quand nos parents ont tourné les talons, c'est de hurler - de joie, de soulagement. Nous étions tous les trois tendus - nous n'étions pas sûrs qu'ils iraient jusqu'au bout, nous étions convaincus qu'à un moment ou à un autre, ils allaient dire non, ce n'est pas possible, retourne à l'internat, reprends le bus, c'est une idée stupide, la colocation, à seize ans."
Quitter le cocon familial pour vivre en colocation : le rêve pour tout lycéen ! Pourtant, rien n'aurait pu a priori rapprocher Romain, Rémi et Maxime. Mais ce nouveau quotidien va bousculer leurs certitudes et les pousser à créer un improbable et détonnant trio...

 

 

Mon avis :

 

Une lecture légère - un récit sans prétention - qui colle bien à l'univers des lycéens. Jean-Philippe Blondel fait preuve de toujours autant d'empathie pour ses personnages adolescents. Une écriture peut-être moins aboutie que pour certains autres romans de l'auteur mais une intrigue qui trouvera sans nulle doute son public.

Nous avons toute une année scolaire pour ça. Nous ne serons pas seuls. Nous serons épaulés. C'est important comme partie du corps, l'épaule, non ? C'est sur celle de l'autre qu'on se repose, qu'on pleure, qu'on s'appuie ou qu'on s'endort. Dès demain, c'est ce que je vais m'atteler à devenir. Une épaule. Forte, solide et douce à la fois. Sacré défi.

Blondel, Jean-Philippe

La coloc

Ed. Gallimard jeunesse

Coll. Scrypto

2015 / 145 p.

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 26 Septembre 2016

L'homme de la montagne par Maynard

 

La quatrième de couverture :

 

Juin 1979, Californie du Nord. Rachel, 13 ans, et sa soeur Patty, 11 ans, sont délaissées par leurs parents : une mère souvent absente et un père volage. Leur quotidien ennuyeux est soudain interrompu par une affaire de meurtre en série que leur père, l'inspecteur Torricelli, est chargé de résoudre. Trente ans plus tard, Rachel, devenue romancière, raconte l'été qui a bouleversé leur vie.

 

 

Mon avis :

 

C'est en ne m'attendant pas forcément à une lecture passionnante que je me suis mise à lire ce roman présenté comme policier. J'ai effectivement mis du temps à entrer réellement dans l'histoire. Je ne regrette pourtant pas d'avoir poursuivie ma découverte car c'est dans le dernier tiers que l'action s'accélère et que, de retour au présent de narration, tous les développements précédents prennent sens. Au-delà d'une enquête policière, c'est surtout une histoire familiale dont est constitué le récit. Ce roman d'apprentissage narre le quotidien de deux soeurs complices et leur confrontation au monde adulte, violent, qui mettra fin à leur innoncence. Malgré de nombreuses longueurs, c'est finalement un roman plutôt émouvant au rebondissement final exaltant.

 

Les filles de treize ans [qui] sont grandes et petites, grosses et maigres. Ni l’un ni l’autre, ou les deux. Elles ont la peau la plus douce, la plus parfaite, et parfois, en l’espace d’une nuit, leur visage devient une sorte de gâchis. Elles peuvent pleurer à la vue d’un oiseau mort et paraître sans cœur à l’enterrement de leurs grands-parents. Elles sont tendres. Méchantes. Brillantes. Idiotes. Laides. Belles.

Maynard, Joyce.

L'homme de la montagne

Ed. Philippe Rey

Coll. 10/18

2014 / 355 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 23 Septembre 2016

La pyramide des besoins humains par Solé

 

 

La quatrième de couverture :

 

L'ensemble des besoins des êtres humains peut être classé en cinq catégories. Aujourd'hui, cette théorie est le principe d'un nouveau jeu de télé-réalité : La pyramide des besoins humains. Nous sommes 15 000 candidats, et dans cinq semaines il n'en restera plus qu'un. Et moi dans tout ça ? Disons que je m'appelle Christopher Scott. Disons que j'ai dix-huit ans. Que j'habite sur un morceau de carton, dans la rue, à Londres. Enfin, peu importe mon nom, peu importe mon âge. Je suis le candidat no 12 778. Je n'existe pas encore. Mais je risque fort de devenir quelqu'un, et même quelqu'un de célèbre. Et c'est bien ça le pire.

