La quatrième de couverture :
L'ensemble des besoins des êtres humains peut être classé en cinq catégories. Aujourd'hui, cette théorie est le principe d'un nouveau jeu de télé-réalité : La pyramide des besoins humains. Nous sommes 15 000 candidats, et dans cinq semaines il n'en restera plus qu'un. Et moi dans tout ça ? Disons que je m'appelle Christopher Scott. Disons que j'ai dix-huit ans. Que j'habite sur un morceau de carton, dans la rue, à Londres. Enfin, peu importe mon nom, peu importe mon âge. Je suis le candidat no 12 778. Je n'existe pas encore. Mais je risque fort de devenir quelqu'un, et même quelqu'un de célèbre. Et c'est bien ça le pire.
Mon avis :
La pyramide des besoins humains est une théorie de la motivation élaborée dans les années 1940 par le psychologue américain Abraham Maslow. Elle présente les différents groupes de besoins ressentis par les individus : besoins physiologiques (faim, soif, sexualité, respiration, sommeil, élimination), besoins de sécurité (environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise), besoins d'appartenance et d'amour (affection des autres), besoins d'estime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres). C'est en partie sur cette théorie que se construit le roman de Caroline Solé. Il y est question d'un programme de télé-réalité inspiré de la théorie de Maslow qui se déroule sur un mois : les candidats disposent d'un espace en ligne pour publier des messages et prouver, chaque dimanche, que leurs besoins du niveau en cours ont bien été satisfaits. le nombre de votes obtenus permet à un candidat d'accéder ou non au niveau supérieur. Les résultats sont révélés en direct lors d'une émission télévisée hebdomadaire.
Christopher, un adolescent fugueur, à l'existence malmenée, vit dans la rue, à Londres : il va participer à l'émission et se retrouver sous les feux des projecteurs. Un candidat à qui il semble tout manquer devient ainsi au fil des jours la vedette d'un jeu qui nécessite de prouver que l'on ne manque de rien. C'est l'occasion d'une véritable réflexion sur ce qu'est vivre, survivre, profiter, désirer... à laquelle s'ajoute un regard décalé sur les mécanismes des réseaux sociaux et de la télé-réalité. Christopher, SDF de 15 ans, est un personnage entier qui porte à lui seul le roman. La couverture, belle et forte de sensibilité, colle à l'ambiance et au personnage, bien qu'on puisse imaginer une héroïne féminine.
Pour autant, cette idée originale ne suffit pas à rendre ma lecture totalement satisfaisante. Le personnage de Christopher me paraît parfois tenir des propos trop adultes, trop stéréotypés peut-être. Il manque de crédibilité dans le rôle du gamin rebelle mais mature, sachant se débrouiller dans la rue. En outre, la fin est trop "facile" : à l'instar de son personnage, Caroline Solé semble fuir sous le poid du déroulé de l'intrigue. C'est donc un premier roman dont l'intrigue intelligente nous tient en haleine mais qui m'a laissé sur ma faim. L'idée est plutôt bien traitée dans les deux premiers tiers du livre mais la fin est trop abrupte. Je suis curieuse de découvrir ce que Caroline Solé sera en mesure de nous proposer par la suite.
Plus d'infos sur le site de l'auteur.
Solé, Caroline.
La pyramide des besoins humains
Ed. L'Ecole des loisirs
2015 / 124 p.