Publié le 30 Avril 2021

Renaissances : 6 histoires qui réinventent le monde

Merci à la maison Syros pour le partage de ce roman

 

coédité par la Cité des sciences et de l'industrie

 

 

 

Voici un recueil de nouvelles d'anticipation à découvrir dès 13 ans en parallèle de l'exposition qui sera présentée à la Cité des sciences et de l'industrie à partir du mois de juin. Il s'agit de traiter des évolutions de la sciences et de la technologie et de leur impact sur nos vies en imaginant des futurs proches possibles mais à contre-courant des dystopies habituelles. Six auteurs se sont ainsi prêtés au jeu d'installer leurs personnages dans des univers bouleversés mais porteurs d'espoir, nous permettant de découvrir un nouveau courant émergeant de la littérature de science-fiction : le HopePunk. C'est un courant littéraire qui s'élève contre l'idée d'un avenir tragique et qui défend une vision d'un futur plus juste et porteur d'espoir, de bonté et d'optimisme, en ces temps où la fiction est rattrapée par une réalité anxiogène (cf. article du Monde). Préfacé par Denis Guiot et postfacé par Roland Lehoucq, le recueil rassemble les textes de six grands noms de la science-fiction jeunesse.

 

  • Solange de Paris de Nadia Coste

Violette, étudiante pendant le premier confinement au printemps 2020, découvre la permaculture urbaine, qui permet de faire pousser fruits et légumes chez soi, sur les toits, dans des parkings, etc. Un nouveau Paris, vert et révolutionnaire, s'offre alors à elle et va contribuer à changer sa vie.

 

  • La ferme au chapeau vert de Florence Hinckel

Une crise économique majeure survient brutalement, entraînant notamment des coupures de courant qui mettent en péril la jeune Sofia et son cœur artificiel. Elle accepte alors de suivre son petit ami Gabriel chez ses parents survivalistes. Mais est-ce la solution ?

 

  • La fresque de Christophe Lambert

En 2040, Agnès, 16 ans, vit dans sa communauté et n'aime rien davantage qu'enseigner l'art aux plus jeunes. Alors qu'elle est en conflit avec son père sur cette question des activités artistiques, qu'il juge superflues, une expédition mouvementée va changer la donne.

 

  • Les cueilleurs de vent Yves Grevet

Après un "effondrement", des communautés se sont dressées les unes contres les autres en Bretagne. Une dizaine d'années plus tard, la jeune Yüna décide de contribuer à veiller sur une éolienne offshore. Une rencontre imprévue lui permettra d'aider les ennemis d'hier à se réconcilier.

 

  • La fin du monde de Nathalie Stragier

Gwen, lycéenne fébrile, passe un important examen : elle espère de tout cœur obtenir le permis Internet ! Dans les années 2030, l'addiction des internautes a causé l'effondrement du réseau et depuis, très peu de candidats obtiennent le précieux sésame. Mais pour Gwen, l'échec n'est pas envisageable.

 

  • Meurtre dans la Douceur de Jérôme Leroy

Un effondrement économique, sanitaire et écologique a eu lieu vers 2040. En cette fin de XXIe siècle, une nouvelle société prône la liberté, la franchise et la fraternité. De fait, aucun meurtre n'a été commis depuis environ 40 ans. Et pourtant... une paysanne qui cultivait les terres collectives dans une communauté est retrouvée morte, assassinée. Comment est-ce possible ?

 

 

Ces histoires ont le mérite de nous faire réfléchir, notamment sur une gestion plus raisonnée de nos ressources et sur de nouvelles perspectives de vivre ensemble. Stylistiquement parlant, j'ai plus particulièrement apprécié la nouvelle de Jérôme Leroy.  En terme d'intrigue, j'ai préféré (malgré son titre) La ferme au chapeau vert de Florence Hinckel, à la fois captivant et dérangeant. Il offre une réflexion à la fois sur le repli sur soi et les évolutions du domaine médico-social. Plus ou moins angoissants ou au contraire porteurs d'espoir, tous ces textes illustrent le manifeste de Zanzibar cité en fin d'ouvrage par Roland Lehoucq : la science-fiction représente l'endroit idéal pour "se rencontrer, penser et commencer à désincarcérer le futur".

