Publié le 31 Août 2014

Je vous souhaite à toutes et tous une bonne rentrée.

Je programmerai mon réveil par solidarité, moi qui serai en arrêt.

En attendant, pourquoi ne pas en profiter pour terminer votre lecture du moment ?

 

Bientôt la rentrée !

Publié le 26 Août 2014

Une réédition savoureuse :

 

Peur sur la ferme par Dieuaide

 

 

La quatrième de couverture :

 

"La pagaille était indescriptible. Le maître a crié :

- Si je trouve le petit saligaud qui a fait ça, il va regretter d'être né !

Dans un bruit sec, il  a armé son fusil, pour impressionner."

Nuit après nuit, la tension monte à la ferme. Combien de crimes faudra-t-il pour démasquer enfin le coupable sanguinaire ? Rex, le chien du maître, est prêt à abandonner sa gamelle pour mener l'enquête.

 

 

Mon avis :

 

Rex est un chien de ferme placide qui s'enorgueillit d'être "le chien préféré du maître". Ce dernier, impressionné par la fortune fulgurante de son cousin Gaston dans l'élevage bovin, se laisse tenter par son conseil : administrer une décoction chimique à l'une de ses poules - Josette - "pour voir". Rex n'aura pas le temps de suivre davantage les tenants et les aboutissants de cette expérience, car va soudain s'abattre sur la ferme une série de terribles crimes : d'abord une couvée de poussins, puis le chat du voisin, le coq de la ferme et même un des chiens du voisinage ! Rex, se sentant responsable de la sécurité des animaux de la ferme, va alors mener l'enquête. Ce polar rural déjanté est bien écrit et nous enveloppe de l'irrésistible humour de l'auteur. Texte et illustrations offrent un moment de lecture plutôt savoureux, dès 8 ans.

 

 

Un extrait :

 

"Je crois qu'il ne voulait pas d'histoires avec sa fille, alors le maître a attendu la nuit. Il se fâchait souvent que c'était une écologique. Tous les repas se terminaient en dispute, même quand ils mangeaient des plats qui sentaient bon. La fille parlait, même en hiver, de la terre qui se réchauffe. Elle racontait la fumée des milliers de voitures qui tuent les humains des villes (elle ne disait pas si c'était dangereux pour les chiens). Mais surtout, elle reprochait au maître de polluer la terre avec les engrais.

- Avec quoi tu veux qu'ils poussent, mes maïs ? hurlait le maître. Avec de l'eau de Vittel ? Tu nous fatigues avec ta nappe je ne sais quoi !

- Phréatique la nappe phré-a-tique... se moquait méchamment la fille du maître. On verra bien la tête que vous ferez quand toute l'eau souterraine sera polluée, vous aurez l'air fin avec vos saletés de maïs.

- On ne parle pas comme ça à son père ! intervenait la femme du maître. En attendant, ils te nourrissent, nos saletés de maïs.

Et c'était bien répondu parce que la fille du maître était plutôt grassouillette et son assiette appétissante, surtout si on compare à ma gamelle, moi qui ne critiquais jamais les engrais."

 

 

Dieuaide, Sophie.

Peur sur la ferme

Ed. Casterman

Coll. Poche

​2014 (1ère éd. 1999)/112 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 25 Août 2014

Si on fait les comptes, depuis sa création en août 2008, Nota bene c'est :

  • 6 ans d'existence,
  • 1037 articles,
  • près de 120000 visites,
  • 1757 commentaires
  • 110 anecdotes de doc !

 

Ce sont des hauts et des bas, des baisses de motivation et des regains d'intérêt, de l'enthousiasme et du partage. Merci à vous de vous être arrêté par ici quelques minutes... ou quelques années ! Je ne reviens toujours pas de cette petite balade devenue une aventure au long cours. Entre veille et réflexions professionnelles, anecdotes et compte-rendus de lectures, j'espère que vous trouvez toujours de quoi alimenter vos envies de découvertes.

