Psychologie de l'adolescent

Publié le 23 Mai 2010

Cela vous évoque l'intitulé d'un cours ? C'est normal, c'est en effet l'un des cours que j'ai pu suivre la semaine dernière à l'IUFM. C'est l'un des derniers d'ailleurs. Je l'ai trouvé intéressant et je pense même que la psychologie mériterait d'être davantage abordée en IUFM.

Sans être exhaustive et vouloir rendre compte de la totalité des deux demi-journées de cours, je me propose d'en livrer ici un aperçu.

 

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Selon Freud, la vie est une recherche d'équilibre entre des pulsions de vie et des pulsions de mort. Un être humain traverse des états de "crise" qui participent à son développement cognitif. Les crises, aux répercussions physiologiques et psychologiques, sont donc une série de déséquilibres et de recherches d'un nouvel équilibre.

 

Exemples de crises :

  • Crise du 8e mois => angoisse de séparation de l'enfant avec sa mère.
  • Crise d'opposition ou des 3 ans => découverte de la maîtrise de son corps donc de l'environnement (autonomisation) d'où volonté d'opposition.
  • Crise oedipienne (vers 5 ans) => le moteur de l'apprentissage est l'imitation : le petit garçon veut devenir homme sur le plan symbolique en s'identifiant à son père ou à une autre figure masculine de référence et est donc "amoureux" de sa mère.
  • Crise d'adolescence => besoin de restaurer un nouvel équilibre [nous y reviendront puisque c'est précisément ce qui nous occupe...].
  • Crise d'entrée dans le métier => besoin de restaurer un nouvel équilibre.
  • Crise de la parentalité => passage d'un équilibre en binôme à un équilibre à 3.
  • Crise du milieu de vie => là encore, besoin de restaurer un nouvel équilibre.

etc.

 

Wallon a mis en parallèle la crise d'opposition (3 ans) et la crise d'adolescence qui sous-tendent un besoin d'affirmation identitaire. La notion de "crise" existe donc avant même la fameuse "crise d'adolescence". Ce qu'on appelle la puberté est l'ensemble des changements physiologiques et physiques qui ouvrent cette même période.

 

Erikson a lui définit 8 stades de résolution de crise sur une vie. L'adolescence correspond au stade 5 : l'identité versus la dispersion. L'adolescent a en effet besoin de se forger une unité tout en ayant différents rôles/différentes identités selon les contextes ("fils de", "copain", "élève"...).

Se forger une identité appelle :

  • un aspect réflexif => représentation de soi,
  • et un aspect social => choix, engagements.

Lors de l'adolescence, le jeune doit donc :

  • briser les cadres du passé,
  • et développer sa personnalité.

 

Un travail de deuil est obligatoire pour arriver à quitter ses objets d'amour que sont ses parents. Il doit alors trouver un nouvel objet d'amour vers lequel se tourner et qui est... : lui-même. D'où un certain égoïsme propre aux adolescents.

Le jeune met en place certains mécanismes de défense, comme :

  • le retournement d'affect => devenir odieux est une façon de demander de l'aide pour se détacher de ses anciens objets d'amour : si l'adulte est énervé par le jeune, il rentre lui-même dans un mouvement de "détachement".
  • la régression à un stade inférieur (typiquement masculin)=> s'infantiliser pour qu'on s'occupe de lui et refuser de grandir pour repousser les pulsions sexuelles qui l'envahissent soudainement.
  • l'intellectualisme (typiquement féminin)=> développer de nouvelles capacités cognitives c'est-à-dire s'occuper par le travail.
  • l'ascétisme => j'ai envie de quelque chose mais je m'en prive volontairement = sublimation. //aspect sexuel.
  • la fugue => chez les pré-ados (car chez les ados la raison est souvent plus "anti-sociale") qui répond à leur désir du moment.

 

Au niveau physiologique :

  • La puberté entraîne la transformation du corps et donc le besoin de récréer la représentation que l'on en a (d'où maladresse à se mouvoir, se repérer dans l'espace).
  • La phase d'endormissement se décale (d'environ 21h chez l'enfant à 23h chez l'ado) et le nombre d'heures de sommeil nécessaires augmente (afin que le corps puisse sécréter l'hormone de croissance). Pourtant, les ados doivent toujours se réveiller à la même heure, ce qui entraîne souvent des troubles du sommeil (34 % des ados sommnolent dans la journée et parmi eux, 1/3 ont des troubles du sommeil).
  • L'acquisition de la capacité d'abstraction de façon autonome se développe.

 

=> L'adolescent cherche à répondre à ces principales questions : Qui suis-je ? De quoi vais-je me satisfaire ? L'adolescence est donc nécessairement une période de troubles. Nous verrons dans un prochain article en quoi cela se traduit concrètement dans la vie des adolescents et en quoi en tant que professeurs, représentants de l'autorité, nous sommes appelés à répondre aux comportements de ces individus "troublés".

 

 

 

Rédigé par Nota bene*

Publié dans #J'ai étudié

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