 

On s'est salué d'un coup de coude avant de s'embrasser. Dans la Douceur, on fait les deux pour se saluer : le coup de coude et le baiser. Le coup de coude pour se souvenir des Epidémies, le baiser pour s'aimer malgré tout.
J'ai commencé à lire alors que se levait "L'Aurore aux doigts de rose" comme dit l'Odyssée. Une odeur iodée planait dans l'air, la marée était basse et on se serait crue à bord du bateau d'Ulysse.

 

Et pour celles et ceux qui seraient intéressés par l'obtention d'un code permettant de bénéficier d'une offre promotionnelle pour l'accès (in situ ou en ligne) de l'exposition Renaissances à la Cité des sciences (valable jusqu'au 31 décembre 2021), ne pas hésiter à me suivre et me contacter sur Instagram !

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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Publié le 27 Avril 2021

Home body

Ces derniers temps, le genre poétique se renouvelle et se modernise, notamment grâce à des jeunes femmes engagées présentes sur les réseaux sociaux. Outre la française Cécile Coulon, on peut citer l'afro-américaine Amanda Gorman, la canadienne d'origine indienne Rupi Kaur, ou encore Kae Tempest, britannique, figure du spoken word, qui se définit comme "non-binaire". Elles ont en commun des thèmes tels que l'amour, la rupture, l'amour de soi, la résistance aux injonctions. Touchant un public plus jeune, des éditeurs les mettent en avant ou développent des collections pour accompagner ce phénomène, à l'instar de la récente collection Iconopop chez L'Iconoclaste.

 

La poésie très contemporaine de Rupi Kaur s'est fait connaître sur Instagram. Elle est parfois qualifiée d'Instapoetry. Ses poèmes sont assez reconnaissables et diffèrent peu les uns des autres : ils sont plutôt courts, sans majuscule, sans ponctuation, et sont accompagnés d'une illustration minimaliste au trait fin. Ses thèmes de prédilection, outre ceux cités plus haut, sont la maltraitance, les violences sexuelles, le racisme, les racines familiales et culturelles, la liberté à disposer de son corps, la sororité. Dans son troisième et dernier recueil en date publié en France chez Nil éditions, Home body, ses poèmes sont organisés en quatre parties intitulées : esprit, cœur, repos, éveil. De l'ombre de la dépression et de la culpabilité à la lumière de l'amour, Rupi Kaur nous fait partager son voyage intime à travers le temps et les émotions pour enfin arriver à célébrer l'acceptation de soi. Entre le journal intime et les maximes de sagesse indienne, sa poésie résonne d'espoirs féministes. Sa prose est claire et simple, tout comme ses dessins, loin de l'idée d'une poésie absconse et élitiste. J'ai même trouvé ça presque "trop" simple parfois. Je n'aurais pas rechigné à un soupçon d'exigence supplémentaire. Ceci dit, c'est une poésie où les douleurs et espoirs intimes rejoignent une certaine universalité féminine : une lecture belle de simplicité, de modernité et de combats pacifistes larvés.