 

 

Mon avis :

 

La pyramide des besoins humains est une théorie de la motivation élaborée dans les années 1940 par le psychologue américain Abraham Maslow. Elle présente les différents groupes de besoins ressentis par les individus : besoins physiologiques (faim, soif, sexualité, respiration, sommeil, élimination), besoins de sécurité (environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise), besoins d'appartenance et d'amour (affection des autres), besoins d'estime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres). C'est en partie sur cette théorie que se construit le roman de Caroline Solé. Il y est question d'un programme de télé-réalité inspiré de la théorie de Maslow qui se déroule sur un mois : les candidats disposent d'un espace en ligne pour publier des messages et prouver, chaque dimanche, que leurs besoins du niveau en cours ont bien été satisfaits. le nombre de votes obtenus permet à un candidat d'accéder ou non au niveau supérieur. Les résultats sont révélés en direct lors d'une émission télévisée hebdomadaire.

 

Christopher, un adolescent fugueur, à l'existence malmenée, vit dans la rue, à Londres : il va participer à l'émission et se retrouver sous les feux des projecteurs. Un candidat à qui il semble tout manquer devient ainsi au fil des jours la vedette d'un jeu qui nécessite de prouver que l'on ne manque de rien. C'est l'occasion d'une véritable réflexion sur ce qu'est vivre, survivre, profiter, désirer... à laquelle s'ajoute un regard décalé sur les mécanismes des réseaux sociaux et de la télé-réalité. Christopher, SDF de 15 ans, est un personnage entier qui porte à lui seul le roman. La couverture, belle et forte de sensibilité, colle à l'ambiance et au personnage, bien qu'on puisse imaginer une héroïne féminine.

 

Pour autant, cette idée originale ne suffit pas à rendre ma lecture totalement satisfaisante. Le personnage de Christopher me paraît parfois tenir des propos trop adultes, trop stéréotypés peut-être. Il manque de crédibilité dans le rôle du gamin rebelle mais mature, sachant se débrouiller dans la rue. En outre, la fin est trop "facile" : à l'instar de son personnage, Caroline Solé semble fuir sous le poid du déroulé de l'intrigue. C'est donc un premier roman dont l'intrigue intelligente nous tient en haleine mais qui m'a laissé sur ma faim. L'idée est plutôt bien traitée dans les deux premiers tiers du livre mais la fin est trop abrupte. Je suis curieuse de découvrir ce que Caroline Solé sera en mesure de nous proposer par la suite.

 

Plus d'infos sur le site de l'auteur.

 

 

Solé, Caroline.

La pyramide des besoins humains

Ed. L'Ecole des loisirs

2015 / 124 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 22 Septembre 2016

 

 

La quatrième de couverture :

 

Quand on s'appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d'affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s'évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme... Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien. Mais à toujours s'occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?

 

 

Mon avis :

 

C'est à nouveau un concentré de lucidité tendre et drôle que nous offre Marie-Aude Murail avec ce roman. La bonne nouvelle, c'est que ce n'est que le premier d'une série dont la saison 2 sort en librairie d'ici quelques jours. Comme souvent pour les romans de Marie-Aude Murail, la couverture est à la limite du rédhibitoire. Il faut donc passer outre pour redécouvrir sa sensibilité et sa fine observation des moeurs contemporains. L'essentiel est dit sur la quatrième de couverture. J'ajouterais qu'on tombe facilement sous le charme de Sauveur, psychologue d'origine antillaise à la carrure imposante. C'est d'ailleurs dans sa Martinique natale que le roman se termine... en ayant hâte de les retrouver lui et son fils !

 

Pour en savoir plus - car il n'est pas évident pour moi de parler de cette lecture qui date de plusieurs mois maintenant - une interview de Marie-Aude Murail au sujet de ce roman est à découvrir sur le blog Allonz'enfants.

 

 

Murail, Marie-Aude.

Sauveur & Fils

Ed. L'école des loisirs

Coll. Médium Grand format

2016 / 328 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 21 Septembre 2016

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La quatrième de couverture :

 

Me faire sauver la vie est l'aventure la plus extraordinaire que j'aie jamais vécue.

 

 

Mon avis :

 

Retrouver les mots de Mathias Malzieu est toujours une fête. Cette fois, il est question de mots et de maux. Ils prennent la forme d'un récit intime revenant sur une année durant laquelle le parolier a dû lutter contre une maladie auto-immune l'obligeant à rester plusieurs semaines en chambre stérile. On croise dans ce journal la mort personnifiée au doux nom de Dame Oclès, des nymphirmières, Walt Whitman. On se prend une cuite au Coca Light, des sourires du bout des yeux, des carambolage émotionnels. On apprend à savourer les petits plaisirs que nous offre la vie : se lover dans un fauteuil, manger des crêpes, sentir le vent sur sa peau.

