Publié le 10 Mars 2023

 

Arte radio propose depuis 2020 un podcast mené par le journaliste et écrivain Richard Gaitet, consacré aux écrivain.e.s français.e.s et à leurs méthodes de travail, inspirations et difficultés. C'est le récit d'un récit, les coulisses d'une carrière littéraire et ses questionnements : C'est quoi, le style ? Comment construit-on une intrigue, des personnages ? Hors de toute promotion, des écrivains se racontent, des prémices de leur attrait pour la lecture et l'écriture à la réception critique et publique de leurs livres en passant par la discipline, les découragements, les motivations, etc. Les entretiens sont découpés en trois épisodes d'environ 20 à 90 minutes (!) chacun. Il semble que les 30 minutes des premiers épisodes ait été dépassées comme le podcast par son succès.

 

C'est avec plaisir que j'en ai découvert certains. J'ai notamment écouté ceux consacrés à Nicolas Mathieu et Delphine de Vigan. Parfois drôles, politiques, intimistes, les propos sont toujours pertinents, précis et généreux.

 

Depuis janvier dernier, ces entretiens se déclinent en livres de poche. Arte radio s'associe aux éditions Points pour la conception d'une nouvelle collection proposant la retranscription des longs entretiens tirés du podcast, enrichis pour l'occasion de nouvelles questions et donc de nouvelles réponses. Les deux premiers livres sont consacrés à Nicolas Mathieu et à Alice Zeniter.

 

Publié le 9 Mars 2023

Dictionnaire des clichés littéraires

Dictionnaire brièvement parcouru que j'ai trouvé savoureux bien qu'un peu inhibant. Il propose trois exercices de repérage de clichés (pas si évident !), avant d'énumérer sous forme de dictionnaire des clichés littéraires tels que : le silence enveloppant, les dettes dont on peut être criblé, le cœur qui bat la chamade ou palpite... Tics littéraires et expressions toutes faites sont ainsi listés sans concession mais avec un humour distrayant.

Dictionnaire des clichés littéraires
Dictionnaire des clichés littéraires
Dictionnaire des clichés littéraires

Publié le 7 Mars 2023

T'as pas l'impression de prendre toute la couverture ?

Afin de consigner leurs exercices de style sur le support dont elles se jouent, à savoir le papier, les deux sœurs se cachant derrière le site et le compte Instagram L'Indéprimeuse ont sauté le pas de l'édition. C'est avec plaisir et même avidité que j'ai pu savourer leurs bons mots. Ici la forme est aussi importante que le fond. La typographie s'amuse. Les caractères prennent leurs aises. Ils nous offrent une sorte de poésie de l'absurde avec un mélange d'hétéroclites amusements littéraires : aphorismes, fausses couvertures de livres, variations typographiques, jeux de mots, clins d'œil littéraires et parfois féministes... C'est un recueil de cocasseries à découvrir et à offrir à tous les amoureux des mots !

J'ai fait un gâteau sans œuf.
Je suis un peu la Georges Perec de la pâtisserie.

T'as pas l'impression de prendre toute la couverture ?
T'as pas l'impression de prendre toute la couverture ?

Femme :
Avec un "e" prononcé "a",
on a tout de suite su qu'on allait rien nous simplifier.

Publié le 6 Mars 2023

Pop cherche et trouve

Merci à L'école des loisirs

pour le partage de cet adorable livre-jeu

signé Alex Sanders et Pierrick Bisinski

 

 

Paru pour la première fois en 2021, ce livre-jeu vient d'être réédité en fin d'année 2022. Il met en scène Pop, le petit dinosaure rayé aux couleurs de l'arc-en-ciel, dans huit grandes scènes sur double-pages cartonnées fourmillantes de détails. Le but du jeu ? Repérer, compter, comparer, nommer. On plonge avec Pop dans différents univers, de la ferme à l'école en passant par la jungle. On nomme les couleurs, traque les arcs-en-ciel, compte les quilles, observe les mots écrits au tableau. C'est donc une bonne idée de cadeaux à partir de 3 ou 4 ans et une surprise qui a parfaitement trouvé sa place dans la voiture pour occuper les récents longs trajets des vacances.

 

🌈

 

Pop cherche et trouve
Pop cherche et trouve

Publié le 2 Mars 2023

Esther Andersen

Voici un album de Timothée de Fombelle et Irène Bonacina déjà évoqué ici à sa sortie en début d'année 2021. J'y reviens plus longuement car il mérite le détour. Il s'agit d'un souvenir d'enfance qui devient une véritable aventure, comme sait si bien les raconter Timothée de Fombelle. Il s'agit d'un été qui s'étale devant nous, immense comme l'océan. D'un été qui changera tout, comme une vague déferlant sur la plage. D'un émoi. Un éveil aux prémices adolescents. Les illustrations à l'italienne d'Irène Bonacina sont élégantes, légères, aquarellées de jaune et de bleu. Légendées par les mots poétiques de Timothée de Fombelle et parfois ponctuées par les paroles des personnages. Le trait est vif, à la Sempé. Il met en scène un oncle bavard, fantaisiste et aimant, qui se réjouit de recevoir son neveu pour les vacances d'été. Le neveu en question est happé par les paysages prometteurs qui filent sous ses yeux dès que le train démarre vers sa destination estivale. Il écoute les bavardages de son oncle, lit les livres entassés pour lui sous son lit, mange les pâtes au beurre préparées avec amour, file à toute allure sur le grand vélo rouge, se repose au beau milieu de nul part. Il s'aventure de plus en plus loin chaque année. Jusqu'au jour où il découvre l'océan et où une certaine Esther fera son apparition, accompagnée de son tout petit chien et d'un comique chaperon.

J'envoyais une carte postale au milieu des vacances. Ca disait toujours : "Comment allez-vous ? Je fais du vélo. L'oncle Angelo me fait des nouilles au beurre. Il y a du soleil."

J'envoyais une carte postale au milieu des vacances. Ca disait toujours : "Comment allez-vous ? Je fais du vélo. L'oncle Angelo me fait des nouilles au beurre. Il y a du soleil."

Esther Andersen

Publié le 1 Mars 2023

La grande école

Voici un album plutôt hors norme signé par le Prix Goncourt Nicolas Mathieu et l'illustrateur Pierre-Henry Gomont. C'est un format italien destiné autant aux enfants qu'à leurs parents. Il met en scène un papa et son fils dans un naïf décor parisien. Un grand sec binoclard et un petit blond. Ce papa est divorcé. Il emmène son fils à l'école pour son premier jour de classe en CP. Se mêlent alors sous nos yeux des souvenirs des années maternelle et des vacances d'été venant de se terminer. Des scènes anecdotiques qui sentent le vécu quotidien et oscillent entre perplexité, rigolade et mélancolie. Ce duo complice mis en scène dans de magnifiques et larges illustrations classiques nous offre un shoot d'espièglerie et de sensibilité. C'est simple et beau parce que ça parle du temps qui passe et ne reviendra pas.  Du temps où "rien ne vaut le goût du caramel au beurre salé" et où "il n'y a pas de différence entre ton ballon qui crève et ton cœur qui se brise". De l'enfance. Celle que l'on vit et celle que l'on accompagne, éblouit.

- C'est vrai qu'on a plus le droit de jouer au CP ?
- Si, tu peux, mais seulement pendant la récré.
- C'est bizarre... C'est important de jouer.

- Si j'étais un Pokémon, je serais de type feu.
- Je préfèrerais que tu sois de type douche.

La grande école