 

la dépression est silencieuse
tu ne l’entends jamais venir
et soudain elle est
la voix la plus bruyante dans ta tête

tu as l'air fatiguée, dit-il
je me tourne vers lui et dis
oui je suis épuisée
je combats la misogynie depuis des décennies
comment veux-tu que j'aie l'air autrement

la productivité n'est pas la quantité
de travail que j'accomplis en une journée
mais ma capacité à équilibrer
ce dont j'ai besoin pour rester en bonne santé


- être productive c'est savoir quand se reposer

donne-moi des rides du sourire et des rides tout court
je veux des preuves des histoires drôles que nous avons partagées
graver les lignes dans mon visage comme
les racines d'un arbre qui s'enfoncent plus profondément
à chaque nouvelle année
je veux des taches brunes en souvenir
des plages où nous nous sommes allongés
je veux faire comme si je n'avais
jamais peur de laisser le monde
me prendre par la main
et me montrer de quoi il est fait
je veux quitter cet endroit en sachant
que j'ai fait avec mon corps
autre chose qu'essayer
de lui donner une apparence parfaite

Home body
Pour en voir plus, rendez-vous sur Instagram !

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Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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Publié le 26 Avril 2021

Mon livre des animaux

Merci à la maison Nathan pour le partage de cet album

 

 

Je vous présente de nouveau un documentaire accessible avant même l'entrée à l'école maternelle mais instructif au-delà même de la grande section. Il s'agit d’un album de la collection Dokéo de chez Nathan, ici sur le thème des animaux.

 

Il est constitué de différents niveaux de lecture. Les informations sont nombreuses mais les illustrations également. Ce que j’ai beaucoup aimé ce sont les représentations à la fois photographiques et dessinées des animaux. Les nombreux animaux présentés sont très variés (du lapin à la baleine en passant par le cloporte) et classés par proximité d’habitat par rapport à l’enfant (Chez toi, Près de chez toi, Loin). Des questions-jeux permettent d’intéresser les plus jeunes, du type : "Montre tous les chiens assis". Des informations plus approfondies permettent d’enrichir les connaissances des plus grands, comme celles sur le cycle de vie du papillon ou le régime alimentaire du crocodile. C’est varié, coloré, riche d’informations diverses. Entre grandes photos légendées, mises en scène illustrées et vocabulaire spécialisé, cet album à la fois imagier et documentaire à de quoi être parcouru plusieurs fois !

 

Mon livre des animaux
Mon livre des animaux
Mon livre des animaux
Mon livre des animaux
Mon livre des animaux

Publié le 22 Avril 2021

Trotro et Zaza vont sur le pot

Cet album de chez Gallimard jeunesse signé Bénédicte Guettier, à la couverture souple et aux pages plastifiées, nous a été prêté juste avant le confinement (troisième du nom). C'est le genre de petit livre très bien pour aborder un thème particulier pendant une période donnée, ici la propreté, mais sur lequel on peut porter un regard critique en tant que parent. Pour autant, force est de constater qu'il plaît beaucoup à ma petite puce !

 

Il met en scène un grand frère et sa petite sœur en plein apprentissage de la propreté. Ainsi, les ânes Trotro et Zaza, complices, vont nous rendre spectateur d'une scène de leur quotidien dans la joie et la bonne humeur. Tout commence par l'inquiétude de Zaza qui lance "Trotro ! Pipi caca popo !". Son frère répond au désarroi de sa sœur en prenant les choses en main... en l'occurrence en prenant la main de sa sœur dans la sienne et en l'accompagnant aux toilettes en dédramatisant : "Le pot, c'est pas compliqué ! Je vais tout t'expliquer". Sous forme de comptine ("1, 2, 3, la culotte en bas..."), les explications et encouragements du grand frère permettent de mémoriser avec entrain les étapes d'un passage aux toilettes. La petite sœur Zaza chantonne après lui : c'est à la fois ludique pour le petit lecteur et déstabilisant à la lecture pour le parent car on ne sait pas très bien quand commencent et finissent les répliques des personnages. Une fois le caca dans le pot, le progrès est valorisé par les félicitations du papa appelé par Zaza. On note et salue la représentation du pipi et du caca (même collé aux fesses) sans fausse pudeur. On peut également souligner la progression sous-entendue du passage des couches vers le pot puis vers les toilettes des grands. L'intervention du grand frère est plutôt intéressante dans notre cas puisqu'il y a effectivement un grand frère qui peut jouer un rôle encourageant.

