La DGH ou dotation globale horaire

Publié le 22 Février 2011

La réunion syndicale de ce début de semaine m'aura permis d'approfondir ma compréhension du fonctionnement de l'Education nationale. L'ordre du jour en était : la DGH. Comprenez : la dotation globale horaire. J'ai donc entendu parler de TRMD, d'HSE, d'HSA... et de suppressions de postes.

Explications...

 

La DGH est une enveloppe d'heures attribuée à chaque établissement scolaire pour leur permettre d'assurer la totalité des enseignements, en fonction du nombre d'élèves. Elle se calcule sur la base du rapport H/E (heures allouées par élève).

 

Au mois d'octobre, les chefs d'établissement font état au rectorat de leurs effectifs d'élèves (en précisant le nombre d'élèves boursiers, les CSP des familles...) et de leurs prévisions d'effectifs pour l'année scolaire suivante.

Le rectorat définit ensuite une enveloppe d'heures allouée à chaque établissement selon différents critères :

  • la taille de l'établissement,
  • son éventuel classement en zone sensible,
  • l'évolution de son offre de formation,
  • l'orientation politique de l'académie, etc.

Ces heures se répartissent en :

  • HP (heures postes, c'est-à-dire couvertes par les obligations de service des enseignants, à savoir pour un temps complet en tant que certifié : 18h de cours)
  • et en HSA (heures supplémentaires annuelles)
  • les HSE sont quant à elles des heures supplémentaires exceptionnelles c'est-à-dire attribuées pour des projets ponctuels et ne faisant pas partie de la DGH.

 

En fonction de l'enveloppe allouée, le proviseur a ensuite des choix à faire pour répartir ces heures entre enseignants. C'est là que cela se complique. En février arrive donc en salle des profs (en prévision de l'année scolaire suivante) un TRMD : un tableau de répartition des moyens par discipline. Difficile à déchiffrer pour les novices. On peut notamment y prendre connaissance du nombre d'heures données en classe entière ou en demi-groupe selon les classes et les disciplines.

 

Ce qu'il faut comprendre c'est que, vue la politique actuelle, le rectorat à plutôt tendance à diminuer le nombre d'heures allouées. En plus de ça, il a tendance à multiplier les heures sup et à diminuer les heures postes. Le but est le suivant : plus les enseignants ont des heures sup à se répartir, moins il y a de postes fixes à pourvoir. Le mieux, c'est d'attendre que certains partent en retraite pour agir sur le nombre d'heures sans qu'il y ait de drame humain et donc trop de résistance... Ensuite, en cas de manque : bienvenue les TZR et les contractuels ! Gloire aux petites annonces sur le site du Pôle emploi ! Il est peut-être nécessaire de rappeler les fondamentaux : le R de TZR signifie "remplacement", pas "bouche-trou". Dans l'idéal, les heures sup devraient servir à ouvrir d'avantage de classes à petits effectifs ou à dédoubler les classes lors de certains cours (en langue pour travailler l'oral par exemple) ou encore à assurer des heures consacrées à l'orientation, l'éducation à la santé, etc.

 

 

Au lycée, notre priorité est pour l'instant de maintenir le dédoublement quasi total (sur toutes les heures sauf l'EPS) de la classe de 3e DP. Mais jusqu'à quand cela sera-t-il possible ? Certaines heures en atelier vont d'ores et déjà leur être supprimées. En outre, deux actuelles classes de 2nde vont être rassemblées l'année prochaine en une classe de 1ère, faute de moyens suffisants. Les deux pires classes de 2nde. Bien sûr.

L'enjeu de la DGH au lycée est encore plus grand qu'ailleurs. D'ici 3 ans ce sont 3 départs en retraite qu'il nous faudra résorber. Une de nos filières est menacée "d'extinction" et à terme c'est le lycée dans son ensemble qui risque d'être fermé ou fusionné au bahut général d'à côté. Il est prévu un boycottage du CA cette semaine en signe de contestation.

 

 

Lundi, les personnels d'encadrement de l'académie (chefs d'établissement) étaient rassemblés devant le rectorat de Nantes pour protester contre cette réduction de moyens, eux qui se retrouvent justement en première ligne pour annoncer les mauvaises nouvelles. Eux à qui on promet des primes pour les encourager à poursuivre leur rôle de tampon. Eux qui ont conscience comme tout le corps enseignant qu'autonomie peut rimer avec pénurie.

 

Forêt de parapluies, hier, devant le rectorat de Nantes.

Forêt de parapluies devant le rectorat de Nantes.

 

 

Plus d'infos sur :

Le coup de colère des proviseurs et principaux, Ouest France du 22 avril 2011

Stage CA et DHG, BlOg-O-nOisettes

 

Rédigé par Nota bene*

Publié dans #Je veille

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