Bloganniversaire 2014

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 18 Août 2014

 

 

La quatrième de couverture :

 

Enfermé au bagne de Belle-Île pour avoir volé un morceau de lard, Marcel n'est plus que l'ombre d'un enfant. Pourtant, une petite flamme reste allumée au fond de son âme. S'il essaie de s'échapper, Marcel risque la noyade. Mais s'il ne tente rien, cette petite flamme pourrait s'arrêter de briller pour toujours...

Un récit poignant inspiré de l'histoire méconnue des prisons pour enfants.

 

 

Mon avis :

 

Une magnifique couverture, un titre évocateur de la douceur du bord de mer et en même temps bien mystérieux, un ancrage régionnal : il ne m'en fallait pas davantage pour succomber à la tentation et ajouter ce récit à ma pile de lectures de vacances.

 

En réalité c'est une histoire assez sombre qu'à chercher à faire partager Dorothée Piatek. S'inspirant de documents d'archives et de témoignages, l'auteur nous livre l'histoire douloureuse d'un enfant, porte-parole de tous ceux ayant séjournés à la prison pour enfants de Belle-Île entre 1880 et 1977. Sous prétexte de remettre ces enfants dans le droit chemin et de les former au métier de marin, on va leur faire subir un enfermement et un isolement doublés d'une maltraitance à la fois psychologique et physique. Notre jeune protagoniste, Marcel, abandonné dès sa naissance, balloté de famille d'accueil en famille d'accueil, rendu corvéable à merci, sera accusé d'avoir volé un morceau de lard et de s'être battu avec l'aîné de la famille. Il sera pour cela envoyé au bagne de Belle-Île à 12 ans et ce jusqu'à sa majorité (de 21 ans à l'époque). On est donc immergé dans les pensées de Marcel. C'est maintenant un adolescent de 16 ans désoeuvré et affaibli par les humiliations incessantes des gardiens : leurs coups, leurs tentatives d'attouchement, les séjours au "mitard", le froid, la faim... S'ajoute à cela la rivalité entre camarades de cette dure prison. Mais Marcel garde au fond de lui la volonté de s'échapper... à tout prix. La fin ouverte nous laisse en bouche un goût amer.

 

Le récit est entrecoupé de poèmes élaborés en collaboration avec un slameur/rappeur, ARM des Psykick Lyrikah, qui en a ensuite mis certains en musique. D'autres morceaux disponibles à l'écoute sont de lancinantes musiques d'ambiance. L'auteur dit avoir voulu associer "aux mots qui racontent, dénoncent et rendent hommage [...] la force de la musique des générations d'aujourd'hui". Le résultat de ce travail collectif est à découvrir ici. D'autres informations (préface, bande annonce...) sont disponibles sur le site de l'auteurMême si je ne suis pas séduite outre mesure par le traitement musical opéré, l'initiative est dans l'air du temps et offre une nouvelle dimension à la lecture. C'est donc un roman original, sombre et bien documenté pour "lutter contre les amnésies de l'histoire".

 

 

Des extraits :

 

  • "Je marchais sur la grève, lentement, observant l'horizon. Je suivais les oiseaux, leur silence lourd résonnant dans ma tête, puis je fermais les yeux. Dans ma poitrine, le poids de la tristesse semblait ralentir les mouvements de mon coeur. personne, jamais, ne viendrait me chercher." (p. 106)

 

  • "- Moi, c'est Marcel. Je suis là depuis tant d'années que j'ai cessé de les compter. Personne n'est tendre ici. Il faudra que tu apprennes à te défendre et repérer les vrais mauvais. Je te guiderai, mais saches que c'est chacun pour soi. Si tu n'as pas envie de devenir la femme de celui qu'on surnomme Grand Frère, tiens, regarde, celui qui se tient contre le mur des chiottes, tu viens me voir dès qu'il s'approche de toi. Sinon, tu te démerdes. Compris ?" (p.122)

