A voir sur Curiosphère.tv : un dossier thhématique intitulé "Décrypter les médias d'information".

"Les élèves baignent dans un monde médiatique, et ce monde entre avec eux dans la classe. C'est parfois une actualité qui s'impose par les questions qu'elle suscite (la crise économique, par exemple). C'est souvent, aussi, des attitudes et des réflexes induits par des pratiques personnelles extérieures à l'école : « C'est vrai, ils l'ont dit à la télé ! »

Face aux certitudes de leurs élèves, à leurs difficultés à argumenter, et souvent à leurs résistances aux discours scolaires, les enseignants sont poussés à introduire les médias dans la classe. Ils doivent alors s'interroger sur les objectifs qu'ils vont viser. S'agit-il d'utiliser les médias comme supports ? Lire un article de presse, décrypter des infographies, réfléchir à partir d'un document vidéo, chercher des informations sur internet... Toutes les disciplines peuvent jouer cette carte. Cela peut parfois permettre de créer des liens pour les élèves entre ce qu'ils doivent apprendre en classe et ce qu'ils peuvent rencontrer par eux-mêmes, et d'éviter ainsi ce que Philippe Meirieu appelle « un vrai risque de schizophrénie culturelle ».

Mais l'objectif peut aussi dépasser cette « éducation par les médias » pour s'inscrire plutôt dans une « éducation aux médias ». Car les pratiques personnelles des élèves, même intensives, ne les aident pas à prendre de la distance. Ce recul est pourtant indispensable pour qu'un regard critique se développe. Etre critique face aux médias, ce n'est pas dénigrer ou rejeter par méfiance tout ce qu'ils peuvent nous apporter. C'est plutôt s'interroger : d'où vient cette information ? De quelle manière m'est-elle transmise ? Qu'est-ce qu'elle veut dire, au-delà de l'émotion que je ressens ? L'enjeu est bien de former des citoyens, capables de se forger leurs propres opinions".