 

Le moins positif c'est le texte fait de nombreuses répétitions et de parlé "bébé" pour ne pas dire "bête". On se serait passé des "caca boudin" et "petit popo, grand popo". Rien d'extraordinaire ou de spécialement plaisant tant au niveau de la narration que des illustrations, mais un petit album abordable qui plaît aux enfants.

 

Publié le 21 Avril 2021

L'escargot

Voici un des dernier album jeunesse arrivé à la maison : un documentaire de la collection Mes tout p'tits docs de chez Milan. Vu le temps mitigé qui mettait un point d'honneur à illustrer le dicton "En avril, ne te découvre pas d'un fil !" et la curiosité de mes enfants pour les petites bêtes du jardin en ce moment, je trouvais ce titre assez approprié. C'était également l'occasion pour moi de (re)découvrir la collection des P'tits docs récemment déclinée à destination des enfants de 1 à 3 ans. J'ai trouvé l'album bien pensé, avec des illustrations simples, aux aplats de couleurs toniques. Elles sont signées Charlotte Ameling. Le fil rouge est assuré par l'identification au personnage, ici une petite fille prénommée Nour accompagnée de son papa. Par une journée pluvieuse, ils s'équipent de leurs bottes et vont à la rencontre des escargots dans le jardin. C'est alors l'occasion d'apprendre à connaître cet animal : son schéma corporel, la façon dont il se déplace, ce qu'il mange, comment il fait caca, etc. On comprend ainsi par exemple qu'il aime l'eau, qu'il possède une langue râpeuse et quatre cornes lui permettant de se repérer. C'est à la fois instructif et à la portée des petits. Les informations sont le plus souvent amenées par une énonciation classique, parfois relevées d'une onomatopée ("Crunch crunch ! L'escargot mange une feuille de salade.") ou d'une question ("Que fait l'escargot maintenant ?") mais aussi par le papa ("Papa me dit que [...]"). Seul petit bémol à la lecture de la double-page consacrée à la particularité la moins visible de l'animal : le fait d'être hermaphrodite. Dire que l'escargot "est à la fois fille et garçon", très bien. Expliciter en disant que tous "peuvent fabriquer des petites graines de bébé comme les papas, et pondre des œufs comme les mamans", j'ai moins apprécié ! Cela me paraît simpliste et erroné : les femmes ne pondent pas d'œufs et portent aussi en elle une partie des fameuses "graines"... Si l'on ferme les yeux sur ce passage délicat rédigé par Paule Battault, l'ensemble est plutôt réussi ! Ma fille de 26 mois a accroché. Je serais curieuse de feuilleter d'autres titres de la collection. Et vous, vous en connaissez ?

 

L'escargot

Publié le 12 Avril 2021

Petit nuage

Merci aux éditions Mijade

 

pour le partage de cet album jeunesse signé Éric Carle

 

 

Petit nuage, alors que les siens flottent de plus en plus haut dans le ciel, décide de descendre juste au-dessus des maisons. Il grossit et change. Est-ce volontaire ? En tout cas, c'est amusant pour le petit lecteur. Du prévisible mouton au plus inattendu requin, il peut redécouvrir des figures connues. Après plusieurs transformations, les autres nuages se rapprochent et encouragent Petit nuage à les rejoindre. Alors, agglomérés les uns aux autres, dans le ciel d'un bleu soudain plus profond, les nuages se mettent à pleuvoir ! Cette douce histoire initialement publiée dans les années 1990 est courte et adaptée aux plus petits dès 18 mois. On y retrouve la technique de collage de l'auteur, comme dans le célèbre La chenille qui fait des trous. Sens de l'observation et imagination pourront permettre aux enfants un peu plus grands, après la lecture de l'album, de visualiser dans le ciel bien plus que du coton.