Un roman de Mathias Malzieu c'est : une couverture attirante (bien que moins illustrée que les précédentes), une écriture riche de figures de style et de poésie, un recul souriant et tendre sur les péripéties dramatiques de la vie... Comme toujours, un roman de Mathias Malzieu c'est un incontournable de mes lectures de l'année.

 

 

Quelques extraits :

 

  • "Pour échapper à l'uniforme de malade de longue durée, je porte un T-shirt blanc cent pour cent coton qu'ils ont accepté de cuire comme un gâteau pour le stériliser. On dirait un déguisement de flocon de neige. Un de ceux qui tombent mais ne fondent pas." (p. 114)

 

  • "Pendant ce temps, le printemps vient se la péter sous ma fenêtre. Le soleil offre son décolleté de lumière derrière la vitre. Je peux presque le caresser. Je veux être ébloui à m'en cramer la rétine. Je suis un vampire qui aime la lumière car le souvenir de mes sensations d'être humain n'a pas totalement disparu. Respirer l'odeur du vent, avec ce goût de châtaigne et de feuilles mortes. Planter un stéthoscope dans les nuages pour écouter le buit de la pluie qui se fabrique. Manger les derniers flocons de l'hiver à même le ciel. Et ce dont je rêve par-dessus tout : aller chercher le pain, manger le quignon en marchant et acheter les journaux." (p. 128-129)

 

  • "Pourtant, parfois, j'ai l'impression que tout est normal. La vie va bien pendant plusieurs minutes d'affilée." (p. 152)

 

  • "J'ai désormais droit à des promenades dans les couloirs. En habit de cosmonaute certes, mais je prends. Un ascenseur, à mon échelle, c'est Space Mountain. Le rez-de-chaussée ? Les Champs-Elysées ! Rosy et moi explorons différents étages de l'hôpital Saint-Louis. Nous arpentons les couloirs, lentement. Un reflet de Tour Eiffel illuminée pétille à travers une fenêtre."  (p. 201)

 

 

Livres du même auteur sur Nota bene :

 

 

 

Malzieu, Mathias.

Journal d'un vampire en pyjama

Ed. Albin Michel

2016 / 233 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 20 Septembre 2016

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La quatrème de couverture :

 

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

 

 

Mon avis :

 

Il y a bien longtemps maintenant que j'ai lu ce roman. Je vais tenter tout de même de mettre quelques mots sur cette folle histoire d'amour.

Louise et Georges forment un couple fantasque pour qui les lendemains ne semblent pas exister. Ils s'adonnent dans leur modeste salon à la passion de la danse sur l'air suranné du vinyle de Nina Simone : "Mr. Bojangles". Louise, surtout, entraîne son monde au rythme d'une valse effrénée vers un ailleurs qui semble sans limite. Elle insiste pour se faire appeler de son mari d'un prénom différent chaque jour. Elle fait respecter la règle de l'extravagance : chez elle on dîne en pleine nuit, on n'ouvre jamais le courrier, on a pour animal une grue exotique...

Leur fils, admiratif, nous raconte avec son regard d'une intelligente naïveté le quotidien de cette famille. Déscolarisé, il rendra visite à sa mère le jour où elle sera hospitalisée. De la légereté des bulles de champagne du début du roman on glisse alors sur un versant de plus en plus sombre. Une fuite en Espagne laisse deviner la tragédie qui guette les personnages. Georges, le père, est peut-être le seul à connaître de façon lucide l'origine de toutes ces cocasseries : l'auteur dévoile d'ailleurs parfois son point de vue que l'on découvre d'une certaine tristesse inquiète.

Son comportement extravagant avait rempli toute ma vie, il était venu se nicher dans chaque recoin, il occupait tout le cadran de l’horloge, y dévorant chaque instant. Cette folie, je l’avais accueillie les bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m’en imprégner, mais je craignais qu’une telle folie douce ne soit éternelle. Pour elle, le réel n’existait pas.

Sans être un coup de coeur, j'ai apprécié ce premier roman à l'atmosphère délurée. Une histoire d'amour entre homme et femme mais aussi la question de celle de parents pour leur enfant.

 

 

 

Bourdeaut, Olivier.

En attendant Bojangles

Finitude éditions

2016 / 160 p.

Rédigé par Nota Bene

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