 

  • "Sous les voiles de misaines repliées avec art sur leurs bômes dormaient quelques marins rentrés tôt de la pêche. Originaires de Douarnenez ou Concarneau, ils attendaient que le temps se calme pour reprendre la mer. On annonçait une forte tempête et la brume obstruait l'horizon. Les maisons rangées le long du quai et du bassin se détachaient une à une, dévoilant leurs charmes lentement, comme une femme dévoile ses jambes." (p. 129)

 

 

Piatek, Dorothée.

Le silence des oiseaux

Ed. du Seuil

2014/177 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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Publié le 18 Août 2014

Lecture commencée il y a quelques mois et reprise à l'occasion des grandes vacances :

 

 

 

La quatrième de couverture :

 

Calpurnia Virgina Tate a onze ans. Dans la chaleur de l’été, elle s’interroge sur le comportement des animaux autour d’elle. Elle étudie les sauterelles, les lucioles, les fourmis, les opossums.

Aidée de son grand-père, un naturaliste fantasque et imprévisible, elle note dans son carnet d’observation tout ce qu’elle voit et se pose mille questions. 

Pourquoi, par exemple, les chiens ont-ils des sourcils ? Comment se fait-il que les grandes sauterelles soient jaunes, et les petites, vertes ? Et à quoi sert une bibliothèque si on n’y prête pas de livres ?

On est dans le comté de Caldwell, au Texas, en 1899. Tout en développant son esprit scientifique, Calpurnia partage avec son grand-père les enthousiasmes et les doutes quant à ses découvertes, elle affirme sa personnalité au milieu de ses six frères et se confronte aux difficultés d’être une jeune fille à l’aube du XXe siècle.

Apprendre la cuisine, la couture et les bonnes manières, comme il se doit, ou se laisser porter par sa curiosité insatiable ? Et si la science pouvait ouvrir un chemin vers la liberté ?

 

 

Mon avis :

 

Ce roman présente une tranche de vie : celle d'une jeune fille prénommée Calpurnia, aux portes de l'adolescence, à l'aube du XXe siècle, au Texas. Fille d'un propriétaire d'une fabrique de coton employant des ouvriers agricoles noirs, soeur de six frères chahuteurs pour qui tout est possible, amie d'une jeune fille modèle réceptive aux cours de piano et de tricot. Calpunria, elle, préfère gambader dans les champs, près de la rivière et n'a aucune envie de devenir une demoiselle de salon. Grâce à son excentrique grand-père, qui décèlera sa soif de connaissances, elle va découvrir les rudiments de l'exploration scientifique. Ensemble, ils vont même supposer avoir découvert une nouvelle espèce botanique et attendre avec impatience une réponse du Comité de Taxinomie des plantes de la Smithsonian Institution à la lettre présentant leur trouvaille.

 

Bien qu'elle ne constitue finalement pas la seule thématique du récit, la dimension scientifique est présente par le biais des réflexions et recherches naturalistes de Calpurnia et de son grand-père ainsi qu'au travers des anecdotes sur les progrès scientifiques de l'époque : l'arrivée du premier téléphone, la première "voiture sans cheval" exposée à la foire, les débuts de la photographie, l'arrivée du Coca-cola... Au-delà de ces éléments, c'est l'évolution de la relation entre la jeune fille et son grand-père qui nous touche. C'est lui qui l'initiera à la botanique, à la zoologie, à la théorie darwinienne récemment mise à jour. C'est lui encore qui lui fera connaître des noms tels que : Marie Curie, Mary Anning, Isabella Bird... Ce roman constitue en effet une fenêtre ouverte sur la condition féminine de l'époque. Le lecteur se sent confronté, à l'instar de Calpurnia, à un carcan sociétal et familial, reproduit en premier lieu par sa propre mère. Comment alors - tout comme notre héroïne - ne pas éprouver de la déception le jour de Noël à l'ouverture du paquet contenant un livre au titre éloquent : La science de la tenue du ménage.

 

Le personnage de Calpurnia est plein de sensibilité, de sincérité, de caractère, parfois de drôlerie involontaire et candide. La figure du grand-père est particulièrement réussie : permettant d'ouvrir l'esprit de Calpurnia, il ne se montrera pas pour autant clairement aidant face à des parents incompréhensifs. D'ailleurs, la fin ouverte et quelque peu poétique du récit est source d'une certaine frustration car rien ne nous laisse présager de l'avenir de notre héroïne : on devine que ce sera à Calpurnia de faire son chemin et d'imposer sa liberté, et qu'elle n'y arrivera pas forcément. Voici donc un roman de qualité récompensé par le Prix Sorcières 2014 catégorie Romans ados qui, malgré des longueurs, mérite qu'on s'y arrête afin de (re)découvrir ce moment charnière de la fin du XIXe siècle.

 

 

Kelly, Jacqueline.

Calpurnia

Ed. L'école des loisirs

Coll. Médium

2013/416 p.

 

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Publié le 18 Août 2014

 

 

La quatrième de couverture :

 

K-lab, groupe ultra-puissant, domine la ville de Maximum City. Expert en désinformation, il manipule les faits au profit des pouvoirs en place. Une organisation clandestine nommée TYPOS, résiste au discours officiel. Ses membres sont tous étudiants en journalisme, et motivés par le même but : rétablir la vérité. Gipsy, Morph, Dusker et Arlequin usent de leur courage et leur ingéniosité pour échapper à la censure. Aguerris aux techniques les plus pointures d’espionnage, ils ont une arme secrète : un journal clandestin qui distille la vérité tel un antidote.


Tome 1 : En Afrique, un dictateur détruit les champs et les puits. Son objectif : affamer son peuple pour financer son armée grâce à l'argent des ONG.
Invité d'honneur à un grand concert de charité au stade de Maximum City, l'homme s'achète une respectabilité. les membres de TYPOS devront mettre à jour ce scandale humanitaire tout en déjouant les pièges posés par K-lab.

 

 

Mon avis :

 

Voici une dystopie originale et pleine d'action qui nous plonge dans un monde futuriste où semble régner la désinformation et la corruption. "Imaginez-vous une grande agence publicitaire, sauf que leur publicité ne porte pas sur tel ou tel produit, mais sur la réalité. Ou du moins, la vision de la réalité demandée par le client". Les personnages principaux, étudiants en journalisme à Maximum City, éditent un journal clandestin en espérant distiller des bribes de vérité, en contre-point des campagnes de désinformation mené par l'organisme K-lab. Dans ce premier tome, les étudiants vont devoir révéler au grand jour un scandale humanitaire tout en déjouant les pièges posés par l'agence. Le style d'écriture est lisse et rythmé, au service de l'action, du suspens et d'une pincée de cynisme.

Malgré un univers travaillé, une idée de départ ambitieuse et un beau travail d'illustration sur la couverture, ce roman lu il y a un mois de ça ne m'aura pas laissé un souvenirs impérissable. Peut-être que son côté dénonciateur d'un système manque de crédibilité. Peut-être que les personnages mériteraient d'être plus fouillés, le propos plus marqué. Gageons toutefois qu'il puisse trouver son public chez les grands collégiens. Une suite est prévue et paraîtra d'ici peu, en octobre 2014. En effet, Typos est un concept collectif italien dont l'idée est de faire une série de 12 tomes, chaque tome étant écrit par un auteur différent.

 

 

Baccalario, Pierdomenico.

Typos (T.1) : Fragments de vérité

Ed. Père Castor Flammarion

Coll. Grands Formats

2014/264 p.

 

Rédigé par Nota Bene

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